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Dynamisme 231 - Union Wallonne des Entreprises

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L’invité / Plein feu<br />

PHILIPPE LACROIX,<br />

PRÉSIDENT DE FEDERGON,<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MANPOWER<br />

Evolution ou<br />

révolution pour<br />

le marché de<br />

l’emploi <br />

Le marché de l’emploi est en évolution ou en<br />

révolution constante. <strong>Dynamisme</strong> a voulu<br />

faire le point avec le nouveau président de<br />

Federgon. L’actualité de Philippe Lacroix,<br />

c’est donc un nouveau mandat : le voici<br />

nommé pour trois ans à la présidence de<br />

Federgon. Pour le patron de Manpower,<br />

cela s’inscrit dans une sorte de continuité,<br />

puisqu’il siégeait déjà depuis<br />

neuf ans au CA de la<br />

fédération sectorielle.<br />

par Yves-Etienne MASSART<br />

"LES ENTREPRISES<br />

SONT TROP PEU<br />

PRÉPARÉES À<br />

LA MISE EN PLACE<br />

DE POLITIQUES RH<br />

SEGMENTÉES<br />

PAR TYPE DE<br />

POPULATION"<br />

Philippe Lacroix envisage une<br />

évolution dans le rôle de<br />

Federgon : "Nous sommes<br />

présents dans différents métiers du<br />

marché du travail et <strong>des</strong> ressources<br />

humaines. Cela fait de nous un<br />

interlocuteur de premier choix sur ces<br />

matières pour les pouvoirs publics.<br />

Que ce soit à travers les étu<strong>des</strong> que<br />

nous réalisons, ou à travers l’expertise<br />

développée par nos entreprises<br />

membres, nous emmagasinons<br />

une masse d’informations pointues<br />

sur le marché du travail et son<br />

évolution". Objectif : devenir un acteur<br />

dynamique, pour aider à développer<br />

la dynamique du marché de l’emploi.<br />

Les gran<strong>des</strong> tendances de ce marché<br />

sont autant de défis : en premier<br />

lieu, Philippe Lacroix (par ailleurs<br />

Managing Director de Manpower<br />

Belgique-Luxembourg) évoque<br />

l’évolution démographique, même si<br />

le marché est de plus en plus global.<br />

"Il y a <strong>des</strong> différences entre pays et<br />

même au sein d’un même pays. La<br />

Belgique en est un bel exemple :<br />

l’évolution démographique de<br />

Bruxelles est totalement différente de<br />

celle de la Wallonie ou de la Flandre.<br />

Donc, cela a un impact sur le marché<br />

du travail". Deuxième tendance,<br />

l’évolution technologique, "qui permet<br />

finalement de ne plus prester un<br />

travail là où il doit être exécuté".<br />

Ensuite, Philippe Lacroix évoque<br />

tout ce qui a trait aux générations :<br />

"C’est d’ailleurs la première<br />

fois, depuis que j’exerce dans<br />

ce secteur, que nous nous<br />

retrouvons confrontés à…<br />

quatre générations. Avec<br />

<strong>des</strong> besoins totalement<br />

différents entre, par<br />

exemple un jeune<br />

et un «Senior».<br />

C’est un phénomène qui va fortement<br />

influencer le marché du travail". Enfin,<br />

il y a la sophistication <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong><br />

entreprises, la globalisation, ajoute<br />

ce manager qui a également un passé<br />

de DRH.<br />

Mismatch<br />

Point commun en matière de défi :<br />

ce que Philippe Lacroix appelle le<br />

«mismatch», le décalage entre l’offre<br />

et la demande. A savoir, "d’une part<br />

les compétences qui sont nécessaires<br />

à une organisation pour se développer<br />

et la carence de ces compétences, en<br />

qualité ou en quantité, à un moment<br />

donné et dans un pays ou une région<br />

donnée". C’est pour lui le plus grand<br />

défi que devra relever le marché de<br />

l’emploi au cours <strong>des</strong> prochains mois<br />

et <strong>des</strong> prochaines années.<br />

S’il se penche davantage sur le<br />

marché wallon, Philippe Lacroix isole<br />

plus précisément deux de ces quatre<br />

défis : le premier, c’est l’évolution<br />

démographique, "avec un décalage<br />

entre les attentes <strong>des</strong> entreprises<br />

et la main-d’œuvre disponible : <strong>des</strong><br />

séniors sont disponibles en nombre,<br />

alors que les entreprises essayent<br />

de recruter <strong>des</strong> jeunes". Le second,<br />

c’est le nombre de générations qui<br />

cohabitent en entreprises et qui<br />

obligent à réinventer les relations<br />

employeurs-employés et inversement.<br />

Manifestement, une époque est<br />

révolue, celle où on considérait son<br />

personnel come une seule population.<br />

"Il faut clairement segmenter<br />

et le phénomène ne va faire que<br />

s’accentuer. Et là, je crois que les<br />

entreprises sont trop peu préparées<br />

à la mise en place de politiques RH<br />

segmentées par type de population".<br />

Premier challenge : mieux répondre<br />

aux attentes <strong>des</strong> jeunes, "qui veulent<br />

un travail qui est intéressant tout de<br />

suite, avec un salaire tout de suite,<br />

avec <strong>des</strong> avantages tout de suite et…<br />

continuer à apprendre".<br />

Voilà qui est bien différent de l’attente<br />

d’un sénior, qui a acquis une belle<br />

expérience et qui pourrait être<br />

tenté, lui, de vouloir communiquer,<br />

transmettre cette expérience.<br />

"En termes de plan de carrière et<br />

d’évolution, il est probable aussi qu’un<br />

sénior pense davantage à préparer sa<br />

vie post-professionnelle et souhaite<br />

alors travailler 4 ou 3 jours par<br />

semaine".<br />

Autre différence notable, le fait<br />

que la jeune génération actuelle<br />

est très pragmatique, alors que la<br />

plus ancienne génération encore au<br />

travail est, elle, très idéaliste. Ce qui<br />

induit <strong>des</strong> relations différentes avec<br />

l’employeur, un attachement différent<br />

à l’entreprise.<br />

Question de culture<br />

De par ses fonctions chez Manpower,<br />

Philippe Lacroix a également<br />

développé un regard plus international<br />

sur le marché du travail. Selon lui,<br />

tous les pays se retrouvent devant le<br />

même type de défis : "Les amplitu<strong>des</strong><br />

sont différentes, en fonction <strong>des</strong><br />

politiques qui sont menées. Dans un<br />

pays comme la Suisse, qui partage<br />

pourtant nombre de points communs<br />

avec la Belgique, le marché du travail<br />

est beaucoup plus dynamique. La<br />

raison en est simple : il est beaucoup<br />

plus flexible. Et puis, il y a aussi le<br />

fait que l’esprit entrepreneurial et<br />

la notion même de travail y sont<br />

bien différents, que l’entreprise est<br />

connotée différemment. Et ça,<br />

c’est une question de culture !"<br />

6. <strong>Dynamisme</strong> Juin-Juillet 2011<br />

<strong>Dynamisme</strong> Juin-Juillet 2011 .7

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