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SuPPLÉment numÉriQue extrêmes droites contre éducation
se sont fait virer de la salle des profs) ou encore
le lobby ultralibéral SoS éducation
mettre en place sur son site une page de
conseils pour « tenir sa classe » et me ner
une campagne contre les violences subies
par les enseignants…
QdC – Âpres les attentats assistons-nous à
une victoire totale du camp déclaré de la
souveraineté et de l’ordre ?
G. C. – Je pense qu’effectivement nous
avons déjà perdu une première bataille, probablement
parce que nous ne l’avons même
pas menée… entre 1978 et 2017, j’ai recensé
plus de 100 titres sur le « déclin » de
l’école… en face, seule une toute petite
poignée d’ouvrages a cherché à analyser et
dénoncer la montée du discours réactionnaire.
Cette défaite est aussi celle de l’institution
qui résiste de moins en moins aux injonctions
conservatrices comme on l’a vu ces derniers
temps sous l’état d’urgence… une bataille
idéologique en passe d’être remportée : salut
au drapeau, marseillaise, roman national,
etc. C’est un double piège : d’abord parce
que ces mesures simplistes ne règlent en
rien la situation dans les établissements,
mais c’est aussi une orientation dangereuse
dans le contexte de la montée des nationalismes.
Reste, pour ne pas finir sur une note pessimiste,
qu’il y a aussi des raisons d’espérer.
l’école est aussi un lieu de résistance : les
mobilisations de Resf autour des élèves
sans-papiers et de leur famille, les soutiens
aux familles sans logement, à lyon par
exemple, mais aussi des prises de conscience
de l’influence grandissante des discours extrémistes
à travers l’organisation de stages
intersyndicaux comme à Saint-denis, nancy,
mantes, etc.
QdC – Dans ta troisième partie intitulée
contre-feu tu recenses les moyens d’action
et de résistance contre le discours des neo
conservateurs et l’action de l’extrême droite.
Tu cites souvent des pratiques pédagogiques
à visé sociale et émancipatrice mais tu
parles peu de la capacité de mobilisation et
d’action du syndicalisme. S’agit-il d’un
constat de défiance vis-à-vis des syndicats
représentatifs et majoritaires et de la portée
de leur action ?
Ou est-ce un effet de l’intériorisation du
procès en illégitimité que mènent, au nom
de la république, depuis des siècles, les
conservateurs et les néo contre ceux qui se
reconnaissent dans la révolution et ses
idéaux ?
G. C. – du côté des réactionnaires il y a
deux postures. la haine historique du syndicalisme,
que l’on retrouve chez SoS éducation
ou dans les propos de marion maréchal
le Pen, Collard ou ménard. en revanche,
dans le sillage de floriant Phlippot, les
choses sont un peu plus subtiles. le Collectif
Racine répète inlassablement qu’il n’est
pas un syndicat et qu’il n’entend pas se
substituer aux organisations existantes. en
décembre 2014 il a très habillement appelé
à voter aux élections professionnelles pour
le Snalc et fo (« syndicats dont l’indépendance
politique, l’attachement à la République
et l’engagement pour la défense du Service
public ne sont plus à démontrer ») – où ont
été formés plusieurs de membres du collectif.
Ce sont justement des organisations qui ont
fait de « l’antipédagogisme » leur fond de
commerce...
en ce qui concerne les autres syndicats, on
peut regretter leur timidité sur le pour
syndicat, comme SoS éducation.
tu fais bien de pointer cette question syn-
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