A D O L E S C E N C E E T S A N T ÉEXEMPLE D’OUTIL N° 2« Histoire de dire » : un outil pour s’exprimerautour des relations adolescents-adultesC<strong>et</strong> outil est un support d’animation de groupequi comprend quatre-vingt-seize cartes répartiesen quatre séries :– les messages émis par les adultes (parexemple, « Je viens te chercher à minuit », « Lesrésultats ont sérieusement baissé ») ;– les messages émis par les adolescents (parexemple, « Moi aussi j’en prendrais bien », « Jeflippe », « Qu’est-ce que tu lui trouves ? ») ;– des visuels ;– des consignes d’utilisation.Ces cartes, qui désignent des situations, sontdestinées à servir de supports d’expression, deparoles, de débats. De nombreux suj<strong>et</strong>s peuventêtre ainsi abordés : les relations adolescentsadultes,la dépendance, la sexualité, la violence,<strong>et</strong>c. On peut, selon le thème choisi, utiliser seulementune partie des cartes.L’intérêt de c<strong>et</strong> outil dépend beaucoup de l’utilisationqui en sera faite par les animateurs <strong>et</strong> deleurs capacités à définir les objectifs <strong>et</strong> les limitesde celle-ci. En eff<strong>et</strong>, les cartes décrivant dessituations à partir desquelles les adolescentss’expriment traitent de suj<strong>et</strong>s qui ne sont pasanodins <strong>et</strong> peuvent facilement provoquer desconfidences <strong>et</strong> des émotions. Les animateursdoivent donc être à même de gérer leséchanges. L’animation se fera de préférence parp<strong>et</strong>its groupes de huit à douze adolescents.Histoire de dire. Prix : 73,18 euros.Mezcal Édition, 18 rue de Godefroy,69006 Lyon.Téléphone : 04 78 89 11 64EXEMPLE D’ACTION N° 1Créer davantage de liens entre jeunes <strong>et</strong> professionnels :l’exemple d’un programme de prévention par les pairsdéveloppé dans des lycées du Nord-Pas-de-CalaisComme le montrent les données du Baromètresanté 2000, les jeunes sont généralement lespremiers à savoir que l’un de leurs amis va mal. Ilssont souvent au courant, alors que les professionnelsaptes à aider les jeunes en souffrance(psychiatre, infirmière scolaire, gynécologue d’unplanning familial, <strong>et</strong>c.) le sont beaucoup moins. Ceproj<strong>et</strong>, coordonné par le Comité régional d’éducationpour la santé du Nord-Pas-de-Calais, a pourobjectif non seulement de former des jeunes quipourront mieux soutenir <strong>et</strong> entendre leurs pairs,mais aussi de créer, grâce au rôle de relais jouépar les pairs, davantage de liens entre les jeunes<strong>et</strong> les professionnels. Pour que ce proj<strong>et</strong> fonctionne,pour que le groupe de pairs aidants puisseréellement être reconnu sans être disqualifié, il estessentiel que l’ensemble de la communautééducative adhère au proj<strong>et</strong>. Une partie de c<strong>et</strong>tecommunauté s’impliquera davantage en constituantle groupe ressource auquel les pairs aidantspourront s’adresser pour être soutenus ou obtenirdes informations sur les professionnels compétentssusceptibles d’aider les jeunes.Ce proj<strong>et</strong> crée ainsi du lien entre jeunes <strong>et</strong>adultes par le biais des pairs aidants. Ceux-cisont de jeunes lycéens volontaires ayant reçuune formation à l’écoute pour devenir « jeunesrelais» auprès de personnes ou de structuresspécialisées. L’un des critères d’évaluation estl’augmentation des sollicitations reçues par lesprofessionnels de la part des jeunes depuis lamise en place du proj<strong>et</strong>.… /…48
L E S P R O B L È M E S D E S A N T É M E N T A L E… /…Au regard des résultats de c<strong>et</strong>te évaluation, unréférentiel indiquant les points essentiels de c<strong>et</strong>ype de proj<strong>et</strong> a été rédigé.Pour en savoir plus sur ce proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> pour recevoirle référentiel, vous pouvez contacter le Comitérégional d’éducation pour la santé du Nord-Pasde-Calais,13 rue Faidherbe, 59046 Lille.Téléphone : 03 20 15 49 40.À qui se confient les jeunes ayant des pensées suicidaires ?Chez les jeunes scolarisés <strong>et</strong> étudiants de 12 à 25 ans ayantpensé au suicide au cours de l’année précédant l’enquête (6,7 %),un sur deux n’en a jamais parlé à personne.Pour ceux qui se sont confiés à quelqu’un, l’ami(e) dumême sexe est la personne à qui le plus de jeunes ayant eu despensées suicidaires en ont parlé : il (elle) est le (la) confident(e)de 42 % d’entre eux (fig. 7).FIGURE 7Personnes à qui se sont confiés les jeunes scolarisésayant eu des pensées suicidaires45 %40 %35 %30 %25 %20 %15 %10 %5 %0 %42 %Ami(es) du même sexePsychiatre, psychologue,psychothérapeute22 % 21 % 21 %MèreAmi(s) du sexe opposé15 %Conjoint(e), p<strong>et</strong>it(e) ami(e)7 %MédecinPèreSœurFrèreAutre professionnel de santéProfesseur ouconseiller d’éducationOrganisme d’écout<strong>et</strong>éléphoniqueAssociation d’aide5 % 4 %2 %0,5 % 0 % 0% 0 %Les autres personnes de l’entourage proche sont moinssouvent choisies comme interlocuteurs. Au sein de la famille, lamère est la personne à laquelle le plus de jeunes font part de leurspensées suicidaires, bien que cela ne concerne qu’un cas sur cinq.Le père, en revanche, ne semble pas un interlocuteur privilégié,puisque seuls 5 % des jeunes scolarisés ayant pensé au suicide luien ont parlé. Enfin, les jeunes ne confient que rarement leurs idéesnoires à leurs frères <strong>et</strong> sœurs.Du côté des professionnels, les spécialistes de l’écoutepsychologique sont, assez logiquement, ceux auxquels s’adressent49