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Adolescence et santé - Inpes

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A D O L E S C E N C E E T S A N T É« Les jeunes sontles premièresvictimesde la violencedes jeunes.Les violencestouchent lesparticuliersplus que lesinstitutions. »DominiqueCharv<strong>et</strong>Certainesformesde violencesont aussides réponsesaux violencesd’une sociétéqui exclut.violence physique ou psychologique subie dès le plus jeune âge,les deuils non dépassés… L’expression de la violence pourraitainsi constituer un moyen de communication pour ceux quiressentent une souffrance inexprimée, inexprimable, <strong>et</strong> surtoutnon entendue.La violence des jeunes se manifeste souvent contre les institutionscomme la police, l’école, les transports publics, <strong>et</strong>c. Dansle cadre de l’école, elle peut être dirigée contre les biens ou lespersonnes. C’est ainsi que des enseignants ou d’autres personnelsd’encadrement scolaire peuvent être victimes de violences dedifférents niveaux de gravité qui rendent parfois l’exercice de leurmétier extrêmement difficile.Mais la violence s’exerce d’abord entre les jeunes euxmêmes: « les violences augmentent entre interconnaissances, cequi signifie que les jeunes sont les premières victimes de laviolence des jeunes. Les violences touchent les particuliers plusque les institutions. Elles fonctionnent dans un réseau de familiarité(connaissances entre pairs) 4 ».Par ailleurs, la violence n’est pas seulement véhiculée parles jeunes ; d’autres violences peuvent s’exercer c<strong>et</strong>te fois à leurencontre : la compétition scolaire, le chômage, la discriminationliée à la couleur de peau ou à l’apparence physique, la violenced’une société où la reconnaissance passe aussi par la consommation.Sans vouloir ni excuser ni culpabiliser, il faut souligner quecertaines formes de violence sont aussi des réponses aux violencesd’une société qui exclut. Il nous paraît important d’avoir ce doubleregard.Les violences exercées envers les adultes ou entre élèvespeuvent être de nature <strong>et</strong> de niveaux de gravité différents.Les adultes peuvent être victimes d’agressions physiques,de dégradations de biens, d’insultes <strong>et</strong> de « faits associés à ce quel’on appelait naguère l’indiscipline 5 », qualifiés aujourd’hui plutôtd’incivilités. Celles-ci traduisent bien souvent, de la part desjeunes, le besoin de tester l’autorité, de jouer avec les limites,d’attirer l’attention des adultes <strong>et</strong> finalement d’avoir le sentimentd’exister. Elles peuvent créer de grandes tensions <strong>et</strong> un profondmalaise chez ceux envers qui elles sont dirigées. Dans les établissementsscolaires notamment, la violence exercée par certainsjeunes est souvent très difficile à gérer <strong>et</strong> source d’une grandesouffrance pour les adultes qui les encadrent. Selon PhilippeLebailly, c<strong>et</strong>te « difficulté des adultes de contenir [les violences ou4. Charv<strong>et</strong> D. Jeunesse, le devoir d’avenir. Rapport de la commission présidée parDominique Charv<strong>et</strong>, Commissariat général du Plan, mars 2001 : p. 85.5. Galand B. (interview de) « La parole aux élèves <strong>et</strong> aux équipes éducatives ».Bruxelles Santé, numéro spécial 2002 : Violence <strong>et</strong> adolescents. Les faussesévidences ? : p. 53-61.54

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