Vesalius, VI, 2, 151-154, 2000démontre car il dresse une fresque sur cetteatteinte sociale d'une gran<strong>de</strong> justesse <strong>de</strong> vueexprimant le ma<strong>la</strong>ise et le découragement quecette lutte contre l'alcoolisme peut susciter. Que<strong>de</strong> sagesse <strong>de</strong> sa part lorsqu'il énonce à <strong>la</strong> fin duvolume «Les compromis que nous avons é<strong>la</strong>borésau cours <strong>de</strong>s temps sont aussi précaires quenotre discussion entre toxiques licites et illicites :ils sont fragiles, révisables, nos tolérances sontfluctuantes. Cette dramatique imprécision inspireles hésitations <strong>de</strong>s gouvernements, elle faitsupposer que l'histoire <strong>de</strong> l'alcoolisme n'est pasprès <strong>de</strong> se terminer». Mais l'homme <strong>de</strong> hauteculture se dévoile avec le souvenir que j'ai retrouvé<strong>de</strong> sa communication au congrès <strong>de</strong> <strong>la</strong>SIHM à Dùsseldorf en 1986 sur l'alcoolismedans le roman du XXème siècle où J-C Sourniaau travers <strong>de</strong>s écrits d'Amado, L. Durrel, V.Erifeiev, M. Lowry, S. Lagerl<strong>of</strong>, G. Greene, R.Yates et autres Jack London démontre combienles <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong>s personnages <strong>de</strong>s romanss'avèrent justes alors qu'aucun romancier neconnaît les travaux d'un Jellinek ou d'un Fouquetqui ont si bien catégorisé leurs ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s. Ainsi,dit-il, «cette coïnci<strong>de</strong>nce entre ces portraits <strong>de</strong>ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s, les uns d'inspiration savante, les autresrésultant <strong>de</strong> l'observation sociale et <strong>de</strong> l'imagination,prouve <strong>la</strong> véracité <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres».Inutile <strong>de</strong> redire toutes les distinctions dont ilfut l'objet et <strong>de</strong> remémorer aussi le rôle importantqu'il joua à <strong>la</strong> Société française d'Histoire <strong>de</strong><strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine dont il était <strong>de</strong>venu l'un <strong>de</strong>s raresmembres d'honneur.Mais, dès son accession à <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong><strong>la</strong> SIHM lors du Congrès <strong>de</strong> Barcelone en 1980,il s'atte<strong>la</strong> à <strong>la</strong> refonte <strong>de</strong>s statuts en donnant auxdélégués nationaux un rôle plus important,veil<strong>la</strong>nt à <strong>la</strong> qualité représentative <strong>de</strong> leur élection.Nous connaissions tous sa passion pournotre <strong>la</strong>ngue française et son rayonnement maisil s'attacha particulièrement à <strong>la</strong> reconnaissance<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue ang<strong>la</strong>ise comme l'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<strong>la</strong>ngues <strong>of</strong>ficielles et ce<strong>la</strong> fut définitivement entérinéau Congrès du Caire en 1982. Il siégeaensuite comme Prési<strong>de</strong>nt d'Honneur à tous lesconseils <strong>de</strong> notre Société, veil<strong>la</strong>nt à ce quel'accueil en particulier à Paris soit digne <strong>de</strong> noscollègues. Il recherchait toujours l'intérêt premier<strong>de</strong> notre Société. Sa sagesse et son sens<strong>de</strong> ce qu'il convient <strong>de</strong> faire a toujours servil'ensemble <strong>de</strong> notre communauté internationale.Nous <strong>de</strong>vons convenir que Jean-CharlesSournia a désormais marqué d'une soli<strong>de</strong> empreintel'histoire <strong>de</strong> notre Société.En 1995, cet infitagable travailleur avait déjàcommis un excellent volume Histoire du diagnosticen mé<strong>de</strong>cine et déjà il pressentait que leschoses évolueraient vite en raison <strong>de</strong>s progrèstechnologiques et thérapeutiques. Comme nousavions cette chance avec lui <strong>de</strong> cultiver l'amitié,nous avons reçu son ultime ouvrage : le pronosticen mé<strong>de</strong>cine où, tout en rappe<strong>la</strong>nt l'importancequ'attachait déjà le Maître <strong>de</strong> Cos au pronostic, ilnous fait vite comprendre que les progrès vertigineux<strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine surtout en thérapeutiquebouleversent «<strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssique histoire naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong>ma<strong>la</strong>die» et les ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s sont en droit d'êtredésormais aussi exigeant pour <strong>la</strong> précision diagnostiqueque pour cette information prévisionnellequ'est leur pronostic d'autant que l'essor <strong>de</strong><strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine prédictive et du pronostic génétiqueest bien sous nos yeux !Pourtant, <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> prestance, l'élégancenaturelle <strong>de</strong> ce mé<strong>de</strong>cin au parcours surprenant,<strong>de</strong>rrière cette autorité imposante se cachantun réel humaniste et Jean-Charles Sournial'affiche dans les toutes <strong>de</strong>rnières lignes <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin<strong>de</strong> son ultime témoignage : «Diagnostic et pronosticsont <strong>de</strong>ux constituants <strong>de</strong> l'acte médical,avant <strong>la</strong> mise en oeuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> thérapeutique. Lediagnostic repose sur <strong>la</strong> science, le pronosticfaitplus appel à <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s hommes, àl'humanisme, à l'humanité c'est-à-dire à <strong>la</strong> bontéet à <strong>la</strong> compréhension que l'on peut témoignerà autrui. Le bon mé<strong>de</strong>cin est jugé par sa façon<strong>de</strong> formuler ses pronostics».A<strong>la</strong>in Ségal153
