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Les chörtens du col de<br />
Yar La (5 000 m), le point<br />
haut de la liaison hivernale<br />
ancestrale entre le<br />
Changtang indien<br />
(lac Tso Kar) et la Khurna<br />
Chu (ou Karnak Chu).<br />
UNE FRÉQUENTATION EN BAISSE ?<br />
Après une hausse exponentielle et très internationale (Amérique et Europe…) de sa <strong>fr</strong>équentation,<br />
le nombre total de marcheurs empruntant l’intégralité de l’itinéraire a baissé ces cinq dernières<br />
années. Le dernier « phénomène » Chadar concerne majoritairement le tourisme… indien. Chadar<br />
« express » ? Les groupes de nationaux, en forte hausse, ne s’engagent que pour deux ou trois<br />
nuits, en un bref allerretour sur la partie aval de l’itinéraire.<br />
accessible uniquement en avion. Aux questions<br />
sur l’équipement (crampons ? bâtons ?) et le <strong>fr</strong>oid<br />
(-<strong>10</strong> °C ? -20 °C ? -30 °C ?) s’ajoutent celles sur les<br />
bivouacs (grottes ou tentes ?), les incertitudes<br />
sur l’état de la rivière (est-ce que la glace sera<br />
là ?), la météo (que se passe-t-il en cas de fortes<br />
chutes de neige ?)…<br />
UNE AVENTURE MAJUSCULE<br />
L’équation délicate de ces premières, sur un itinéraire<br />
pourtant familier aux Zanskaris, se termine<br />
dans l’enthousiasme. Le cocktail Chadar<br />
est réellement unique. La progression sur la glace.<br />
Les « paysages » fermés, d’une fixité et d’une<br />
minéralité magnifiée par l’hiver. Les mouvances<br />
et les sons de l’eau sous la « surface ». Les pièges<br />
potentiels et les glissades assurées du « chemin ».<br />
L’isolement réel de certaines sections des gorges.<br />
Les passages un peu délicats sur des portions de<br />
falaises, lorsque la rivière elle-même n’est pas<br />
suffisamment gelée. Tout est neuf. Inattendu.<br />
Unique. La gestion du <strong>fr</strong>oid. Le son des lourds<br />
bâtons qui sondent la glace avec chaque pas. Des<br />
rencontres avec les groupes de Zanskaris engagés<br />
sur leur Chadar jusqu’aux énormes bûchers<br />
qu’enflamment les équipes de porteurs à la<br />
tombée de la nuit (le bois flotté et sec, qui<br />
s’amoncelle sur certains coudes des rives, est<br />
pour beaucoup la bénédiction inattendue des<br />
nuits passées dans les gorges), les petites<br />
angoisses du départ sont balayées.<br />
Mais par-dessus tout, bien au-delà des soucis<br />
« techniques », de Lingshed à Karsha, les heures<br />
et les nuits passées dans les villages zanskaris<br />
of<strong>fr</strong>ent aux voyageurs quelques <strong>fr</strong>agments précieux<br />
de la vie quotidienne en hiver des habitants<br />
et des moines. Pour beaucoup, la vaste<br />
plaine de Padum recouverte par la neige dans<br />
un écrin de sommets devient l’image même de<br />
l’Himalaya hivernal. Le Chadar, seul itinéraire<br />
LE POINT MÉTÉO<br />
On considère généralement,<br />
indépendamment des aléas<br />
sur la rivière proprement<br />
dite (le trajet peut passer<br />
de « bon » à « mauvais »<br />
en quelques jours et inversement…)<br />
que l’itinéraire<br />
est praticable au mieux<br />
deux mois, chaque année,<br />
entre janvier et février.<br />
Moyenne des températures<br />
à Leh sur cette<br />
période : 2 °C. L’Ouest<br />
himalayen bénéficie en<br />
hiver d’une météo calme<br />
(hautes pressions sur de<br />
longues périodes, mêlées<br />
de flux de sudsudouest,<br />
généralement par périodes<br />
de 3 à 4 jours, avec passages<br />
nuageux entraînant des<br />
chutes de neige souvent<br />
mineures (pas toujours)<br />
très inégalement réparties<br />
selon les versants). Les<br />
hauteurs de neige, en<br />
altitude, sont généralement<br />
très inférieures<br />
à nos repères alpins.<br />
LE LADAKH<br />
EN HIVER ?<br />
La <strong>fr</strong>équentation de Leh<br />
en hiver n’a rien à voir avec<br />
son rythme estival. L’accès<br />
terrestre est impossible.<br />
Tout (ou presque) est<br />
fermé. Seuls quelques<br />
guesthouses ou cybercafés<br />
demeurent ouverts.<br />
Les Occidentaux présents<br />
sont en général sur place<br />
pour réaliser une Chadar,<br />
visiter les nombreux<br />
monastères de la vallée<br />
(Hemis, Shey, Alchi…) ou<br />
assister aux festivals des<br />
monastères tout proches<br />
de Stock ou Matho.<br />
www.reachladakh.<strong>com</strong>/<br />
festival_dates.htm<br />
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