Vesalius, VI, 2, 151-154, 2000ObituariesNécrologieJean-Charles SourniaA personal tribute...When I think <strong>of</strong> France, I think <strong>of</strong> Jean-CharlesSournia. When I think <strong>of</strong> <strong>the</strong> History <strong>of</strong> Medicine,I think <strong>of</strong> Jean-Charles Sournia. When I think <strong>of</strong><strong>the</strong> <strong>International</strong> <strong>Society</strong> for <strong>the</strong> History <strong>of</strong> Medicine,I think <strong>of</strong> Jean-Charles Sournia. To visitParis with Leslie, my wife, was to see Jean-Charles with Marianne Sournia at <strong>the</strong> Rue <strong>de</strong>Rennes or go with him to a restaurant <strong>of</strong> somespecial French quality and with <strong>the</strong> ensuing bonhomieenjoy his camara<strong>de</strong>rie and conversation.Whenever we saw <strong>the</strong>m toge<strong>the</strong>r, I remembered<strong>the</strong> words <strong>of</strong> Pr<strong>of</strong>essor Daniel <strong>de</strong> Moulin as herecalled <strong>the</strong> elegance <strong>of</strong> <strong>the</strong>ir dancing as a youngcouple. But <strong>the</strong>n, I was always a romantic andthis is <strong>the</strong> quality he gave in his friendship.Many have written <strong>of</strong> his scho<strong>la</strong>rship, his contributionsto medical history and medical literatureand a list <strong>of</strong> some <strong>of</strong> <strong>the</strong>se appear elsewhere in thisedition <strong>of</strong> Vesalius. He was fiercely possessive <strong>of</strong>what he saw as <strong>the</strong> traditions <strong>of</strong> <strong>the</strong> <strong>International</strong><strong>Society</strong> for <strong>the</strong> History <strong>of</strong> Medicine and its Frenchroots. He was tireless in a pursuit <strong>of</strong> ensuring aconservative continuity, and he <strong>la</strong>rgely achieved it.This is how he would wish to be remembered as LePere <strong>de</strong> <strong>la</strong> Societe <strong>International</strong>e d'Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong>Me<strong>de</strong>cine, ever present at all our meetings.His surgical and public health experiencequalified him for his role as a clinical historian, unveritable amateur, a true lover <strong>of</strong> his chosenmetier. He pursued his goals relentlessly, through<strong>the</strong> long illness <strong>of</strong> his wife and <strong>la</strong>tterly during <strong>the</strong>period <strong>of</strong> his own <strong>de</strong>clining health. But we shallremember him as <strong>the</strong> smiling supportive francais,<strong>the</strong> epitome <strong>of</strong> <strong>the</strong> Societe <strong>International</strong>e d'Histoire<strong>de</strong> <strong>la</strong> Me<strong>de</strong>cine.Jean-Charles, <strong>la</strong> Societe <strong>International</strong>e d'Histoire<strong>de</strong> <strong>la</strong> Me<strong>de</strong>cine vous salue. A present nousne disons pas «adieu» mais «au revoir».John CuleEvoquer ici quelque peu <strong>la</strong> riche et puissantepersonnalité du pr<strong>of</strong>esseur Jean-CharlesSournia, décédé à Paris le 8 juin 2000 est pournotre société internationale d'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cineun juste <strong>de</strong>voir et un geste <strong>de</strong> reconnaissancehautement méritée lorsque nous songeonsà tout ce que le pr<strong>of</strong>esseur Jean-CharlesSournia a pu apporter précisément à cette société.Il y fut un pilier essentiel, un orateur aussibril<strong>la</strong>nt qu'original, un rénovateur luci<strong>de</strong> à quinous <strong>de</strong>vons nos statuts actuels et par <strong>la</strong> suitedans ces <strong>de</strong>rnières années un sage dont l'avispesait lourd dans <strong>la</strong> manière d'organiser nosdiverses manifestations, nos congrès et mêmenos publications.Né le 24 novembre 1917 à Bourges (Cher) ilfit d'excellentes étu<strong>de</strong>s qui le menèrent au choix<strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine. C'est à Lyon qu'il réalisa soncursus et sera ensuite nommé interne <strong>de</strong>s Hôpitaux<strong>de</strong> cette ville en 1943. La chirurgie lepassionne et surtout à l'époque celle du thorax.En 1955, il obtient son agrégation alors qu'il étaitdéjà nommé expert pour le gouvernement syrienpour les questions <strong>de</strong> santé publique. Cettefonction sera poursuivie jusqu'en 1956 mais enmême temps il <strong>de</strong>vint pr<strong>of</strong>esseur <strong>de</strong> chirurgie à<strong>la</strong> Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Beyrouth, très marquéalors par <strong>la</strong> culture française. Son enseignementchirurgical continuera jusqu'en 1959 et <strong>de</strong>son passage dans ces régions chargées d'histoireil établira avec l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> son érudite épouseMarianne Sournia un bel ouvrage paru en 1966Histoire et Archéologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Syrie byzantine.De retour en France, il se voit confier unechefferie <strong>de</strong> service au Centre hospitalier universitaire<strong>de</strong> Rennes et une chaire <strong>de</strong> pr<strong>of</strong>esseur <strong>de</strong>chirurgie. Nous avons retrouvé quelques élèvesbretons qui lui doivent leur sujet <strong>de</strong> thèse historiqueet certaines sont remarquables. Depuis longtemps,cet homme à <strong>la</strong> vaste culture réfléchissaitsur nos problèmes d'organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé etses répercussions économiques, somme touteles déboires du système médical français. Alors,en 1969, il abandonne sa carrière hospitalo-151
