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Adolescence et santé - Inpes

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A D O L E S C E N C E E T S A N T ÉLes décèsconsécutifsà une tentativede suicide sontplus fréquentschez lesgarçons quechez les filles.Filles <strong>et</strong> garçons face au risqueLes garçons <strong>et</strong> les filles ont des comportements différentsface au risque : on pourrait presque dire que « le risque est plusrisqué » chez les garçons. Ceux-ci sont en eff<strong>et</strong> plus nombreux àêtre victimes d’accidents, voire à en mourir. Ils se m<strong>et</strong>tent plusviolemment en danger que les filles. Sans doute parce que « cesconduites sont souvent valorisées, renvoyant à une image de virilité(vitesse, ivresse, <strong>et</strong>c.) 30 ». Et plus le garçon court de risque àbraver l’autorité des adultes, plus il se sent valorisé <strong>et</strong> estimé parle groupe de ses pairs.Les garçons s’expriment moins que les filles par la parole.Ayant moins aisément recours à la relation <strong>et</strong> à la verbalisation, ilsont davantage la tentation du passage à l’acte 31 . Lorsqu’ils vontmal, leur mode d’expression est plus brutal, plus radical. Ainsi,comme le montrent les données de mortalité de l’Inserm (CépiDC)évoquées dans le chapitre sur les problèmes de santé mentale desjeunes 32 , les décès consécutifs à une tentative de suicide sont plusfréquents chez les garçons que chez les filles.Plus soucieuses de leur intégrité physique, les adolescentesont plutôt tendance, quand elles tentent de se suicider, à user depsychotropes. Par ailleurs, la somatisation est un symptôme fréquentchez les jeunes filles. Leur corps est à la fois source <strong>et</strong> conséquencede leur mal-être ; elles souffrent de ce qu’il se transforme <strong>et</strong> leur malêtrepeut aussi se traduire par des douleurs physiques. Certainesexpriment leur difficulté en le m<strong>et</strong>tant à l’épreuve par des conduitesalimentaires perturbées (anorexie, boulimie), par des grossesses nonplanifiées parfois suivies d’interruption volontaire de grossesse(IVG) 33 . Mais, dans les deux cas, les souffrances <strong>et</strong> les risques qui leursont associés sont intimement liés à « une conjonction complexeentre une société, une structure familiale <strong>et</strong> une histoire de vie 34 ».Des conflits de l’enfance plus ou moins bien résolus resurgissentbien souvent durant c<strong>et</strong>te période de l’adolescence.Les ressources des adolescentsFace aux difficultés, au stress, voire au danger généré parune prise de risque, les adolescents ne sont pas démunis ; ils ontdes ressources souvent sous-estimées par les adultes, qui peuventleur perm<strong>et</strong>tre de réagir. C’est ce que l’on appelle la résilience, qui30. Le Br<strong>et</strong>on D. Les conduites à risque des jeunes. Art. cit. : p. 42.31. Arènes J. <strong>et</strong> al. La communication sur la santé auprès des jeunes. Analyses <strong>et</strong>orientations stratégiques. Vanves : CFES (coll. « Dossier techniques »), 2000 : p. 61.32. Voir p. 41.33. En France, en 1997, sur mille jeunes femmes de 15 à 17 ans, sept ont eu uneIVG (en 1990, ce taux était de 6 %). Cf. « Les IVG en 1998 ». Études <strong>et</strong> résultats2000, n° 69, Drees, ministère de l’Emploi <strong>et</strong> de la Solidarité.34. Le Br<strong>et</strong>on D. (dir.) L’adolescence à risque. Op. cit. : p. 36.26

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