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BUSINESS<br />

L’expansion des zones<br />

économiques spéciales<br />

Qualifiés d’outils les plus adaptés pour industrialiser un pays, ces espaces<br />

fleurissent en Afrique : il en existe plus de 200, et 70 sont en projet.<br />

La crise sanitaire mondiale a<br />

révélé la grande dépendance<br />

des économies du continent<br />

aux importations. « L’ambition<br />

de nombreux pays africains de<br />

s’industrialiser, en transformant sur<br />

place les matières premières, peut<br />

trouver dans les zones économiques<br />

spéciales (ZES) l’outil d’une réussite<br />

rapide », estime Moubarack Lô,<br />

le directeur général du Bureau de<br />

prospective économique du Sénégal.<br />

« L’intérêt d’une ZES est de bâtir un<br />

environnement de classe mondiale. Il est<br />

possible d’en créer en trois ou quatre<br />

ans, alors que le développement d’un<br />

pays prend plus de temps », plaide-t-il.<br />

Maurice, le Ghana, le Liberia<br />

ou le Sénégal l’ont adopté dès les<br />

années 1970, mais l’outil retrouve<br />

une nouvelle jeunesse. « Le concept<br />

de ZES est tellement attractif qu’il<br />

est le symbole de l’industrialisation<br />

réussie », garantit un rapport de<br />

l’Institut de prospective économique<br />

du monde méditerranéen (IPEMED)<br />

de septembre 2021.<br />

Une ZES est une zone<br />

strictement délimitée, avec un<br />

régime fiscal et douanier particulier,<br />

et des infrastructures facilitant<br />

l’exportation de productions. « Leur<br />

capacité à agir, à la fois comme<br />

catalyseurs des investissements<br />

directs étrangers industriels (IDE)<br />

et à répondre aux objectifs des pays<br />

dans lesquelles elles sont implantées,<br />

en particulier en générant des<br />

emplois, est un modèle qui n’est<br />

plus à démontrer », affirme Mehdi<br />

Tazi-Riffi, président, de l’association<br />

African Economic Zone (AEZO).<br />

« Depuis quelques années, on assiste<br />

à une explosion des ZES. Il en existait<br />

5 383 dans le monde en 2019 », souligne<br />

l’IPEMED. Quant à l’AEZO, elle estime<br />

que 203 sont opérationnelles sur le<br />

continent et que « 70 projets sont en<br />

cours de développement ». La République<br />

démocratique du Congo a annoncé<br />

pour 2022 les débuts de la ZES de<br />

Maluku, à l’est de Kinshasa, spécialisée<br />

dans l’agro-industrie, les matériaux<br />

de construction, les emballages<br />

et la transformation métallurgique.<br />

Jean-Louis Guigou, président de<br />

l’IPEMED, précise que « 70 % des ZES en<br />

Afrique sont gérées par des opérateurs<br />

privés ou publics chinois ». La Zambie<br />

abrite dans celle de Chambishi la plus<br />

La plate-forme de Tanger-Med, au Maroc,<br />

réunit plusieurs de ces lieux aux régimes fiscaux<br />

et douaniers particuliers.<br />

grande fonderie de cuivre d’Afrique,<br />

mais aussi la plus importante que<br />

la Chine possède dans le monde.<br />

Ces zones ont fleuri dans 38 des<br />

54 pays. « La moitié des ZES africaines<br />

connaissent une croissance de leurs<br />

exportations supérieure à 10 % par an »,<br />

FADEL SENNA/AFP<br />

110 AFRIQUE MAGAZINE I <strong>422</strong> – NOVEMBRE 2021

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