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extrêmes droites contre éducation SuPPLÉment numÉriQue
(et l’on peut penser que le « mammouth »
relève d’un certain point de vue un peu
aussi de ce champ lexical).
le « Grand remplacement » est aussi de la
partie. Selon Renaud Camus, l’inventeur
du concept, les deux vecteurs sont les médias
et l’école. Jean-yves le Gallou a signé une
préface « l’école, instrument du grand remplacement
». Certains caressent en effet le
rêve d’une école « de souche ». Pour Gilbert
Collard : « on va apprendre l’arabe à l’école ;
on ferait mieux d’apprendre le français ! »
mais tout n’est pas figé, certains, y compris
au sein des « antipédagogistes », se sont
alarmés de certaines dérives, ainsi danièle
Sallenave à propos de la mobilisation contre
la réforme du collège : elle se déclarait « effarée
par le tour que prend la critique de la
réforme. l’accuser de préparer une invasion
de l’islam par l’effacement de nos racines
européennes et nationales, en faire un nouveau
‟munich de l’esprit”, et le prodrome d’une
‟soumission” à ‟l’islamo-fascisme”, c’est
du délire. et un délire dangereux. »
QdC – Tu parles des attentes clientélistes
d’une partie des parents d’élèves et de l’aggravation
des conditions de travail des enseignants
mais tu n’abordes que très rapidement
le contexte économique dégradé de
ces vingt dernières années. Ne peut-il pas
expliquer en grande part, la perte de
confiance dans les institutions et notamment
dans l’école ? Cette moindre confiance du
peuple de gauche qui croyait aux promesses
de la social-démocratie ne participent-elles
pas cette désillusion propice au discours
neoconservateur ?
G. C. – Publié dans une collection « de
poche », l’ouvrage est d’abord limité dans
sa pagination ! Ce que tu dis est très vrai, et
c’est un implicite de mon discours. l’épisode
nous rapprocher des parents
« Les pLus éLoignés de L’écoLe »,
c’est faire qu’eux s’éLoignent
des marchands de haine.
des Journées de retrait de l’école illustre
cette défiance des parents et la façon dont,
dans une logique complotiste, elle peut être
instrumentalisée par les démagogues. dans
un excellent petit article louis maurin y revient
d’ailleurs : « le système français n’est
pas le pire au monde, il est hypocrite. Ce
qui fâche, ce n’est pas ce qu’il est, mais
l’écart entre un discours sur l’égalité scolaire
et la réalité vécue par les « non-initiés » des
milieux populaires. leur rejet par le système
est d’une rare violence et nourrit les tensions
sociales. C’est l’un des piliers oubliés de la
montée de l’extrême droite. » (« non, l’école
n’augmente pas les inégalités », alternatives
économiques, janvier 2017).
dans mon ouvrage, je me suis plus intéressé
aux « idées » et même, en réalité, au « discours
», à la bataille culturelle et sémantique
(il y a très peu de chiffres ou de statistiques
dans mon ouvrage).
Ce courant réactionnaire, bien qu’inspiré
d’une idéologie, ne se développe pas sur
rien. Certes, il bénéficie des médias et de
l’air du temps ; mais aussi de l’absence
d’un contre-projet pour l’école qui passe
par une redéfinition de ses finalités comme
de son fonctionnement. l’enjeu, c’est celui
d’une école de l’égalité, pour toutes et tous.
d’ailleurs, les parents ne sont plus les seules
cibles, les collègues sont aussi dans le collimateurs
: on a vu une délégation du Collectif
Racine venir témoigner de son soutien après
une agression dans un collège parisien (ils
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