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Trek_2017_09_10_fr.downmagaz.com

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DES BOTTES ?<br />

Dans les gorges, les<br />

chaussures en cuir sont à<br />

proscrire, que ce soit en<br />

raison des passages à gué<br />

ou des « faux pas » pos ­<br />

sibles à travers la glace. À<br />

notre modeste avis, il existe<br />

plus efficace que les bottes<br />

« canadiennes » (Sorel ou<br />

Kamik). Soit sur le marché<br />

local, les bottes blanches<br />

de l’armée indienne. Soit<br />

des bottes d’alpinisme,<br />

type Davai (voire Everest)<br />

de chez Millet.<br />

DANS LE SAC…<br />

Singularité du Chadar : il<br />

est très sage de transporter<br />

dans son sac le nécessaire<br />

pour se changer (intégralement)<br />

en cas de passage<br />

à l’eau, toujours possible…<br />

Mais aussi pour avoir de<br />

quoi rester confortablement<br />

« posé » pour manger<br />

un morceau et boire un<br />

thé au beurre par ­20 °C<br />

à l’ombre, avec un petit<br />

vent <strong>fr</strong>ais en prime…<br />

la vie si loin de nos propres mondes. S’ancrer<br />

jour après jour dans ce qui pour nous est nulle<br />

part ? Et regarder ces mondes de l’hiver himalayen<br />

vivre, <strong>com</strong>me un luxe sans nom du voyage.<br />

Quelques jours plus tard. Quitter Lingshed pour<br />

retrouver le fleuve, en croisant les doigts derrière<br />

les porteurs qui foncent par crainte des avalanches.<br />

Transfiguration du paysage : il a (un peu)<br />

neigé. La rivière est immobile, monochrome.<br />

Deux jours encore dans ce décor si étrangement<br />

apaisé, avant de sortir, petit à petit, de l’univers<br />

si particulier des gorges.<br />

UNE CARAVANE EN HIVER<br />

La plaine vers Padum qui s’ouvre lentement. Les<br />

fermes silencieuses d’Anomil. Des stupas dans<br />

l’immensité, sous l’horizon des hautes montagnes.<br />

Après Pichu, le voyage finit par prendre<br />

des allures de véritable caravane. Chevaux dans<br />

la lumière. Vertige d’espace libre. Regarder de très<br />

loin avancer les silhouettes de notre équipe dans<br />

ce fantastique silence. Vendredi 7. Karsha. L’appel<br />

de la trompe au monastère. La puja des moines.<br />

En brûlant des bouses de yacks dans un poêle à<br />

kérosène, écouter la rumeur des rues de gel, assis<br />

sur une terrasse. Les cris des enfants. Des animaux.<br />

De ces heures d’étrange dé<strong>com</strong>pression<br />

après le « tunnel » du fleuve, tout le monde, dans<br />

notre petit groupe, mesurer la puissance des jours<br />

passées à <strong>fr</strong>ôler la vie forte et simple des<br />

Zanskaris, entre nos étonnements et la « normalité<br />

» (pour eux) de ce chemin de glace. Paysans<br />

allant vendre le beurre à Leh. Familles entières<br />

ou groupes de villageois. Nos mémoires étaient<br />

peuplées de furtifs et joyeux échanges. Du goût<br />

mêlé du <strong>fr</strong>oid et du thé au beurre de yack. De<br />

« julay » sonores lancés en avant de toutes ces<br />

improbables rencontres sur le fleuve gelé…<br />

AVEC QUI PARTIR ?<br />

En France, les agences<br />

Tamera et Allibert <strong>Trek</strong>king<br />

sont aujourd’hui les seules<br />

à proposer l’itinéraire du<br />

Chadar, sur 21 à 24 jours,<br />

au départ de Paris. Un<br />

contact ? David Ducoin,<br />

aujourd’hui chez Tamera,<br />

qui a parcouru cet itinéraire<br />

à plusieurs reprises<br />

et qui saura vous conseiller<br />

efficacement.<br />

bit.ly/chadar­tamera<br />

Passages les plus délicats ?<br />

Les bords de falaises, les<br />

lignes de jonction rocherglace.<br />

Sur certains secteurs,<br />

il est même parfois<br />

nécessaire de quitter<br />

le lit de gel proprement<br />

dit, pour remonter sur<br />

le flanc des gorges…<br />

LIRE LA GLACE<br />

Les qualités d’englacement varient du poli parfait, translucide et plan, aux crevasses, zones enneigées,<br />

<strong>fr</strong>acturées, voire recouvertes d’eau… Deux niveaux se mêlent toujours : une lecture visuelle et sonore.<br />

Plus ça sonne mat, plus la glace est épaisse. À l’inverse, les « bong » creux de certains secteurs incitent à la<br />

rapidité… voire au demi­tour ! Parfois, des couches d’eau emprisonnées entre deux niveaux de glace fissurent<br />

la surface. Ça craque un peu partout autour de vous, on accélère alors le pas, et ça passe (très bien) !<br />

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