Journal of Film Preservation - FIAF

enterprise that one may not criticize
certain directors without having the
appearance of attacking the
organization itself.”
The author describes the situation
after André Malraux’s arrival in 1959
as Minister of Culture. It meant
increased subventions for the
Cinémathèque and the creation of a
new projection theater in the Palais
de Chaillot, a new office at rue de
Courcelles, and a line in the State
budget for the printing of
preservation copies. The Minister
announced at Cannes that the
Cinémathèque would become the
best in the world, a promise that he
confirmed to the National Assembly.
The fire at rue de Courcelles on 10 July
1959 some weeks after the
inauguration of the new office
apparently did not disturb the
authorities. It was, however, the
author says, at the origin of the
exclusion of the Cinémathèque by
FIAF because of the destruction of
more than a hundred films lent by
other film archives and the absence of
any inventory which would have been
able to show the importance and the
nature of the damage. The increase in
the government’s financial
participation, in addition to the new
responsibilities of the archive made
mandatory by the law that forbid the
distribution of nitrate copies, thus
forcing their deposit in the
Cinémathèque, gave the archive a
public role that should have modified
its nature. A series of articles in le
Monde in August 1962 contributed to
the myth of “the dragon who watches
over our treasures.” Langlois’s version
of the legal aspects of films in the
collection was that the films could be
withdrawn any time he chose, as
though he were in charge of a private
collection, not a public institution:
this became a weapon to force the
government to do as Langlois wanted.
The problems between the
Cinémathèque and the government
began at the end of December 1964,
when a director in Malraux’s cabinet
asked that Finance audit the
institutions receiving government
funds: IDHEC, Unifrance Film, the
Cannes Film Festival and the
Cinémathèque Française. This audit,
which found no problem at the other
institutions, was interpreted at the
direction générale de la cinématographie en fera état : « La
Reichsfilmarchiv est autorisée à faire usage de copies prêtées pour ses
services et à en tirer un contretype à conserver. Ces dispositions seront
appliquées pendant toute la durée de l’Occupation […] dans le cadre des
règlements édictés par l’administration militaire en France (9) .» Une
collaboration étroite était ainsi instituée dont le responsable pour le
cinéma de la Propaganda Abteilung se félicitera dans son rapport du 4
mars 1944 : « La collaboration avec la Cinémathèque française s’est
développée de manière très satisfaisante à partir des accords réciproques
avec la Reichsfilmarchiv de Berlin d’octobre 1942. Avec l’aide de cette
institution française, des centaines de films de grande valeur ont été
expédiés au Reichsfilmarchiv […]. Des échanges ont été effectués :
Nosferatu et Homonculus contre La Fin du monde d’Abel Gance et La
Passion de Jeanne d’Arc par exemple […]. Après un contrôle détaillé, notre
service a autorisé la Cinémathèque française à organiser des conférences
sur l’histoire du cinéma à l’IDHEC, récemment fondé. […] À cette fin, 119
films anciens et précieux ont été libérés, et nous nous réservons un droit
de contrôle permanent […]. La pellicule nécessaire pour tirer de nouvelles
copies des films ainsi autorisés fera partie du contingent du ministère de
l’Information par mensualités de 5000 mètres (10) .» La Cinémathèque
de Toulouse a récupéré vingt ans plus tard une soixantaine de films
transférés à Berlin pendant la guerre, entre autres La Marseillaise de
Jean Renoir (11) . Georges Franju, secrétaire exécutif de la FIAF, fut chargé
de la recherche des films produits dans les territoires occupés par le IIIe
Reich (Autriche, Pologne, Tchécoslovaquie, etc.). Il voyagea dans ce but
en zone Sud et rencontra distributeurs, exploitants et journalistes à
Marseille en 1942. Une mission au Portugal lui permit d’obtenir certains
films américains réalisés après le début des hostilités. À la Libération,
ces déplacements lui furent reprochés et Jean Painlevé, alors directeur
du Cinéma, lui évita des poursuites judiciaires. D’après Jean Mitry, la
Cinémathèque était installée pendant l’Occupation dans l’hôtel
particulier du 7, avenue de Messine, occupée par la Reichsfilmarchiv et la
Direction du cinéma. Le major Hensel occupait deux bureaux au
premier étage. La présence de l’Obersturmbannführer était conforme
aux consignes des autorités allemandes concernant le « contrôle sur
place » (Aufsichtsverwaltung) des activités françaises afin d’assurer une
surveillance permanente.
Réquisition allemande
Les conditions d’utilisation de l’hôtel particulier de l’avenue de Messine,
qui appartenait à Monsieur et Madame Léon Cotnaréanu, propriétaires
du journal Le Figaro et réfugiés aux États-Unis en raison de la
persécution antisémite, furent complexes. Le commissariat général aux
Questions juives avait nommé le 19 février 1942 un administrateur
provisoire pour ces locaux et s’orientait en août 1942, après en avoir fait
l’estimation, vers leur mise en vente (12) . Or le 8 septembre 1942, le «
Kommandant von gross Paris en accord avec le Militärbefehlshaber in
Frankreich » conformément à l’ordonnance du 23 septembre 1940 sur
les biens ennemis, mettait l’immeuble sous séquestre et désignait le 21
septembre un nouvel administrateur : Jean-Albert Kuëny. Le
représentant à Paris de M. Cotnaréanu était informé que désormais il
ne devait plus tenir compte des instructions du commissariat institué
par Vichy (13) . Un bail signé le 19 octobre par l’administrateur chargé du
18 Journal of Film Preservation / 67 / 2004