A D O L E S C E N C E E T S A N T ÉMoyens contraceptifs utilisés par les jeunes scolarisésLes deux modes de contraception majoritairement utiliséspar les élèves <strong>et</strong> les étudiants de 15 à 25 ans sont le préservatifmasculin <strong>et</strong> la pilule.FIGURE 15Moyens de contraception utilisés par les jeunes scolarisésayant un partenaire au moment de l’enquête80 %70 %60 %58 %60 %76 %50 %40 %40 %30 %20 %10 %0 %LycéeEnseignement supérieurPréservatif masculinPiluleLe choix entre le préservatif <strong>et</strong> la pilule semble être lié àl’âge, avec lequel évolue aussi la nature de la relation (de passagèreà durable). Au lycée, les jeunes sexuellement actifs utilisentautant l’un que l’autre, alors que dans le supérieur, la pilule estn<strong>et</strong>tement plus utilisée (fig. 15). Chez les étudiant(e)s ayant un(e)partenaire <strong>et</strong> ne voulant pas avoir d’enfant, plus de huit filles surdix prennent la pilule <strong>et</strong> plus de sept garçons sur dix déclarent queleur partenaire prend la pilule. Ce choix ne semble dépendre nidu revenu du ménage dans lequel ils vivent 9 ni de la catégoriesocioprofessionnelle du chef de famille.La contraception, le sida : deux thèmes de préventionau centre des relations affectives <strong>et</strong> sexuellesIl est important d’inscrire les thèmes du sida <strong>et</strong> de la contraception dans la perspective plus large desrelations affectives <strong>et</strong> sexuelles. Cela perm<strong>et</strong> de resituer ces questions dans le cadre des relations fillesgarçons,de tenir compte de leur manière de communiquer entre eux, de leurs possibles décalages, deleurs attentes respectives, de leurs sentiments amoureux, bref de travailler sur tous les aspects de la« relation ».9. Si l’élève ou l’étudiant vit encore chez ses parents, le ménage sera constitué del’élève ou étudiant, de ses parents <strong>et</strong> autres personnes avec qui il vit. S’il ne vitplus chez eux <strong>et</strong> vit seul, par exemple, le ménage sera constitué de l’étudiant seul.90
L A S E X U A L I T ÉEXEMPLE D’ACTION N° 8Un exemple d’action d’éducation à la sexualité menédans un établissement classé en zone d’éducation prioritaire<strong>et</strong> sensible de MarseilleLe lycée professionnel La Viste est un établissementd’environ cinq cents élèves situé en zoned’éducation prioritaire <strong>et</strong> sensible dans les quartiersnord de Marseille. L’éducation à la sexualitéest l’un des thèmes inscrits au programme duComité d’éducation à la santé <strong>et</strong> à la citoyenn<strong>et</strong>éde c<strong>et</strong> établissement.L’analyse de la situation dans l’établissement,effectuée en 2001, a montré :– des demandes fréquentes, à l’infirmerie, d’informationssur la sexualité <strong>et</strong> sur la contraceptiondès le début de l’année scolaire ;– un certain nombre de situations de détresse <strong>et</strong>d’urgence chez des adolescents telles que despremiers rapports non protégés induisant desrisques de grossesses non désirées.Face à ce constat, ont été organisées au coursde l’année 2002-2003 deux séances de deuxheures d’éducation à la sexualité en direction descent quatre-vingts élèves de première année deBEP <strong>et</strong> de CAP. Au préalable, une équipe de dixpersonnes volontaires (infirmière, conseiller principald’éducation, documentaliste, enseignants),intercatégorielle, interdisciplinaire <strong>et</strong> mixte a reçuune formation de quatre jours en éducation à lasexualité afin d’animer les séances. C<strong>et</strong>te actionmenée au cours de l’année 2002-2003 a faitl’obj<strong>et</strong> d’un bilan <strong>et</strong> a été réajustée pour êtrereconduite en 2003-2004.Les objectifs visaient à :– faire diminuer les problèmes engendrés par uncertain nombre d’idées fausses (notammentsur la virginité, la sexualité féminine, les liensentre religion <strong>et</strong> sexualité), la méconnaissancede son corps, les moyens de contraception <strong>et</strong>de prévention ;– perm<strong>et</strong>tre aux élèves de mieux repérer desadultes référents dans l’établissement ;– perm<strong>et</strong>tre la confrontation des opinions, valeurs<strong>et</strong> expériences des adolescents entre eux.Les animations ont été menées en binômehomme-femme, par groupe de vingt élèves ; unfonds documentaire a été mis en place au CDI(Centre de documentation <strong>et</strong> d’information).Les discussions entre adolescents, animées parles deux intervenants (autour du mot « relation »écrit au tableau), ont permis :– un travail sur les idées reçues <strong>et</strong> les représentationsdes adolescents (tels la virginité, lefonctionnement du corps humain, la puberté, lareproduction, la sexualité féminine…) ;– des échanges <strong>et</strong> des confrontations de pointsde vue sur la sexualité, la relation à l’autre, lesdésirs <strong>et</strong> les attentes de la relation amoureuse,le rapport religion-sexualité ;– la place des femmes dans la société ;– le rappel des lois (protection des mineurs,pornographie…).Dans une classe de primo-arrivants à majoritémusulmane pratiquante, les animateurs ont puégalement guider des échanges fructueux sur l<strong>et</strong>hème « filles musulmanes <strong>et</strong> garçons musulmans ».Un premier bilan de c<strong>et</strong>te action, établi à partird’un questionnement des élèves <strong>et</strong> des adultesayant animé les séances éducatives, a permis defaire apparaître des éléments d’appréciation trèspositifs, notamment en termes d’intérêt <strong>et</strong> d’excellenteréactivité des élèves, de perception nouvelledes relations entre filles <strong>et</strong> garçons, d’accès à uneinformation <strong>et</strong> à un discours sur la sexualité avecdes adultes.Certains aspects plus tangibles de c<strong>et</strong>te actionne pourront être évalués qu’à moyen terme <strong>et</strong>des améliorations restent à apporter dans lescontenus pour mieux répondre aux questionnements<strong>et</strong> aux attentes des élèves. En particulier,les aspects biologiques nécessitent une mise àniveau en amont pour les classes entrantes, quisera effectuée par les enseignants de biologiesur un créneau de deux heures.… /…91