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Pour qu’il puisse porter un certain intérêt, il me semble bienvenu de construire
cet article autour de ces trois réalités majeures qui illustrent les interactions entre
sa vie et un travail de thèse :
• Motivations conduisant à l’élaboration d’une thèse
• Conditions dans lesquelles cette thèse s’est réalisée
• Apports de cette démarche universitaire dans sa vie professionnelle
1. Motivations conduisant à l’élaboration d’une thèse
Quand j’ai décidé de m’inscrire pour poursuivre mes études dans le cadre d’un
doctorat, j’étais déjà diplômé en architecture. Ma formation professionnelle avait
exigé beaucoup d’année d’études et beaucoup d’investissement personnel.
Malgré ce temps passé à m’instruire autour de l’architecture, il me paraissait
intéressant de continuer mon parcours universitaire. D’étudier encore, …mais
étudier peut-être autrement. Accepter de construire du savoir, avec ses propres
moyens, au lieu d’intégrer directement un savoir dispensé par d’autres.
La perspective d’une thèse me semblait comme l’acceptation d’une aventure
fondamentalement solitaire, une rencontre avec soi-même. C’était aussi le
lieu où je pensais aller à la rencontre de mes ambitions, discerner les raisons
personnelles qui édifient ce simple désir d’approfondir un sujet.
Dans mon cas, le sujet représentait l’acte fondateur de cette recherche. Il
intégrait ma propre vie, mon passé, mes liens au pays qui m’a vu naître. Il couvrait
des temps que ma propre famille a vécus et un espace que je connaissais
personnellement. J’ai choisi une problématique qui liait mes origines roumaines
au métier que j’avais appris ici en France. Rétrospectivement, je m’aperçois que
cette démarche s’édifiait fortement sur des interrogations propres à mon histoire,
sur le désir de comprendre et peut-être l’envie d’exprimer un point de vue sur ce
qui crée du sens pour moi.
Une vingtaine d’années se sont écoulées depuis le procès expéditif et
l’exécution sommaire des époux Ceausescu. Après leur disparition, ils laissèrent
derrière eux un pays traumatisé par le projet communiste, des hommes et des
femmes épuisés, des villes martyrisées. Derrière eux, ils laissèrent aussi le Centre
Civique de Bucarest, ensemble architectural de grande envergure né de l’esprit
du dictateur et dont la concrétisation imposa des privations à tout un peuple
pendant toute une décennie ; dix ans de sacrifices au nom de l’immortalité, au
nom de la mégalomanie, au nom de l’idée communiste. L’architecture, perpétuel
refuge des êtres en quête d’éternité.
L’architecture fut au cœur de cette thèse. Dans ce travail nous nous sommes
donnés pour ambition d’aller à la rencontre de la réalisation bucarestoise et de
traiter, par extension, la notion d’architecture totalitaire. Nous ne nous cachons
pas qu’œuvrer sur ce type de sujet requiert un regard vaste et attentif sur
les interdépendances qui peuvent exister entre les pouvoirs politiques et la