L'architettura delle città fluviali - Intranet di Ateneo - Università degli ...

deniers", un cavaliere della "compagnie de la robe courte" o
delle prostitute. Il pont Marie accoglie d'altra parte un affittacamere,
53 il che provoca certamente un rinnovamento importante.
Lo stato delle case del ponte Saint-Michel nel 1799 permette
d'affinare il nostro approccio. Per certe case, si trova il nome
di vari affittuari che si dividono lo spazio interno. Si trovano così
degli artigiani che esercitano la loro attività nei vari piani:
orologiai, calzolai o gioiellieri. Dalla vedova Mégret, la bottega
è occupata da un venditore di limonate, mentre una lucidatrice,
un incisore ed un sarto esercitano i loro mestieri ai piani dove
alloggiano altre due persone tra cui un ufficiale sanitario. È probabile
che noi abbiamo qui solo una parte degli abitanti poichè,
ad alcuni affittuari, dobbiamo aggiungere la famiglia, passata
sotto silenzio nei documenti. Questi silenzi spiegano la sottooccupazione
apparente di certe case. Gli abitanti di una casa
dell'ala del ponte Marie sono ben noti. 54 Il proprietario, il sarto
Linage, occupa la bottega, il retrobottega, due cantine, un magazzino
al mezzanino ed una camera al primo piano. Il resto
dell'edificio è distribuito tra vari inquilini celibi (due sarti ed una
lavandaia) che non occupano che una stanza ciascuno (una
vedova occupa le due stanze del terzo piano) ed un certo
Saint-Omer di Pancatelin che affitta il quarto piano ed il granaio
sovrastante.
Le case dei ponti parigini non presentano un profilo socioprofessionale
veramente originale se le confrontiamo con quelle
delle strade vicine: i ponti au Change e Saint-Michel s'integrano
naturalmente nel quartiere della Cité a cui sono legati,
formando la continuità naturale delle vie della Barillerie e
Saint-Barthélemy. Invece, la struttura di queste case ricorda
per molti lati un immobile qualsiasi della terraferma, se ne distingue
tuttavia per qualche astuzia che mira ad accrescere lo
spazio abitabile, come il raddoppio del piano terreno.
1. Pianta di Munster (verso 1530), Pianta de "la Gouache" (verso 1535), pianta
di Bâle (verso 1550), pianta di Saint-Victor (1551), pianta de "la Tapisserie"
(verso 1570), pianta di Braun (1572).
2. Utilizzo questo termine nel senso di "ponte sormontato da case", nella misura
in cui non esiste, in francese, un equivalente della locuzione tedesca
"Überbaute Brücke" (cfr. Miron MISLIN, Die überbauten Brücken von Paris, ihre
Bau-und Stadtbaugeschichtliche Entwicklung im 12.-19. Jahrundert, Tesi di
Doktor-Ingenieur, Stuttgart, 1979). L'espressione "ponte abitato", assai pratica,
non implica la presenza di edifici importanti sul parapetto del ponte.
seurs sont toujours présents, malgré le vol subi par l’un d’eux
à la veille du 14 juillet 1789. 52
Hormis les locataires qui occupent les boutiques, les habitants
des ponts restent une population difficile à appréhender.
Sous-locataires, souvent sans bail, ils ne sortent de l’ombre
qu’à l’occasion d’un passage chez un notaire ou un commissaire
de police. On voit défiler pêle-mêle un ancien marchand
revenu des îles, un bachelier en médecine, un employé des
fermes du roi, un déchireur de bateaux, une coiffeuse, un compagnon
de rivière, un pêcheur, des gagne-deniers, un cavalier
de la compagnie de robe courte ou des prostituées. On ne sait
depuis combien de temps ils occupent leur logement. Le pont
Marie abrite d’ailleurs un logeur, 53 ce qui occasionne certainement
un renouvellement important.
L’état des maisons du pont Saint-Michel en 1799 permet
d’affiner notre approche. Pour certaines maisons, on trouve les
noms de plusieurs locataires qui se partagent l’espace intérieur.
On trouve ainsi des artisans qui exercent leur activité
dans les étages: horlogers, cordonniers ou bijoutiers. Chez la
veuve Mégret, la boutique est occupée par un limonadier, tandis
qu’une polisseuse, un graveur et un tailleur exercent leurs
talents dans les étages où logent encore deux autres personnes,
dont un officier de santé. Encore est-il probable que
nous n’ayons là qu’une partie des habitants, puisqu’il faut leur
ajouter, pour certains, une famille, passée sous silence par le
document. Ces silences expliquent la sous-occupation apparente
de certaines maisons. Les habitants d’une maison de l’aile
du pont Marie sont bien connus. 54 Le propriétaire, le tailleur
Linage, occupe la boutique, l’arrière-boutique, deux caves, un
magasin à l’entresol et une chambre au premier. Le reste de
l’édifice est distribué entre plusieurs locataires célibataires
(deux couturières et deux blanchisseuses) qui n’occupent chacune
qu’une seule pièce (une veuve occupe les deux pièces
du troisième étage) et un certain Saint-Omer de Pancatelin qui
tient à loyer le quatrième étage et le grenier qui le surplombe.
En fin de compte, les maisons des ponts parisiens ne présentent
pas un profil socioprofessionnel vraiment original, si on
les compare aux rues voisines: les ponts au Change et Saint-
Michel s’intègrent naturellement dans le quartier de la Cité auquel
ils sont liés, formant la continuité naturelle des rues de la
Barillerie et Saint-Barthélemy. En revanche, la structure de ces
maisons, si elle rappelle par bien des aspects n’importe quel
27