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DES BOTTES ?<br />
Dans les gorges, les<br />
chaussures en cuir sont à<br />
proscrire, que ce soit en<br />
raison des passages à gué<br />
ou des « faux pas » pos <br />
sibles à travers la glace. À<br />
notre modeste avis, il existe<br />
plus efficace que les bottes<br />
« canadiennes » (Sorel ou<br />
Kamik). Soit sur le marché<br />
local, les bottes blanches<br />
de l’armée indienne. Soit<br />
des bottes d’alpinisme,<br />
type Davai (voire Everest)<br />
de chez Millet.<br />
DANS LE SAC…<br />
Singularité du Chadar : il<br />
est très sage de transporter<br />
dans son sac le nécessaire<br />
pour se changer (intégralement)<br />
en cas de passage<br />
à l’eau, toujours possible…<br />
Mais aussi pour avoir de<br />
quoi rester confortablement<br />
« posé » pour manger<br />
un morceau et boire un<br />
thé au beurre par 20 °C<br />
à l’ombre, avec un petit<br />
vent <strong>fr</strong>ais en prime…<br />
la vie si loin de nos propres mondes. S’ancrer<br />
jour après jour dans ce qui pour nous est nulle<br />
part ? Et regarder ces mondes de l’hiver himalayen<br />
vivre, <strong>com</strong>me un luxe sans nom du voyage.<br />
Quelques jours plus tard. Quitter Lingshed pour<br />
retrouver le fleuve, en croisant les doigts derrière<br />
les porteurs qui foncent par crainte des avalanches.<br />
Transfiguration du paysage : il a (un peu)<br />
neigé. La rivière est immobile, monochrome.<br />
Deux jours encore dans ce décor si étrangement<br />
apaisé, avant de sortir, petit à petit, de l’univers<br />
si particulier des gorges.<br />
UNE CARAVANE EN HIVER<br />
La plaine vers Padum qui s’ouvre lentement. Les<br />
fermes silencieuses d’Anomil. Des stupas dans<br />
l’immensité, sous l’horizon des hautes montagnes.<br />
Après Pichu, le voyage finit par prendre<br />
des allures de véritable caravane. Chevaux dans<br />
la lumière. Vertige d’espace libre. Regarder de très<br />
loin avancer les silhouettes de notre équipe dans<br />
ce fantastique silence. Vendredi 7. Karsha. L’appel<br />
de la trompe au monastère. La puja des moines.<br />
En brûlant des bouses de yacks dans un poêle à<br />
kérosène, écouter la rumeur des rues de gel, assis<br />
sur une terrasse. Les cris des enfants. Des animaux.<br />
De ces heures d’étrange dé<strong>com</strong>pression<br />
après le « tunnel » du fleuve, tout le monde, dans<br />
notre petit groupe, mesurer la puissance des jours<br />
passées à <strong>fr</strong>ôler la vie forte et simple des<br />
Zanskaris, entre nos étonnements et la « normalité<br />
» (pour eux) de ce chemin de glace. Paysans<br />
allant vendre le beurre à Leh. Familles entières<br />
ou groupes de villageois. Nos mémoires étaient<br />
peuplées de furtifs et joyeux échanges. Du goût<br />
mêlé du <strong>fr</strong>oid et du thé au beurre de yack. De<br />
« julay » sonores lancés en avant de toutes ces<br />
improbables rencontres sur le fleuve gelé…<br />
AVEC QUI PARTIR ?<br />
En France, les agences<br />
Tamera et Allibert <strong>Trek</strong>king<br />
sont aujourd’hui les seules<br />
à proposer l’itinéraire du<br />
Chadar, sur 21 à 24 jours,<br />
au départ de Paris. Un<br />
contact ? David Ducoin,<br />
aujourd’hui chez Tamera,<br />
qui a parcouru cet itinéraire<br />
à plusieurs reprises<br />
et qui saura vous conseiller<br />
efficacement.<br />
bit.ly/chadartamera<br />
Passages les plus délicats ?<br />
Les bords de falaises, les<br />
lignes de jonction rocherglace.<br />
Sur certains secteurs,<br />
il est même parfois<br />
nécessaire de quitter<br />
le lit de gel proprement<br />
dit, pour remonter sur<br />
le flanc des gorges…<br />
LIRE LA GLACE<br />
Les qualités d’englacement varient du poli parfait, translucide et plan, aux crevasses, zones enneigées,<br />
<strong>fr</strong>acturées, voire recouvertes d’eau… Deux niveaux se mêlent toujours : une lecture visuelle et sonore.<br />
Plus ça sonne mat, plus la glace est épaisse. À l’inverse, les « bong » creux de certains secteurs incitent à la<br />
rapidité… voire au demitour ! Parfois, des couches d’eau emprisonnées entre deux niveaux de glace fissurent<br />
la surface. Ça craque un peu partout autour de vous, on accélère alors le pas, et ça passe (très bien) !<br />
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