november-2010

Can you describe the journey that
has brought you to Kenzo?
Pouvez-vous décrire le parcours
qui vous a mené chez Kenzo ?
Great question. It was an
unconscious journey. I never went
to fashion school so my references
come from the cinema or books.
When I decided to design I didn’t
know that much about Kenzo. But
I’ve always been passionate about
images and was familiar with the
work of photographer Hans Feurer,
which is absolutely amazing. Then
I happened to use one of the most
famous of Kenzo Takada’s shows,
“Romania”, as an inspiration for
one of my collections, dedicated to
gipsy children. That was the fi rst
time I looked closely at a Kenzo
collection and found affi nities with
my own work. But I couldn’t have
imagined back then that one day
I would be designing for Kenzo.
J’aime cette question. C’est un
cheminement inconscient. Je n’ai
jamais étudié la mode. Je puise donc
mon inspiration dans le cinéma et
la littérature. Lorsque j’ai décidé
de me lancer dans la création, je
ne connaissais pas bien Kenzo.
Mais j’étais passionné d’images
et je connaissais les fabuleuses
campagnes du photographe Hans
Feurer. Lorsque je me suis inspiré
de l’un des défi lés les plus célèbres
de Kenzo Takada, la collection
« Roumanie », pour l’une de mes
collections consacrées aux enfants
bohémiens, j’ai découvert les
collections Kenzo et leurs points
communs avec mon propre travail.
Mais je n’aurais jamais imaginé
créer un jour pour la marque.
Kenzo Takada brought a unique
vision of fashion to the world
in 1970. What qualities did you
most admire in his work?
Le monde a découvert la vision
unique de Kenzo Takada en 1970.
Quelles sont les qualités de son
travail que vous admirez le plus ?
Imagine the young Kenzo in Paris
at the end of the 1960s. He was an
outsider, he could hardly speak
— INSIDER FASHION —
French, he knew no one, he was
a foreigner and penniless. At the
time fashion was a very closed
place and very French. Couture
shows were held in tiny salons in
chic quarters for a very few – and
boring – ladies of the bourgeoisie.
All very conventional. The early
Kenzo shows blew all this away
and opened the way for other forms
of fashion to be more creative.
Kenzo sent a message to fashion
that was revolutionary and new:
creativity could be bold and still be
wearable; fashion could be freedom
and fun. His kimono-cut clothes,
his exotic inspirations and the use
of colours and prints showed how
he wanted to break the couture
rules at the end of the 1960s and
launch a new conception of fashion
that allowed freedom and poetry.
How many fashion houses do you
know who want to extend
freedom? They are all imposing
codes. Kenzo has a message of
escape and liberty – that is the
most important message I cherish.
Imaginez le jeune Kenzo à Paris
à la fi n des années 60. Étranger,
il parlait à peine français, ne
connaissait personne et était
fauché. À l’époque, la mode était
un milieu fermé et très francofrançais.
Les défi lés de haute
couture avaient lieu dans les
petits salons de quartiers huppés
pour une poignée de bourgeoises
blasées. Très conventionnel. Les
premiers défi lés Kenzo ont donné
un grand coup de pied dans
cette fourmilière et ont ouvert
la voie à une mode plus créative.
Kenzo a laissé une empreinte
révolutionnaire et novatrice : une
créativité audacieuse mais portable,
une mode libre et divertissante.
Ses coupes kimono, son inspiration
exotique et l’utilisation des couleurs
et des imprimés démontrent sa
volonté de briser les règles de la
haute couture de l’époque pour
lancer une nouvelle conception de
la mode, libre et poétique. Combien
de maisons peuvent en dire
autant ? Elles ne font qu’imposer
des codes. Kenzo porte un message
de rébellion et de liberté. C’est cet
héritage que je chéris.
When you joined, was it daunting
to step into Kenzo Takada’s shoes?
Lorsque vous avez pris la suite de
Kenzo, la tâche ne vous a-t-elle pas
paru incommensurable ?
It might sound pretentious, but I
never freaked out. It wasn’t a lack of
modesty but the fact that all I could
see were the wonderful things I
could do. All this was so exciting
that my fears became secondary.
Cela peut paraître prétentieux,
mais je n’ai pas paniqué. Pas par
manque de modestie, mais parce
que je ne voyais que les choses
merveilleuses que je pourrais
accomplir. C’était tellement grisant
que mes craintes se sont évanouies.
You have your own inspirations,
but with which aspects of your
predecessor’s vision do you share
a strong affi nity?
Vous avez vos propres inspirations
mais quels thèmes ont-elles
en commun avec la vision
de votre prédécesseur ?
We share a form of cultural
nomadism, an interest in alternative
beauty. Folklore is not just about
costumes but inspiration that can
Opposite:
Alice in
Wonderland
S/S 2009.
Left: Antonio
Marras
Page de
gauche :
Alice in
Wonderland
P/E 2009.
Ci-contre :
Antonio
Marras
METROPOLITAN 61