Dynamisme 231 - Union Wallonne des Entreprises

SPÉCIAL SOCIAL
26. Dynamisme Juin-Juillet 2011
Dans ce contexte, la performance énergétique,
sanitaire et environnementale des bâtiments
constitue le défi de ces 40 prochaines années
pour les acteurs de la construction. Ce défi est
considérable et passe par une transformation
radicale des systèmes constructifs, une
intervention massive sur le parc existant (cf. la
première alliance environnement-emploi sur la
construction durable) et une mutation importante
des compétences.
La notion de construction durable s’implante peu
à peu dans le secteur qui est davantage appelé à
combiner les 3 piliers qui la constituent : le social,
l’environnemental et l’économique.
Ces nouvelles exigences se traduisent aussi en
termes de résultats finaux et donc de contrôles.
La certification des performances des bâtiments
voit le jour dans les pays européens (HQE, en
France, DGNB en Allemagne, Breeam en
Grande-Bretagne, Valideo en Belgique). Le droit
à l’erreur se réduit considérablement et implique
de penser son travail différemment tant au niveau
de la conception (l’architecte) que de la mise en
œuvre (entrepreneur, personnel d’encadrement
et ouvriers). A cela s’ajoutent les exigences
réglementaires qui imposent d’obtenir des
résultats globaux de performance des bâtiments.
Ceux-ci pouvant maintenant être mesurés par
des moyens tels que la thermographie (caméra
infrarouge qui analyse l’isolation) et le test
d’étanchéité à l’air (qui détecte les fuites d’air
qui sont particulièrement préjudiciables pour
l’obtention d’un bon résultat final).
Le métier qui est le plus impacté par ces évolutions
est celui de l’architecte car c’est lui qui conçoit
les bâtiments, en dessine les plans et en établit
les cahiers des charges qui serviront de base au
travail de réalisation de l’entrepreneur. Comme
tous les travaux ne sont pas soumis à un permis
d’urbanisme et notamment certains de ceux
qui seront envisagés dans le cadre de l’alliance
environnement emploi : l’isolation des bâtiments
existants, les entrepreneurs doivent également être
sensibilisés à ces nouveaux enjeux.
Globalement peu de nouveaux métiers
apparaissent mais certaines compétences
additionnelles doivent être maîtrisées. D’une
manière transversale, il est important que les
professionnels de la construction disposent de
connaissances sur la performance énergétique
des bâtiments, perçoivent les paramètres sur
lesquels agir pour obtenir des bâtiments basse
énergie et passifs. Pour construire un bâtiment
performant sur le plan énergétique, il y a trois
paramètres sur lesquels il faut agir : l’isolation,
l’étanchéité à l’air et la ventilation. Ils devront aussi
connaître les pathologies qui peuvent résulter de
problèmes de mise en œuvre et notamment les
ponts thermiques. Ces connaissances doivent
être assimilées par la plupart des métiers de
la construction car le résultat final dépend
grandement du respect du travail entre corps de
métier et aussi de la gestion des interfaces entre
les uns et les autres.
De nouvelles exigences apparaissent aussi pour
le choix des matériaux, ils sont tantôt bio, éco
ou durables. Si l’on veut préserver la planète,
il importe avant tout de prendre en compte le
cycle de vie des matériaux (fabrication, transport,
déchets, …).
L’utilisation des énergies renouvelables constitue
un enjeu important : les panneaux solaires
thermiques et photovoltaïques, la géothermie, les
pompes à chaleur, … sont autant de techniques
que les professionnels de la construction sont
appelés à maîtriser.
Importance de la formation des tous les acteurs
Dans le cadre des nouveaux marchés verts, il
faudra mettre en place des solutions pour que nos
entreprises disposent du personnel qualifié dont
elles ont besoin. Nous constatons des difficultés
de recrutement pour l’ensemble des métiers de
la construction. Il est primordial de procéder à
la valorisation des métiers techniques au travers
d’actions comme EuroSkills, WorldSkills dans
lesquelles le secteur s’implique avec dynamisme.
Les enjeux en termes de compétences pour
les métiers verts sont énormes. Il n’y a pas à
proprement parler de nouveaux métiers mais
une évolution des compétences. Pour suivre cette
évolution, le secteur a collaboré à la mise en
place d’un site «Veille construction». Alimenté par
les partenaires de la recherche, les opérateurs
de formation, le secteur, il permet de suivre
les évolutions tant techniques que juridiques
ou administratives et de les transposer le plus
rapidement possible dans les référentiels métier
voire dans des modules de formation continue.
L’organisation des formations doit être pensée
différemment en jouant davantage sur une
approche multidisciplinaire car la qualité de la
mise en œuvre et le respect du travail des autres
corps de métier garantissent le résultat final.
Nous n’arriverons pas à une augmentation significative
du nombre de jeunes qui s’engagent dans
les filières «construction». Le nombre d’élèves
dans l’enseignement technique et professionnel,
et d’apprentis à l’IFAPME est en diminution. Nous
devons agir sur deux paramètres : la lutte contre
les abandons en cours de formation et l’augmentation
des taux d’insertion.
Par ailleurs, le candidat à un métier de la
construction doit être le plus rapidement possible
confronté à la réalité de l’entreprise. En ce sens,
l’alternance est une méthode pédagogique
adaptée et qui doit être amplifiée notamment pour
la formation des demandeurs d’emploi.
Il faut aussi mesurer l’intérêt réel des demandeurs
d’emploi de travailler dans le secteur car les
statistiques actuelles sont pénalisantes pour
la stratégie du secteur : une pénurie d’emploi
alors qu’il y a un vivier de 17.000 chômeurs
«construction». Insistons sur l’importance pour le
FOREM de rendre opérationnels sur le marché
un maximum de ces demandeurs d’emploi.
A défaut, c’est de la main-d’œuvre étrangère
qu’on retrouvera sur les chantiers.
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