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| La maternité adolescente : au carrefour de la subjectivité et du socialau travail presque à égalité avec l’homme, etdans lequel la maternité apparaît comme uneoption, la maternité adolescente est montréecomme un problème à éviter, idée qui s´appuiesur des discours concrets de la littératuresociologique qui soulignent un risque du pointde vue médical, social et psycho-affectif. Lesmythes en vigueur dans notre société nourrissentune vision problématique de la grossesse àl’adolescence, avec une approche de risque etnon de situation.Révision des mythes 2Mythe 1 : La grossesse à l’adolescence est lerésultat de la négligence et/ou est mal acceptéeLa plupart des interviewées déclarent avoir planifiéla grossesse, ayant un couple stable. Lesexpériences vécues qui dominent sur la maternitépotentielles sont positives. Après la naissancedu bébé, les expériences vécues positivesdominent aussi.Mythe 2 : Le père n’est pas présentDans la plupart des cas, il existe une relationde deux années ou plus avec le père de leur enfant.La distribution des rôles de genre est traditionnelle: l’homme assure la subsistance etla femme est responsable de l’éducation et dela reproduction. Il y a une frustration des hommesdue aux difficultés d’accès au marché detravail.Mythe 3 : L’abandon des études par la mèreadolescente se produit à cause de la grossesseDans les faits, celui-ci arrive plutôt avant lagrossesse et il est lié à des circonstances familiales,sociales et aux centres éducatifs.Mythe 4 : Il existe des antécédents degrossesses à l’adolescence dans la familleCes antécédents ne se trouvent que dans lamoitié des cas, ce qui ne permet ni d’affirmer nide nier ce mythe. L’âge apparaît plus lié au momentde l’initiation sexuelle et de la constitutiondu couple stable qu’aux antécédents familiaux.Pourtant, chaque situation mérite un regardparticulier. Nous ne pouvons pas anticiperle fait que la maternité à l’adolescence aurades conséquences négatives, sans perdre devue la complexité que signifie conjuguer deuxprocessus critiques en même temps : “...la crisenormale de la grossesse se superpose à la crisenormale de l’adolescence, qui elle, suppose unelutte conjointe entre des exigences biologiqueset psychologiques » (Vives y Lartigue de Vives,1991), bien que le plus grand risque prenne formelorsqu’une situation de pauvreté et d’exclusionsociale antérieure à la grossesse s’ajoute à cesfacteurs.Selon Peña y Buchwald, dans la clinique avec desadolescentes enceintes, bien que l’on observedes scènes psychiques très différentes, on peutdistinguer quelques situations récurrentes :- Des manques dans le processus de séparationindividuationde la propre mère. L’adolescenterevivra à travers l’enfant l’impossibilité de lacoexistence de l’union et de la séparation.- Un manque de narcissisation lors despremières périodes de construction de l’appareilpsychique, pendant lesquelles l’enfant et/ou lecouple restaurent l’union perdue, au travers d’un« être avec l’autre ».- La tentative de vérifier la fécondité et unecomplétude imaginaire à travers la grossesse.La crise surviendra avec la naissance etl’allaitement.La non résolution de ces conflits donne lieu àdes tableaux régressifs dans lesquels l’enfantest vécu comme un frère avec lequel la mère setrouve en concurrence vis à vis de ses besoins desoins maternels, et donc dans une impossibilitéà se séparer de sa famille d’origine. Il existecependant des adolescentes qui ont un niveaude maturité suffisant qui leur permet d’intégrerle rôle maternel dans leur identité, ce qui amènedes situations paradoxales à plusieurs niveaux.Les motivations subjectives des adolescentesqui tombent enceintes ont souvent un rapportavec la quête d’équilibre narcissique dont nousavons déjà parlé qui, dans cette circonstance,peuvent devenir la meilleure alternative pourl’homéostasie psychique. Nous ne devons pasoublier que ces grossesses posent fréquemmentla question de l’avortement et qu’il a été choisiconsciemment ou inconsciemment de continuerla grossesse. Toutefois, étant donné les conditionssociales défavorables dans lesquelles évoluent,pour la plupart, ces jeunes filles, celles-ci ontsouvent des difficultés importantes pour éleverleurs enfants.L’“approche de situation” permet d’intégrerla perspective subjective qui se réfère auxexpériences vécues et aux circonstances2. Ces donnéesproviennent d’uneétude à caractèrequalitatif réalisée àpartir d’interviewsde 30 mèresadolescentes quiont participé àun programmed’accompagnementpendant 11 moisavec 8 agentssocio-éducatifs(ASSE/MSP/Infamilia-Uruguay).| 35

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