LE JURISTE D'ENTREPRISE FACE AUX CONTENTIEUX - AFJE
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<strong>CONTENTIEUX</strong> | Quelques contentieux particuliers<br />
employé dans un pays à risques. La<br />
variété des risques politiques, climatiques,<br />
sanitaires et/ou terroristes, dans<br />
le contexte fragile et instable qui est<br />
le nôtre, impose à l’employeur de former<br />
ses employés à l’environnement<br />
qu’ils rejoignent , aux pratiques admises<br />
et interdites du pays d’accueil, et<br />
à recueillir des informations afin que<br />
des règles de comportement soient<br />
posées et respectées, et que leur violation<br />
puisse être sanctionnée.<br />
Au-delà du domaine de la sécurité,<br />
les programmes de formation doivent<br />
toucher toute une série d’autres sujets<br />
afin de sensibiliser les opérationnels<br />
à divers domaines, par exemple aux<br />
pratiques pouvant porter atteinte à<br />
la libre concurrence et pénalement<br />
répréhensibles sous la qualification<br />
d’entente, à la prévention des risques<br />
psycho-sociaux dans l’entreprise<br />
(comme les faits de harcèlement), ou<br />
encore aux pratiques admises afin de<br />
respecter la réglementation relative<br />
à la corruption et à la lutte contre le<br />
blanchiment de capitaux.<br />
On touche là à une formidable inégalité<br />
entre la PME et la multinationale<br />
dans la mesure où la réglementation<br />
et le devoir de l’employeur sont les<br />
mêmes alors que les moyens dont<br />
dispose l’une ou l’autre de ces entreprises<br />
ne le sont pas.<br />
C’est ainsi que le pénaliste est désormais<br />
associé à toutes les problématiques<br />
de « compliance », de conformité<br />
et d’éthique dans l’entreprise.<br />
Ainsi, on voit aisément qu’au-delà de<br />
l’assistance judiciaire et de la consultation<br />
juridique, le pénaliste est devenu,<br />
au côté du juriste d’entreprise, celui<br />
qui permet de gérer le risque judiciaire<br />
en amont et partant, d’éviter<br />
une mise en cause, ou de construire<br />
d’ores et déjà un dossier solide propre<br />
à convaincre le parquet et le juge.<br />
Les juristes d’entreprise ont alors rapidement<br />
compris que, si le recours à<br />
l’avocat pénaliste, au-delà de la nécessité<br />
produite par telle ou telle perspec-<br />
Juriste d’Entreprise Magazine N°11 – Novembre 2011<br />
tive, constituait un coût supplémentaire,<br />
celui-ci apparaissait justifié.<br />
Le rôle du pénaliste doit manifestement<br />
aller encore plus loin puisque de<br />
sa complicité avec le juriste d’entreprise<br />
naîtra une plus ou moins grande<br />
proximité qui permettra à ce dernier<br />
d’être alerté sur telle ou telle évolution<br />
réglementaire, législative ou jurisprudentielle.<br />
En effet, tous les sujets ne<br />
sont pas aussi médiatisés que l’a été<br />
la réforme de la garde à vue et, parfois,<br />
l’évolution d’une réglementation<br />
particulière, notamment en matière de<br />
blanchiment, ne bénéficie pas d’une<br />
telle publicité.<br />
Des affaires récentes ont également<br />
mis en évidence à quel point l’avocat<br />
devait être immédiatement consulté,<br />
et cela dès la découverte des faits et<br />
avant même toute qualification éventuellement<br />
pénale. A ce stade, il peut<br />
en effet conseiller à son client soit<br />
de saisir immédiatement les autorités<br />
judiciaires (avec le risque inhérent de<br />
poursuites du chef de dénonciation<br />
PARCOURS<br />
calomnieuse), soit de tarder un peu<br />
le temps de coordonner la recherche<br />
de preuves de la commission de l’’infraction<br />
dont son client serait la victime,<br />
quitte alors à apparaître comme<br />
le complice d’une instrumentalisation<br />
de la justice pénale.<br />
« C’est au prix de cette nouvelle complicité que<br />
le pénaliste et le juriste d’entreprise pourront au<br />
mieux gérer le risque pénal dans l’entreprise. »<br />
Cette nouvelle proximité permettra au<br />
juriste d’entreprise d’être très étroitement<br />
sensibilisé à toutes les problématiques<br />
rencontrées par le pénaliste<br />
au gré de ses dossiers, comme par<br />
exemple le problème de conservation<br />
de preuves au moment du départ des<br />
employés, la réponse à apporter à une<br />
réquisition judiciaire qui peut porter en<br />
elle-même les prémices d’une mise<br />
en cause.<br />
C’est au prix de cette nouvelle complicité<br />
que le pénaliste et le juriste d’entreprise<br />
pourront au mieux gérer le<br />
risque pénal dans l’entreprise.<br />
Créé en 1978 par des avocats français et américains à Paris, Salans est aujourd’hui l’un des<br />
principaux cabinets d’avocats internationaux. Il rassemble plus de 750 avocats et juristes<br />
dans 24 bureaux situés à Almaty, Bakou, Barcelone, Berlin, Bratislava, Bruxelles, Bucarest,<br />
Budapest, Francfort, Hong Kong, Istanbul, Kiev, Londres, Madrid, Moscou, Nouméa, New<br />
York, Papeete, Paris, Pékin, Prague, Shanghai, Saint-Pétersbourg et Varsovie.<br />
Ludovic Malgrain a rejoint Salans en tant qu’associé pour développer et prendre en charge<br />
l’activité de droit pénal des affaires du bureau de Paris, en lien avec tous les groupes<br />
de pratique du cabinet et les 23 autres bureaux Salans. Il a développé une compétence<br />
reconnue en matière de droit pénal des affaires et accompagne ses clients lors de toutes<br />
les phases précontentieuses et contentieuses notamment en matière de droit pénal<br />
fi nancier et de droit pénal industriel.<br />
Ludovic Malgrain est notamment en charge d’importants dossiers tels que le crash du<br />
Concorde d’Air France et conseille au quotidien de grandes institutions fi nancières dans<br />
leurs problématiques en droit pénal des affaires. Il dispense des formations et participe<br />
régulièrement à des conférences sur des points d’actualité tels que les projets de réformes<br />
en cours (garde à vue, abus de biens sociaux, évolution de la jurisprudence en matière<br />
de délégation de pouvoir, responsabilité des personnes morales…).<br />
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