november-2010

One Frenchman who knows a thing or two about his country’s
paternalistic employment attitudes is Hamid Senni, 34. Born
into a poor French-Moroccan family, the promising student
was frozen out of French jobs despite good qualifi cations, but
eventually found himself in senior positions at Sony Ericsson
and BP in Britain. (During a hiatus, he returned to France,
only fi nding work as a vacuum cleaner salesman.)
In 2005 he launched the management consultancy fi rm
Vision Enabler. “It took me three hours to set up the company in
London,” recalls Senni. “But to do the same in Paris, it would
take two years. You spend so much time on the paperwork,
by the time you’ve started you’ve lost money already.”
French immigration to Britain is nothing new. Most of the
UK’s aristocracy are descendants of the “migrants” of the
Norman Conquests. During the 17th century around 50,000
persecuted Huguenots decamped to England. Since then
high-profi le émigrés have included Charles de Gaulle, who
took refuge inside the Lycée Français during World War II.
But South Kensington (or the “21st arrondissement”)
didn’t become an expats’ enclave
until after the Institut Français was
formed in 1910, followed by the Lycée
fi ve years later. Celebrating its
centenary this year, the Institut
Français was established to introduce
French culture to Londoners. Today
it’s a sanctuary for francophiles of all
sorts, hosting regular wine tastings,
screenings of Jean Luc-Godard fi lms
and gigs by French electro bands.
The diaspora has spread from SW7;
fl ourishing French communities now
exist in Clapham and Ealing, both
clustered around the Lycée’s two
annexes, as well as in Fulham and Brook Green, thanks to
there being French primary schools nearby. To cater for these
communities, scores of enterprises (even French-speaking
vets) have been set up. French doctors run clinics in London
three days a week before shuttling back on Eurostar to work
in Paris for the remaining two days. There’s even a lavish
annual awards ceremony, Français of the Year, which dishes
gongs out to such as Eva Green and Arsène Wenger.
Next month the capital’s fi rst ever francophone radio
station, French Radio London (frenchradiolondon.com) is set
to launch. Taking over the channel slot released by Smooth
FM, and boasting an 80 per cent French music quota, it’s all
the brainchild of broadcasting consultant Pascal Grierson,
who has had the idea “for the last 15 years”.
“We’re not a French radio station coming to London; we’re
a London radio station broadcasting in French,” he says.
“Obviously, we’ll be giving a nod to what’s happening back
home, what Sarkozy has done today et cetera, but most
daytime talk will be the news, sport, weather and travel
that’s relevant to London life.” Grierson hopes the station will
reach out to British francophiles too: “There’s a resurgence
in French cool. The Coco, Piaf and Gainsbourg fi lms have
all done well, plus French pop music, whether it’s Daft Punk
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décrocha aucun travail en France… mais fi t le bonheur de
Sony Ericsson, puis de BP, chez qui il fut cadre à Londres. Pour
l’anecdote, le seul emploi qu’on lui proposa à son retour en
France fut celui de vendeur d’aspirateurs.
Il rentra bien vite à Londres où il créa, en 2005, sa société
de conseil en management, Vision Enabler. « Ça m’a pris trois
heures au lieu de deux ans à Paris. En France, la paperasse
prend tellement de temps que vous avez déjà perdu de
l’argent avant même de commencer, déplore-t-il. »
Ce n’est bien sûr pas la première vague d’immigration
française en Grande-Bretagne. La plus grande partie de
l’aristocratie britannique médiévale descendait de Français
installés au moment de la conquête normande. Environ
50 000 Huguenots persécutés trouvèrent refuge en Angleterre
au XVII e siècle et Charles de Gaulle se retrancha pendant la
guerre dans le lycée qui devait porter son nom.
South Kensington est devenu le « XXI e arrondissement »,
aidé, il est vrai par la création de l’Institut Français du
Royaume-Uni en 1910, suivi du Lycée cinq ans après.
Les Français ont essaimé
dans d’autres quartiers, comme
« L’infâme cuisine
anglaise compte
déjà quelques fans »
Clapham et Ealing, proches
des deux annexes du Lycée, ou
encore Fulham et Brook Green,
dont ils apprécient les écoles
primaires françaises.
Ces micro-communautés
françaises ont leurs propres
services, voire leur propre
vétérinaire. Certains médecins
consultent à Londres trois jours
par semaine, avant de sauter
dans l’Eurostar pour terminer
leur semaine à Paris. Les
« Français of the Year Awards » récompensent les expatriés
les plus talentueux, à l’image d’Eva Green et Arsène Wenger.
Londres s’apprête à connaître le mois prochain le
lancement de sa première radio francophone, French Radio
London (frenchradiolondon.com). La station, qui émettra
sur la fréquence libérée par Smooth FM et diffusera 80%
de musique française, est l’œuvre de Pascal Grierson,
consultant radio qui « en rêvait depuis 15 ans ».
« Nous ne sommes pas une radio française à Londres,
mais une radio londonienne émettant en français, préciset-il.
Bien sûr, on parlera des nouvelles du pays, de ce que
Sarkozy a fait aujourd’hui, etc., mais on se concentrera sur ce
qui intéresse les Londoniens : infos, sport, météo, voyages... »
Pascal Grierson espère bien que sa radio sera aussi écoutée
par les Britanniques francophiles : « Le lien entre notre
lancement et l’attrait grandissant pour la culture française
est évident : le French cool revient à la mode, avec les fi lms sur
Coco Chanel, Piaf ou Gainsbourg, qui ont très bien marché, ou
dans la musique. Daft Punk et Phoenix font un malheur ici. »
Autre initiative média très appréciée des francophiles
et expatriés, le site chiclondres.com, créé l’année dernière
par Frédérique Andréani, collaboratrice de Libération et
chroniqueuse pour Metropolitan. Véritable magazine
“You adapt to the
television and the
food. You anglicise”
Photography: Paul Calver