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Des monastères jusqu’aux hauts cols,<br />
le vent des montagnes porte la litanie<br />
des mantras au plus près des dieux,<br />
vers les hautes sphères du Toit du monde<br />
minimum de vigilance (on l’évitera d’ailleurs<br />
en cas de mauvaise visibilité ou de<br />
neige), il est prudent de passer la nuit à<br />
Dragnak (4 700 m), afin de récupérer de l’effort<br />
et de <strong>fr</strong>anchir le glacier de Ngozumpa<br />
à la <strong>fr</strong>aîche, le lendemain matin. Cela permettra<br />
en outre de monter au point de vue<br />
du Gokyo Ri (5 357 m) en début d’après-midi<br />
pour y profiter du coucher du soleil. Le<br />
brouillard peut parfois investir les lieux,<br />
vigilance de mise, que ce soit pour <strong>fr</strong>anchir<br />
les débris glaciaires ou pour descendre du<br />
belvédère. Avec une ou deux journées supplémentaires,<br />
ne pas hésiter à explorer la<br />
magnifique vallée de Ngozumpa et marcher<br />
jusqu’au cinquième lac, le Ngozumpa Tso,<br />
pur joyau aux eaux bleues, cerné par un<br />
fantastique ensemble de très hautes montagnes.<br />
Depuis la moraine, la vue sur<br />
l’Everest est l’une des meilleures du<br />
Khumbu. On distingue ainsi l’arête nord de<br />
la tentative d’ascension historique (peutêtre<br />
réussie) des Anglais Mallory et Irvine,<br />
en 1924 et le col Sud, le plus haut « camp »<br />
du monde, qui sépare l’Everest du Lhotse.<br />
RENJO LA, LE DERNIER COL<br />
En cas de coup de fatigue, il sera toujours<br />
possible de redescendre directement dans<br />
la vallée, et de rejoindre Namche. Mais<br />
l’acclimatation, désormais parfaite, aura tôt<br />
fait de vous convaincre de poursuivre en<br />
direction de l’ultime col du périple, le Renjo<br />
La (5 360 m), qui conduit dans la dernière<br />
grande vallée du Khumbu, celle de la Bhote<br />
Koshi. Troisième passage clé de cette haute<br />
route de l’Everest, le Renjo La nécessite lui<br />
aussi de bonnes conditions climatiques (pas<br />
de chutes de neige récentes) pour être<br />
<strong>fr</strong>anchi sans en<strong>com</strong>bre. Laissant le dôme<br />
herbeux du Gokyo Ri à droite, le sentier du<br />
Renjo La mène dans un vallon suspendu<br />
sous le col haut perché. Trop exposée, l’ancienne<br />
sente qui remontait directement au<br />
col a été abandonnée au profit d’un long<br />
détour au milieu de dalles de rochers<br />
(cairns). Le panorama qui se dévoile depuis<br />
le col vaut tous les efforts : de gauche à<br />
droite on distingue le Gyachung Kang, le<br />
Pumori, l’Everest, le Nuptse, le Lhotse, et le<br />
Makalu. Sans oublier le Cholatse au premier<br />
plan. L’Everest paraît d’ici vraiment<br />
dominer tous les autres. Le sentier qui descend<br />
vers la vallée de la rivière Bhote a été<br />
réaménagé, avec de belles marches de<br />
pierre. La longue, très longue descente s’en<br />
trouve considérablement sécurisée, jusqu’à<br />
déboucher sur les murets de Lungden où<br />
sont situés quelques lodges bienvenus. Une<br />
fois rejoint le fond de la vallée, Marulung<br />
L’HÉRITAGE HILLARY<br />
Le vainqueur de l’Everest, audelà de sa passion pour l’alpinisme, est resté toute sa vie très<br />
attaché au pays des Sherpas. Il monta plusieurs projets humanitaires destinés essentiellement<br />
au développement des soins et de l’éducation. La première école du village de Khumjung, audessus<br />
de Namche Bazar, porte son nom. Il a également participé à la construction de l’hôpital<br />
de Khunde et de l’aéroport de Lukla, nécessaire à l’acheminement des matériaux nécessaires à<br />
ses projets. Défenseur de l’environnement, il a encouragé le gouvernement du Népal à créer la<br />
zone protégée du Sagarmatha National Park, et a participé à son reboisement.<br />
En haut, les drapeaux<br />
à prières claquent au vent<br />
lors du passage du Cho La<br />
(5 420 m), sur l’itinéraire<br />
menant vers Gokyo.<br />
En bas, les gardiens<br />
du temple, à l’entrée du<br />
monastère de Tengboche,<br />
sur l’itinéraire de montée<br />
vers le camp de base.<br />
À LIRE<br />
GUIDES<br />
→ <strong>Trek</strong>king around Everest, par<br />
Bob Gibbons and Siân Pritchard<br />
Jones, Himalayan Map House,<br />
2014. Une valeur sûre, dans une<br />
excellente collection devenue<br />
une référence. En anglais.<br />
→ <strong>Trek</strong>king in the Everest<br />
Region, par Jamie McGuinness,<br />
Trailblazer Editions, 5 e édition<br />
20<strong>09</strong> (en anglais). Très bon<br />
également, mais mériterait<br />
d’être mis à jour.<br />
CARTES<br />
Everest Base Camp & Gokyo,<br />
Three Passes : la carte au<br />
1:50 000 éditée par Himalayan<br />
Map House. Ou les nombreuses<br />
autres cartes népalaises, désormais<br />
fiables, que l’on trouve<br />
partout dans les boutiques de<br />
Thamel à Katmandou. Vérifiez<br />
les dates de dernière mise à<br />
jour, car les choses évoluent<br />
constamment.<br />
LITTÉRATURE<br />
→ Tragédie à l’Everest (Into<br />
Thin Air), de Jon Krakauer : pour<br />
tenter de <strong>com</strong>prendre quelque<br />
chose à la folie de l’Everest, et<br />
au drame de 1996 où périrent<br />
de nombreux « huitmillistes ».<br />
Adapté au cinéma en 2015<br />
(Everest, de Baltasar Kormákur).<br />
→ Tenzing, Sur le toit du<br />
monde avec Edmund Hillary,<br />
par Christian Clot : en bande<br />
dessinée, un autre point de<br />
vue sur la relation entre<br />
Occidentaux et Sherpas. Glénat.<br />
→ Le Sommet des Dieux, de<br />
Jirō Taniguchi : cet incontournable<br />
manga en cinq tomes<br />
relate les aventures d’un<br />
photographe japonais en<br />
Himalaya avec un souci du<br />
détail qui <strong>fr</strong>ise la perfection.<br />
Un must have, surtout si vous<br />
n’aim(i)ez pas les mangas.<br />
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