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Les cahiers de Rhizome : La mondialisation est un déterminant social de la santé mentale2. De GutcheneireP., Pécoud A.,Cholewski R.(2009). Migrationand Human Rights.The United NationsConvention onMigrant Workers’Rights. Paris, Ed.de l’UNESCO/CambridgeUniversity Press.| 24ressortissants de la « diaspora », voire l’exercicede stratégies d’influence à travers le vote deceux-ci dans les pays d’accueil (le cas des « Chicanos» aux Etats-Unis est le plus emblématique)ou même d’ intrusion, faite de dialogue àpropos de l’islam, de leurs coreligionnaires enpays d’immigration.• Une diplomatie d’un nouveau genre,la gouvernance mondiale des migrationsEnfin, une autre diplomatie se situe à un autreniveau : celui de la gouvernance mondialedes migrations internationales, lancée par14 organisations internationales et ONG àGenève en 2004, soutenue par les Nations Uniesen 2006 et portée par le Forum Mondial desmigrations à Bruxelles en 2007, à Manille en2008 et à Athènes en 2009. Cette décision multiacteurs associe les Etats d’accueil et de départaux associations, syndicats, employeurs, associationsde migrants et de co-développementpour mettre à jour leurs contradictions quant àla mobilité des personnes. En toile de fond, lasignature en 1990 par seulement 42 Etats de laCharte des Nations Unies sur les droits de tousles travailleurs migrants et de leurs familles, faitfigure de texte de référence 2 , de même que ladéclaration universelle des Droits de l’Hommede 1948 qui énonce le droit de toute personne dequitter son pays y compris le sien. Mais le cheminest encore long avant l’énonciation d’un droit à lamobilité comme droit de l’homme pour le vingtet unième siècle, dont il reviendrait ensuite auxEtats ou à une gouvernance d’acteurs multiplesde restreindre temporairement les flux en fonctiondes opportunités et de l’ordre public.Les relations entre migrationet développementPays d’accueil et d’origine cherchent à fairedes migrants et de leurs activités un facteurdu développement des pays d’origine, tout enfournissant une réponse aux manques de maind’œuvreet à la croissance démographique dansles pays d’accueil.• Le développement par l’exil, une idée neuvePeut-on envisager le développement par l’exil ?Les relations entre migration et développementsont un objet de débats scientifiques et politiquesparmi les plus controversés, opposantspessimistes et optimistes (Hein de Haas, 2010).Après une période de fermeture des migrationséconomiques (fin du bracero program aux Etats-Unis en 1965 et suspension de l’immigration demain d’œuvre salariée entre 1973 et 1974 selonles pays européens) où l’accent était mis sur leretour (« vivre et travailler au pays ») et où lestransferts de fonds étaient considérés commepeu productifs, une nouvelle stratégie, dite deco-développement s’est fait jour. Elle s’est attachéeà partir des années 1990, face à l’échec despolitiques de retour, à soutenir dans les paysd’accueil les initiatives des migrants eux-mêmesvers leurs pays d’origine à travers les associationsde développement, les transferts de fondset les diasporas, en concertation avec les pays dusud. Dans le même temps, la fuite des cerveaux,une question délicate dans les débats nord-sud,notamment aux Etats-Unis qui ont attiré une migrationtrès qualifiée, a été considérée commeune source de dynamisme économique au sud.Cette manne fait parfois défaut au pays : il y adavantage de médecins malawites à Manchesterqu’au Malawi, le quart des médecins nés en Afriquen’y exercent pas. Mais ils sont une courroieessentielle au développement en Inde ou enChine où les cerveaux et entrepreneurs partis àl’étranger forment des pôles de développementdans les régions de départ. Des pays européens,comme le Royaume-Uni, l’Allemagne et plustimidement la France ont essayé, au tournant dusiècle, de rouvrir leurs frontières fermées depuistrente ans aux compétences technologiques dumonde entier dans un contexte de concurrencemondiale pour l’attraction des élites. Ces diplômés,sous-employés dans leurs pays d’origine,constituent, par les envois de devises et lesréseaux qu’ils y tissent, un lien profitable audéveloppement à certaines conditions. Le braindrain se transforme alors en brain gain. Ainsi,l’immigration devient une source de richessepartagée (win win) au lieu d’aggraver la fracture,ce que quelques travaux historiques ont montrédans les périodes antérieures.On a longtemps considéré, dans le débat public,que le développement était une alternative àla migration, car dans le passé, les pays del’Europe du sud ont vu leurs mouvements migratoiresvers l’Europe du Nord se tarir ou diminuersensiblement au fur et à mesure de leur développementéconomique et de leur passage à ladémocratie. Le développement a été alors nonseulement économique mais aussi politique.

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