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interview<br />
AÏSSA MAÏGA<br />
« Beaucoup<br />
de choses<br />
m’indignent »<br />
ABACA PRESS/AL<strong>AM</strong>Y STOCK PHOTO<br />
Actrice, autrice, militante,<br />
Aïssa Maïga ajoute<br />
une nouvelle corde à son arc<br />
avec sa première réalisation<br />
pour le cinéma, Marcher<br />
sur l’eau. Un documentaire<br />
poignant qui raconte<br />
la sécheresse au Sahel<br />
avec une rare poésie.<br />
Entretien. propos recueillis<br />
par Sophie Rosemont<br />
Tatiste, village du nord du Niger. L’eau<br />
manque, et les adultes aussi, puisqu’ils<br />
doivent partir loin durant plusieurs<br />
mois pour subvenir aux besoins de leur<br />
famille. Chaque jour, la jeune Houlaye<br />
marche des kilomètres pour accéder à<br />
des puits d’eau à la générosité variable.<br />
Elle veille sur sa fratrie, tandis que les parents sont absents,<br />
et essaye tant bien que mal d’étudier en classe. Construit<br />
de rituels, de rires et de larmes retenues, de grandes joies<br />
également, ce quotidien est porté sur grand écran par Aïssa<br />
Maïga. Certes, ce n’est pas son premier docu : avec Isabelle<br />
Simeoni, elle a tourné Regard noir entre la France, le Brésil<br />
et les États-Unis. Mais porté par une structure narrative<br />
solide et une magnifique photographie, Marcher sur l’eau<br />
est un beau film pour le cinéma. Il confirme son inspiration<br />
et la pertinence de son travail… Bien du chemin a été<br />
parcouru depuis son premier rôle marquant, celui de Kassia<br />
dans Les Poupées russes de Cédric Klapisch, en 2005.<br />
AFRIQUE MAGAZINE I <strong>422</strong> – NOVEMBRE 2021 85