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Mémoires pédagogiques et sociales /L’ÉCoLe DeS BarriCaDeS/
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Pour Freinet, il est évident que le syndicat est l’organisme par
excellence de coopération des éducateurs révolutionnaires. C’est en
son sein qu’il crée des coopératives, qu’il pratique la correspondance
scolaire, qu’il théorise, qu’il échange.
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G. l. P. – les syndicalistes de la fue avaient très
bien saisi et analysé en quoi les examens servent à la
reproduction sociale. ils avaient tendance à valoriser
les tests de connaissance pour deux raisons : par
scientisme et par volonté de différencier les apprentissages.
Certains ont ainsi trouvé très bien les tests
de Qi parce qu’il s’agirait là de science et d’objectivité.
ils ont pu être conçus alors comme des alternatives
aux examens dont la réussite serait trop liée à la
condition sociale. la vision des sciences en jeu ici est
sans doute trop étroite et mécaniste. Par contre des
tests de connaissance étaient utilisés pour mieux
connaître les élèves de la classe et conduire ainsi une
pédagogie dite « différenciée ».
QdC – tu soulignes plusieurs fois le partage des
tâches très genrées entre hommes et femmes. Quels
sont, d’après toi, les comportements ou les habitudes
militantes de cette époque très troublée (anti-militarisme,
pacifisme, anti-fascisme) qui interrogent les
nôtres ?
G. l. P. – la fue était engagée dans des combats
féministes notamment en matière de lutte pour la
contraception. mais les hommes étaient plus présents
aux postes de responsabilité et prenaient plus part
aux débats d’orientation politique, aux combats
d’idées et de pouvoir. les femmes s’investissaient
davantage dans la mise en œuvre des idées, l’application
pratique de l’autogestion. elles ont été ainsi particulièrement
actives dans les réalisations et les questions
pédagogiques. l’égalité des sexes reste un rêve inachevé.
il nous appartient aujourd’hui de prendre en
compte la lutte contre toutes les oppressions par des
réalisations pratiques et positives, tout en gardant un
horizon de transformation sociale radicale. ■
c’
est d’abord dans les
colonnes de la revue
syndicale L’École
émancipée puis dans celles
de L’Éducateur prolétarien
que célestin Freinet (1896-
1966) a témoigné de ses
engagements sociaux
et éducatifs. on ne peut
œuvrer à une autre école
sans se soucier de la marche
du monde, sans s’attacher,
dans et hors de la classe,
à le transformer.
tel est l’héritage du pédagogue
et du militant que fut
célestin Freinet dont on suit
ici le cheminement et le
mûris sement de la pensée.
À travers ce choix d’écrits
publiés entre 1920 et 1939,
se révèle l’actualité des combats
d’un instituteur révolutionnaire
qui voulait tout
à la fois changer le monde
et l’école.
célestin Freinet, Le Maître insurgé,
articles et éditoriaux, 1920 - 1939,
libertalia, coll. N’Autre école,
2016,10 €.
N’Autre école - Q2c N° 5 // 109