Vesalius, VI, 2,151-154, 2000Sleim Ammar (1927-1999)Le Pr<strong>of</strong>esseur Ammar, vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>Société <strong>International</strong>e d'Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine,s'est éteint à Paris le 11 novembre 1999.Issu d'une vieille famille dont <strong>la</strong> souche remonteaux premiers temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> conquête <strong>de</strong>Plfriqya (Afrique), Sleim Ammar naquit à Sousse(Tunisie) le 30 juin 1927. Après ses étu<strong>de</strong>sprimaires et secondaires en sa ville natale, ilobtint son bacca<strong>la</strong>uréat à Tunis à l'âge <strong>de</strong> 17ans. Il entama ses étu<strong>de</strong>s médicales à Algerpour un an, puis pour neuf à Paris» (S. Ammar,Itinéraires, 1995). C'est en cette ville qu'il reçutune formation psychiatrique hors-pair à l'hôpitalSainte-Anne dans le service <strong>de</strong>s pr<strong>of</strong>esseursDe<strong>la</strong>y et Deniker, Baruk et Pichot.De retour en sa patrie il s'y pr<strong>of</strong>i<strong>la</strong> comme un<strong>de</strong>s véritables pionniers <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychiatriemaghrébienne. Durant toute sa carrière <strong>de</strong> prèsd'un <strong>de</strong>mi-siècle il exercera sa pr<strong>of</strong>ession àTuniset y accé<strong>de</strong>ra comme pr<strong>of</strong>esseur à <strong>la</strong> chaire <strong>de</strong>psychiatrie et <strong>de</strong> psychologie médicale <strong>de</strong> l'université.Auteur ou co-auteur <strong>de</strong> plusieurs dizaines<strong>de</strong> publications sur <strong>la</strong> psychiatrie socio-culturelle,clinique et biologique, il le fut également d'un traité sur «Les conditions <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> <strong>la</strong> schizophrénie» (1972) ainsi du «Dictionnairetrilingue (arabe-français-ang<strong>la</strong>is) <strong>de</strong> neuropsychiatrieet <strong>de</strong> neurologie» (1994).Mais c'est surtout en tant qu'éminent historien<strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine, principalement arabe, qu'ilrestera ancré en nos mémoires. Voyageur infatigable,le pr<strong>of</strong>esseur Ammar est toujours restéouvert à tous les courants du mon<strong>de</strong>, rappe<strong>la</strong>ntpar maints côtés le pr<strong>of</strong>il du mé<strong>de</strong>cin humanisteet encyclopédique d'antan. Vers <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années80 il vint à <strong>la</strong> poésie, réussissant parfaitementà transmettre et à vulgariser <strong>la</strong> science etle savoir médico-historique, tant en arabe qu'enfrançais. En témoignent les nombreux ouvragesparus durant <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière décennie du «Poème<strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine arabe» (1990) à l'ouvrage biographique<strong>de</strong> «Trois grands mé<strong>de</strong>cins Andalous»(1998). L'actualité ne le <strong>la</strong>issait pas pourautant plus indifférent : «Autopsie<strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre»(1992); «Problèmes <strong>de</strong> notre temps» (1996).Prési<strong>de</strong>nt-fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> société tunisienned'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine et <strong>de</strong> <strong>la</strong> pharmacie,Ammar fut durant <strong>de</strong> longues années le déléguénational <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tunisie au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société<strong>International</strong>e d'Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine, pouren <strong>de</strong>venir le vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> 1987 à 1991 et<strong>de</strong> 1997 à son décès. En septembre 1998 ilorganisa <strong>de</strong> main <strong>de</strong> maître le XXXVI° Congrès<strong>International</strong> d'Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine à Carthage.Il fut le <strong>la</strong>uréat <strong>de</strong> nombreux prix dontcelui <strong>de</strong> l'Académie Française <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine en1995 et le prix national <strong>de</strong> vulgarisation scientifiqueà Tunis en 1986. A noter que dans toutesses diverses activités le Pr Ammar fut admirablementbien secondé par son épouseLe pr<strong>of</strong>esseur Sleim Ammar nous <strong>la</strong>issera lesouvenir d'une personnalité érudite et extravertie,d'un philosophe <strong>de</strong> l'efficacité et <strong>de</strong> <strong>la</strong> générosité.«Et l'on peut, à coup sûr, triompher <strong>de</strong> <strong>la</strong> mortPar <strong>de</strong> beaux souvenirs qui perdurent encore. »(S. Ammar, Itinéraires, 1995)Jean-Pierre TricotGuillermo C. SanchezDr. Guillermo C. Sanchez, a member <strong>of</strong> <strong>the</strong><strong>International</strong> <strong>Society</strong> for <strong>the</strong> History <strong>of</strong> Medicinedied in West Newton, Mass. on August 17 aftera brief illness. He was 75. Dr. Sanchez was aprominent internist in Boston, Mass. and <strong>the</strong>author <strong>of</strong> many articles in <strong>the</strong> History <strong>of</strong> Medicine.He was particu<strong>la</strong>rly interested in <strong>the</strong> history<strong>of</strong> anaes<strong>the</strong>sia, much <strong>of</strong> which took p<strong>la</strong>ce at <strong>the</strong>Massachussetts General Hospital where heworked untill shortly before his <strong>de</strong>ath. His <strong>la</strong>testarticle on «Mateo Aleman and John Locke»appears in this issue <strong>of</strong> Vesalius.Fernando Vescia154
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