A D O L E S C E N C E E T S A N T ÉLa violenceest fortementassociéeà l’échec <strong>et</strong>aux difficultésscolaires.Les jeunesvivant dansune famillemonoparentalene sont pasplus violentsque ceux vivantavec leursdeux parents.Le faitd’avoir subides agressionssexuelles esttrès fortementassocié àla violenceagie.L’écoleLa violence apparaît indépendante de la filière scolaire. Ellen’est pas plus fréquente dans les filières techniques ou professionnellesque dans les filières générales. En revanche, elle est fortementassociée à l’échec <strong>et</strong> aux difficultés scolaires. Pour les élèvesde 12 à 19 ans, le redoublement, l’absentéisme, la déclarationd’une insatisfaction relative aux études sont autant de manifestationsd’un malaise scolaire fortement liées à la violence exercée surautrui.La familleLe cadre familial <strong>et</strong> les rapports entr<strong>et</strong>enus au sein de lafamille peuvent aussi jouer un rôle important par rapport à laviolence.La structure familiale n’est pas sans relation avec lescomportements violents des jeunes. En eff<strong>et</strong>, ceux qui vivent dansune famille recomposée sont plus nombreux à avoir frappé oublessé quelqu’un au cours de l’année précédant l’enquête que ceuxvivant avec leurs deux parents ; en revanche, les jeunes vivantdans une famille monoparentale ne sont pas plus violents queceux vivant avec leurs deux parents.La qualité de la relation des jeunes avec leurs parents joueégalement un rôle. Le sentiment de ne pas être écouté, de ne pasêtre pris en considération par ses parents est associé à des comportementsviolents.Les relations avec les autresLa violence ne semble pas liée à des difficultés relationnellesgénérales. Les jeunes scolarisés ayant commis des actesviolents se déclarent aussi fréquemment à l’aise avec les autres queles « non-violents ».L’histoire de vieCertains éléments douloureux de l’histoire de vie apparaissentfortement liés aux phénomènes de violence. Le fait d’avoirsubi des agressions sexuelles est très fortement associé à la violenceagie. En outre, les jeunes scolarisés ayant fait une tentative desuicide au cours de leur vie ont été 2,5 fois plus nombreux (17 %contre 7 %) à avoir eu des comportements violents au cours del’année.Les comportements de santéLa consommation régulière d’alcool est aussi liée à descomportements violents. Les jeunes scolarisés qui déclarent enconsommer au moins trois fois par semaine ont été n<strong>et</strong>tementplus nombreux à avoir été violents que les autres (12 % contre7 %). En revanche, notre enquête ne montre aucun lien entre la58
L A V I O L E N C Eviolence des jeunes scolarisés <strong>et</strong> la consommation régulière decannabis. Le tabagisme quotidien n’est pas non plus associé à laviolence.Informer les parents du fonctionnement du système scolaire :un moyen de prévenir la violence scolaireComme le montrent les résultats du Baromètre santé 2000, l’échec scolaire, les difficultés liées auxétudes, l’absentéisme sont associés aux comportements violents. Les causes de ces difficultésscolaires sont nombreuses ; l’une d’elles peut être le manque de suivi des adolescents par desparents qui ont du mal à comprendre comment fonctionnent le système scolaire, les filières, les orientations,les mécanismes de sélection, <strong>et</strong>c. Lutter contre la violence, c’est aussi tenter, même si celaest difficile, d’impliquer les parents dans la vie de l’établissement, <strong>et</strong> tout d’abord de mieux les informersur le fonctionnement du système scolaire. Il est en eff<strong>et</strong> probable qu’une discrimination existe entreles parents qui connaissent ou non ce système (discrimination au niveau du capital culturel, rejoignantbien souvent la discrimination sociale) : les parents qui ont fait le moins d’études <strong>et</strong> ont des professionspeu qualifiées risquent de moins bien connaître le fonctionnement du système scolaire <strong>et</strong> d’êtrele moins à même de s’y impliquer <strong>et</strong> de pouvoir soutenir leurs enfants.EXEMPLE D’ACTION N° 2Un exemple d’action de lutte contre la violence en milieu scolaire :le Groupe académique de soutien <strong>et</strong> de préventionpour les adolescents à risques (Gaspar)Ayant pour vocation d’apporter une aide concrèteaux établissements confrontés aux différentesformes de violences scolaires, depuis les problèmesde comportements jusqu’aux actes pénalisables,le Gaspar a été créé en 1989 dansl’académie de Lille. Il intervient auprès des établissements,principalement du second degré, confrontésà ces différentes formes de violence.L’originalité de ce groupe organisé en réseau <strong>et</strong>animé par des enseignants <strong>et</strong> des conseillers principauxd’éducation est qu’il s’inscrit dans une logiquede réponses concrètes aux problèmes d<strong>et</strong>errain. Ainsi, lorsqu’une difficulté est signalée, lesmembres du réseau se déplacent dans les établissementsdemandeurs pour voir <strong>et</strong> écouter lesacteurs concernés, qu’il s’agisse des membresde l’équipe de direction, des enseignants ou desélèves éventuellement. C’est une phase indispensablepour analyser les angoisses <strong>et</strong> les souffrancesavant de faire émerger les besoins réels <strong>et</strong> dedéterminer la stratégie à m<strong>et</strong>tre en place, notammentà travers la formation des personnels.Outre l’accompagnement des établissementsdemandeurs, le Gaspar organise une écoute téléphoniqueperm<strong>et</strong>tant à chacun d’être informé <strong>et</strong>conseillé, ainsi que des rencontres ponctuellesavec tous les partenaires volontaires. Le Gasparpeut aussi apporter son expérience <strong>et</strong> son savoirfaireà la création de nouveaux groupes.D’autres groupes ont mis en place des dispositifssimilaires, comme c’est déjà le cas à Amiens, àLyon <strong>et</strong> à Versailles.Contact : Groupe académique de soutien <strong>et</strong> deprévention pour les adolescents à risques.Rectorat, 20 rue Saint-Jacques, BP 709, 59033Lille Cedex. Téléphone : 03 20 15 60 84.Télécopie : 03 20 15 65 25.Le Gaspar a également publié un document quicontient des fiches de « propositions d’actions » ;il est intitulé La violence, des réponses pourl’école. Le travail du Gaspar dans la zone deprévention 1998-2000. Vous pouvez vous leprocurer auprès du Gaspar.59