LE JURISTE D'ENTREPRISE FACE AUX CONTENTIEUX - AFJE
LE JURISTE D'ENTREPRISE FACE AUX CONTENTIEUX - AFJE
LE JURISTE D'ENTREPRISE FACE AUX CONTENTIEUX - AFJE
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Hommage à Raymond SIÉ,<br />
Fondateur de l’<strong>AFJE</strong>, de l’un de ses<br />
successeurs<br />
Cher Raymond, disparu de notre<br />
vue il y a peu, soyez assuré<br />
que votre présence demeure<br />
parmi nous. Soyez assuré aussi que<br />
votre action au sein de l’<strong>AFJE</strong> sera<br />
perpétrée chez ceux qui vous ont<br />
connu, mais aussi chez les plus jeunes,<br />
car vous êtes un peu notre père<br />
à tous, juristes d’entreprise.<br />
En 1971, et pour la première fois, par<br />
votre action et celle d’un certain nombre<br />
de vos amis, vous avez permis<br />
que le législateur nous donne un nom,<br />
celui de “juriste d’entreprise”.<br />
Nous existions bien sûr, sans en être<br />
trop conscients, enfants naturels du<br />
droit qui nous avait formés et de l’entreprise<br />
où nous vivions. Nous nous<br />
sentions écartelés entre un milieu qui<br />
nous regardait quelque peu de haut,<br />
et les entreprises pour lesquelles nous<br />
étions de simples techniciens d’une<br />
discipline austère et formaliste.<br />
En fondant avec quelques autres<br />
l’Association Française des Juristes<br />
d’Entreprise, vous nous avez donné<br />
alors une famille spirituelle où nous<br />
pouvions nous situer, nous retrouver<br />
entre collègues, comme frères et<br />
sœurs, nous développer, nous fortifier.<br />
Vous avez lutté pour nous permettre,<br />
de par la loi, d’enjamber quand<br />
nous le voudrions, les obstacles qui<br />
nous séparaient du métier d’avocat.<br />
Ainsi vous nous avez sorti d’un certain<br />
isolement.<br />
Quelque temps, vous n’avez pas<br />
hésité, à franchir le pas, à rejoindre<br />
le corps de ceux dont vous aviez<br />
contesté qu’ils puissent se prévaloir<br />
d’un monopole. Mais ce ne fut qu’une<br />
simple fugue et vous êtes revenu rapidement<br />
parmi nous, attentif à nos<br />
préoccupations, disponibles dans nos<br />
réflexions, concourant efficacement<br />
aux actions entreprises par vos successeurs<br />
à l’<strong>AFJE</strong>.<br />
C’est vous qui avez contribué à la<br />
formation des futurs juristes d’entreprise<br />
en participant à la création des<br />
Diplômes de Juriste Conseil d’Entreprise<br />
avec les Facultés de Droit<br />
de Montpellier et de Rennes, sous<br />
l’égide des Professeurs Mousseron et<br />
Paillusseau, montrant là votre ouverture<br />
vers les futurs juristes d’entreprise,<br />
avant que ces DJCE n’essaiment<br />
notamment à Strasbourg,<br />
Toulouse, Poitiers, Lyon, Rouen …<br />
Le juriste d’entreprise, pensiez-vous,<br />
devait rester proche des réflexions<br />
menées par les entreprises elles-mêmes<br />
et vous avez tissé des liens étroits<br />
avec l’Institut de l’Entreprise, ce qui a<br />
permis, à ceux d’entre nous qui ont<br />
suivi votre exemple, de faire connaître<br />
davantage l’<strong>AFJE</strong> aux chefs d’entreprises<br />
et d’en assurer auprès d’eux<br />
un rayonnement souhaitable.<br />
Par votre expérience de directeur juridique<br />
d’un grand groupe français, et<br />
par vos judicieux conseils, vous avez<br />
permis à vos successeurs, à l’<strong>AFJE</strong> de<br />
bâtir et renforcer chaque jour l’action<br />
et l’affirmation de celle-ci.<br />
Pour ma part, j’ai retenu un de vos<br />
conseils qui m’a permis de faire valoir<br />
sur le plan législatif en 1991 la reconnaissance<br />
de l’activité du juriste d’entreprise<br />
et la simplification de la passerelle<br />
: celui de ne pas se contenter de<br />
manifester de bonnes intentions, mais<br />
HOMMAGE<br />
lorsque l’on a un projet, de préparer<br />
des textes qui pourront être repris<br />
sous forme d’amendements soutenus<br />
au Parlement, comme cela fut le<br />
cas en 1971 et en 1991.Ce conseil<br />
conserve aujourd’hui toute sa valeur<br />
et mérite d’être suivi.<br />
Cher Raymond, par-delà vos qualités<br />
de juriste, de mari et de père aimant et<br />
attentif, il y avait parmi toutes vos qualités<br />
humaines, celle qui m’a paru la<br />
plus évidente : la modestie dont vous<br />
faisiez toujours preuve. Je me souviens<br />
que vous aviez en 1991 reçu la légion<br />
d’honneur et que vous aviez souhaité<br />
une cérémonie toute simple au milieu<br />
de votre famille et de quelques amis,<br />
illustrant par là même votre goût de la<br />
simplicité et de l’authenticité.<br />
Que votre exemple soit et demeure<br />
un modèle pour tous les juristes<br />
d’entreprise !<br />
■ Francis HOPPENOT<br />
Président d’honneur <strong>AFJE</strong><br />
Juriste d’Entreprise Magazine N°11 – Novembre 2011<br />
7