coul n5web

SuPPLÉment numÉriQue extrêmes droites contre éducation
de « l’union française », une conférence
sur l’enseignement technique supérieur. et,
envisageant la formation d’un ingénieur, il
commença par montrer l’importance des
études secondaire et la nécessité de revenir
aux humanités classiques, ou tout au moins
aux humanités latines. de même, la semaine
précédente, m. Kula, industriel, traitant de
l’apprentissage nécessaire aux grands industriels,
mettait à la base ces mêmes humanités,
qui, disait-il développent les qualités
indispensables « aux chefs ». Qu’est-ce à
dire, sinon que ceux-là mêmes, ingénieurs,
commerçants, producteurs, hommes d’affaires,
aux désirs de qui les réformateurs de
1902 se flattaient de satisfaire, condamnent
cette réforme de l’enseignement secondaire,
cette diminution des études classiques, cette
opposition continue à nos traditions éducatives
qui, grâce au grec et au latin, se fondent sur
la civilisation méditerranéenne, ou plutôt la
civilisation tout court2.
en 1923, Édouard Herriot, radical s’oppose
au parlement à la réforme prévue par le ministre
léon Bérard
(...) Qu’est-ce qu’une démocratie, selon
nous ? Ce n’est pas le régime qui voudrait
ramener par artifice tous les hommes au
même niveau et au niveau le plus bas. une
démocratie, c’est, ce doit être tout au moins,
le régime qui permet à tous les hommes de
s’élever dans la hiérarchie sociale jusqu’au
degré où les conduiront leur mérite, leur
effort et – je reprends un mot de montesquieu
– leur vertu. (applaudissement à l’extrême
gauche et à gauche.) (...) il y a plus. la
grande idée, monsieur le ministre, sur laquelle
nous divergeons est celle-ci : avec beaucoup
d’éclat, d’autorité et un prestige auquel nous
cédons tous, vous nous avez dit que, parmi
les différents types d’enseignement secondaire,
le meilleur et, au demeurant d’après
votre décret, le seul désormais admis était
celui qui se fonde sur les lettres anciennes.
C’est là que nous commençons à nous séparer.
la culture secondaire, la culture générale,
ce n’est pas une affaire de programmes,
c’est une affaire de méthode.
(très bien ! très bien)
on peut donner à un enfant une excellente
culture secondaire avec des maîtres qui lui
enseignent tout autre chose que le grec et le
latin, de la même façon qu’on peut lui
donner un enseignement secondaire déplorable
avec des professeurs qui prétendent
lui enseigner le latin et le grec. (...) le but
de l’enseignement secondaire n’est pas de
meubler, de remplir des esprits ; c’est de
former des esprits, de préparer des intelligences
et, j’ajoute, bien plus encore des jugements
que des intelligences. (très bien !
très bien!) (...) nous ne pouvons pas nous
contenter éternellement dans ce pays de
france de ne concevoir d’autre enseignement
que celui qui fut établi suivant la formule
des régents du quinzième ou du seizième
siècle. (applaudissement sur divers bancs.)
est-ce que par les sciences pures on ne
pourrait pas arriver à la culture générale ?
m. marc Sangnier vous l’a démontré avec
éclat3.
Georges leygues (ministre de l’intructon
publique en 1902 et responsable de la
réforme incriminée) ajoute4 :
(...) m ; Hadamard, professeur au collège
de france, écrit : « l’excellence du moderne
a été démontrée en ce qui concerne la valeur
de la section d, grâce au concours d’entrée
aux grandes écoles. elle l’a été à l’école
polytechnique et à l’école centrale. dans
les deux cas, on a comparé, au point de vue
de l’épreuve de composition française, la
valeur des candidats, en distinguant entre
eux, suivant qu’ils produisent des diplômes
80 // N’Autre école - Q2c N° 5