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Journal of Film Preservation - FIAF

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modalidades de organizaciones<br />

culturales, las sujetas a la burocracia<br />

estatal y las asociaciones privadas. La<br />

historia de la Cinémathèque Française<br />

es analizada al mismo tiempo como<br />

un ejemplo y una caricatura de las<br />

características de las segundas.<br />

reprises au Palais de Chaillot par deux ministres successifs, Jacques<br />

Duhamel en 1972 et Michel Guy en 1975. En conséquence, le 25 mai 1987,<br />

le rapport moral de l’équipe installée par Jack Lang est rejeté; celle-ci<br />

démissionne et Jean Rouch prend la présidence.<br />

En juillet 1991, ce sera à Jean Saint-Geours, assisté de Dominique Païni,<br />

de reprendre le flambeau. Ils devront renoncer à se représenter lors de<br />

l’assemblée du 20 juin 2000, « considérant que les conditions n’étaient<br />

plus réunies pour continuer à diriger l’institution ». Ainsi, en vingt-trois<br />

ans, sept présidents se succédèrent-ils sans parvenir normalement à la<br />

fin de leur mandat. Certes le passage de Costa Gavras a été marqué par<br />

des améliorations mais il ne put réaliser son programme jusqu’au bout.<br />

Et celui de l’équipe Saint-Geours/Païni a lui aussi obtenu un succès<br />

d’estime sans parvenir à remettre sur les rails définitifs cet organisme.<br />

Des demi-succès n’ont pas résolu le problème essentiel : une<br />

association à but non lucratif, composée de membres déposants<br />

responsables de la simple gestion de dépôts individuels, peut-elle être<br />

chargée de la gestion d’un service public ? À l’issue de l’intervention de<br />

l’État en février-avril 1968, le Centre national du cinéma avait créé le<br />

Service des archives du film qui disposait d’un centre de traitement et<br />

de conservation des films à Bois-d’Arcy. Il aurait suffi de développer ce<br />

nouveau service pour prendre en charge les responsabilités d’intérêt<br />

public et laisser la pleine autonomie à l’association fondatrice pour les<br />

autres tâches, et principalement les recherches sur l’histoire du cinéma,<br />

la réhabilitation des œuvres méconnues, la découverte des films<br />

oubliés, la promotion des avant-gardes, la conception des programmes<br />

de projection dans un esprit pluraliste. Ni l’intervention de l’État en<br />

1943, en 1968 comme en 1981, ni son laisser-faire pendant d’autres<br />

périodes ne sont parvenus à un partage équilibré des responsabilités.<br />

Enfin, le décret du 31 décembre 1993 a confié le dépôt légal au CNC. Ce<br />

qui vient d’être évoqué concerne probablement de nombreuses autres<br />

activités, dans les domaines de la culture (42) . En effet, les animateurs<br />

d’associations, véritables spécialistes dans leur secteur, se consacrent<br />

souvent avec passion à leur mission pendant de longues périodes face<br />

à des fonctionnaires ou à des hommes politiques qui assument leurs<br />

responsabilités pendant peu d’années, et c’est à peine instruits des<br />

subtilités d’un secteur qu’ils doivent le quitter. Une association pallie<br />

souvent les insuffisances de l’État : l’initiative personnelle permet une<br />

action plus rapide et plus efficace, du fait des règles rigides du<br />

recrutement du personnel et des lenteurs de l’engagement des<br />

dépenses de l’administration publique. Mais en cas de succès confirmé<br />

les associations n’échappent pas toujours à la dérive des conseils<br />

d’administration transformés en comités de patronage dont le rôle se<br />

borne à une approbation bienveillante. Dans ce cas, l’intervention des<br />

pouvoirs publics s’impose pour éviter les déformations du projet initial.<br />

Trop souvent, en effet, « les fonctionnements associatifs sont pour<br />

beaucoup opaques, souvent plus que ceux des entreprises […] et les<br />

règles de répartition du pouvoir entre bénévoles et salariés ne sont<br />

guère exploitées (43) ». Le parcours de la Cinémathèque française paraît<br />

à la fois exemplaire et caricatural.<br />

(1) Richard Roud, Henri Langlois, l’homme de la Cinémathèque, Belfond, 1985, p. 60.<br />

(2) Archives allemandes (Bundesarchiv, Aachen et Berlin) : notices du Parti national-socialiste<br />

28 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 67 / 2004

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