Vesalius, VI, 2, 151-154, 2000universitaire car il prend le poste clé <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cinconseil national du régime général <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale ce qui lui permet <strong>de</strong> développer sesconnaissances sur le système et d'appréhen<strong>de</strong>rses diverses insuffisances. Il restera à cettelour<strong>de</strong> tache durant onze années jusqu'au momentoù il <strong>de</strong>vient le directeur général <strong>de</strong> <strong>la</strong> santéentre 1978 et 1980. Tiré <strong>de</strong> l'observation <strong>de</strong> cetteriche pério<strong>de</strong> le pr<strong>of</strong>esseur Sournia nous livra unretentissant Ces ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s qu'on fabrique : <strong>la</strong>mé<strong>de</strong>cine gaspillée ( Le Seuil, 1977) ouvragenullement étonnant si l'on songe qu'en I969 i<strong>la</strong>vait dans Mythologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine mo<strong>de</strong>rnedéveloppé <strong>de</strong>s thèses peu conformistes osantmême récemment exprimer dans une tribune du<strong>journal</strong> Le Mon<strong>de</strong> que <strong>la</strong> France ne pouvait plusassumer les dépenses <strong>de</strong> l'assurance ma<strong>la</strong>die etqu'il convenait donc d'expliquer au peuple françaisque l'heure d'une certaine privatisation dusystème se <strong>de</strong>vait d'être envisagée. Tous lesaléas du système mais aussi les insuffisances ducorps médical lui sont familières et ce<strong>la</strong> lui ouvrele Conseil d'Etat comme Conseiller en serviceextraordinaire entre 1980 et 1984 Cependant,déjà membre titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong> chirurgieil se voit élu le 19 avril 1983 dans <strong>la</strong> Vllèmesection Mé<strong>de</strong>cine sociale. Cette Institution bénéficia<strong>la</strong>rgement <strong>de</strong> son ar<strong>de</strong>ur au travail bien faitmais sa disparition subite ne lui aura pas permis<strong>de</strong> voir terminer ce qu'il avait mis en chantier en1993 avec certains <strong>de</strong> ses collègues : le Dictionnaire<strong>de</strong> l'Académie nationale <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine dontcinq tomes sont déjà parus et sept restent encoreen chantier. Nous avons pu tous dans nos réunionsapprécier les interventions sémantiques etlinguistiques du pr<strong>of</strong>esseur Sournia qui ne s'entenait pas toujours à <strong>la</strong> seule <strong>la</strong>ngue françaisedont il fut un éminent défenseur. Il estimait à justetitre que même notre <strong>la</strong>ngue technique se <strong>de</strong>vaitd'éviter l'introduction inutile <strong>de</strong> termes, d'ailleurssouvent anglo-saxons, auxquels notre <strong>la</strong>nguepouvait faire face.La société internationale d'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong>Mé<strong>de</strong>cine lui doit beaucoup d'abord sur sescommunications toujours érudites et souventdérangeantes car il n'aimait guère les idéesreçues et son sens <strong>de</strong> l'Histoire le faisait réfléchirsur les sources les plus sures et soumiseségalement à une critique tout à fait dans l'esprit<strong>de</strong> ce Maître <strong>de</strong> l'histoire que fut Marc Bloch.Son Biaise <strong>de</strong> Monluc, couronné par l'Académiefrançaise en 1969, nous le démontre aisément.Mais il nous a <strong>la</strong>issés bien <strong>de</strong>s ouvrages oùparfois il fut le directeur comme <strong>la</strong> monumentaleHistoire générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine, <strong>de</strong> <strong>la</strong> pharmacie,<strong>de</strong> l'art <strong>de</strong>ntaire et <strong>de</strong> <strong>la</strong> mé<strong>de</strong>cine vétérinaireen huit volumes imposants. Cependant,pour sa vision strictement personnelle <strong>de</strong> l'histoire<strong>de</strong> notre Art il convient <strong>de</strong> se tourner versson Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine et <strong>de</strong>s Mé<strong>de</strong>cins(Paris, Larousse, 1991 ) ou sa traduction ang<strong>la</strong>iseaux éditions Stark. Avec son collègueJacques Ruffié, il abor<strong>de</strong> le vaste problème <strong>de</strong>sépidémies dans l'histoire <strong>de</strong> l'homme qui feral'objet d'une <strong>de</strong>uxième édition revue et augmentéeet <strong>de</strong> traduction en italien, portugais, alleman<strong>de</strong>t même Japonais. Nous avons le souvenirque, dans un aparté qu'il affectionnait aveccertains d'entre nous il me dit combien il fu<strong>the</strong>ureux d'avoir quitté son poste à <strong>la</strong> Directiongénérale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé au moment ou al<strong>la</strong>it surgirl'épidÈmie <strong>de</strong> Sida ce qui ne l'empêcha pas engrand historien <strong>de</strong> refaire avec Jacques Ruffiéune Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusion sanguine (Fayard,1996) remplie <strong>de</strong> remarques bien senties pourles gouvernants.Nous avons eu toujours un faible en tantqu'historien <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mé<strong>de</strong>cine pour son ouvrageHistoire et Mé<strong>de</strong>cine paru en 1982 chez Fayardcar il reste totalement d'actualité pour un jeunehistorien qui souhaite abor<strong>de</strong>r notre mon<strong>de</strong> médical.Le pr<strong>of</strong>esseur Sournia lorsqu'il fut à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong><strong>la</strong> Santé ne pouvait en rien <strong>la</strong>isser échapper lesméfaits <strong>de</strong> l'alcoolisme et c'est un problème qui lepréoccupa beaucoup assumant <strong>de</strong> grosses responsabilitésau Haut Comité d'étu<strong>de</strong>s et d'informationsur l'alcoolisme et son ouvrage Histoire<strong>de</strong> I 'Alcoolisme (FLammarion, 1986) nous le152
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