13.07.2015 Views

Official journal of the International Society Revue officielle de la ...

Official journal of the International Society Revue officielle de la ...

Official journal of the International Society Revue officielle de la ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

M.-A. Paulze, épouse et col<strong>la</strong>boratrice <strong>de</strong> Lavoisier, Vesalius, VI, 2,105-113, 2000Marie-Anne accompagnait son mari dans le<strong>la</strong>boratoire et l'aidait dans ses travaux; ellenotait, sous sa dictée, le résultat <strong>de</strong>s expériences,et les registres <strong>de</strong> <strong>la</strong>boratoire contiennent<strong>de</strong> nombreuses pages écrites <strong>de</strong> sa main. Ellea <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>ssins inédits où elle s'est représentéeécrivant <strong>de</strong>vant une table, pendant queLavoisier et Seguin font une expérience sur lesphénomènes <strong>de</strong> <strong>la</strong> respiration. Tous ses écritstémoignent <strong>de</strong> l'admiration qu'elle avait pour lecaractère et le génie <strong>de</strong> son mari; elle combattaità ses côtés pour le triomphe <strong>de</strong> ses idées, etcherchait à leur faire <strong>de</strong>s a<strong>de</strong>ptes.Elle était en correspondance avec Saussurequ'elle convertit à <strong>la</strong> doctrine nouvelle. Celui-cilui écrivit :« Vous triomphez <strong>de</strong> mes doutes, Madame,du moins sur le phlogistique... J'étais autrefoisgrand admirateur <strong>de</strong> Stahl... mais lespréventions les plus fortes doivent cé<strong>de</strong>r à <strong>la</strong>force <strong>de</strong>s raisonnements <strong>de</strong> M. Lavoisier et<strong>de</strong> ses savants amis...» (8).Le <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> l'ArsenalPour satisfaire aux exigences <strong>de</strong> ses diversesfonctions, Lavoisier s'était imposé un emploi dutemps rigoureux. Il avait décidé <strong>de</strong> réserver sixheures par jour aux sciences; le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong>journée était employé à ses différentes fonctionsadministratives. Un jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> semaine étaitentièrement consacré à ses expériences :«C'était pour lui un jour <strong>de</strong> bonheur; quelquesamis éc<strong>la</strong>irés, quelques jeunes gens fiers d'êtreadmis à l'honneur <strong>de</strong> coopérera ses expériences,se réunissaient dès le matin dans le <strong>la</strong>boratoire;c'était là que l'on déjeunait, que l'ondissertait, que l'on créait cette théorie qui aimmortalisé son auteur; c'était là qu'il fal<strong>la</strong>it voir,entendre cet homme d'un esprit si juste, d'untalent si pur, d'un génie si élevé; c'était dans saconversation que l'on pouvait juger <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur<strong>de</strong> ses principes <strong>de</strong> morale»,écrira Marie-Anne dans sa notice biographique(9).Le <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> l'Arsenal <strong>de</strong>vint peu à peule ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> tous les hommes éminentsdans les sciences. Marie-Anne faisait à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong>«jeune fille <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison» et <strong>la</strong> secrétaire. Elleséduisait les plus illustres; Lap<strong>la</strong>ce eut pour elleun seintiment tendre, qu'il ne fut pas seul àpartager, et «Dupont <strong>de</strong> Nemours en <strong>de</strong>viendraéperdûment amoureux» (10). Le physicienMagalhaens, <strong>de</strong>scendant du navigateur portugaisMagel<strong>la</strong>n, chercha pour elle <strong>de</strong>s livresépuisés chez les bouquinistes londoniens.Les étrangers, qui visitaient Paris, tenaient àl'honneur d'y être reçus. Entre autres, ArthurYoung, qui se présenta avec une lettre <strong>de</strong> recommandation<strong>de</strong> Priestley; B<strong>la</strong>g<strong>de</strong>n, secrétaire perpétuel<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société Royale <strong>de</strong> Londres; Ingenhouz,<strong>de</strong> Vienne; Fontana, conservateur du cabinet <strong>de</strong>physique du grand-duc <strong>de</strong> Toscane; le chevalierLandriani, en même temps que Welter etd'Hassenfratz, en présence <strong>de</strong>squels Lavoisierrefit ses expériences re<strong>la</strong>tives aux théories nouvelles,le 20 mars 1788, tandis que Marie-Annetraçait le récit <strong>de</strong> cette séance, dans le registre du<strong>la</strong>boratoire, sous le titre <strong>de</strong> : «Expériences pourtenter <strong>la</strong> conversion du chevalier Landriani».Mentionnons aussi l'illustre Franklin, le chimistreallemandJacquin, l'Ang<strong>la</strong>is Tennant, encore jeuneet inconnu, et le célèbre ingénieur écossais Watt.Parmi les Français, Guyton <strong>de</strong> Morveau y vint,pour <strong>la</strong> première fois, en 1775. Les chimistes et lesmathématiciens <strong>de</strong> l'Académie s'y donnaient ren<strong>de</strong>z-vous.C'étaient Macquer, Darcet, Buquet, quifut le maître <strong>de</strong> Fourcroy, et qui col<strong>la</strong>bora avecLavoisier; Ca<strong>de</strong>t <strong>de</strong> Gassicourt, inventeur du«cacodyle», composé arsenical (ou «liqueur <strong>de</strong>Ca<strong>de</strong>t»); Berthollet, appelé à une glorieuse carrière;les géomètres Van<strong>de</strong>rmon<strong>de</strong> et Cousin, lesmathématiciens Lagrange, Lap<strong>la</strong>ce, Monge, le lieutenant<strong>de</strong> génie Meusnier, qui <strong>de</strong>vint membre <strong>de</strong>l'Académie, et mourut au champs d'honneur, ausiège <strong>de</strong> Mayence en 1793. On y voyait aussi lesgrands seigneurs, qui s'intéressaient aux sciences: le duc <strong>de</strong> La Rochefoucauld, le duc <strong>de</strong> Chaulnes,le duc d'Ayen, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Académie. Les salons108

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!