Journal of Film Preservation - FIAF
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Henri Langlois à la Cinémathèque<br />
française le 23 avril 1968<br />
Cinémathèque. Cet homme a besoin de travailler dans un climat de foi,<br />
de confiance, de passion et d’amour. » Ces assertions furent reprises par<br />
Les Cahiers du cinéma, par Combat et par de nombreuses publications.<br />
Des propos non vérifiés, une fois imprimés, deviennent ainsi vérité<br />
révélée.<br />
Un conseil d’administration solidaire<br />
Le 31 décembre 1964, André Holleaux, alors directeur de cabinet de<br />
Malraux, chargeait le Centre national du cinéma (CNC) de solliciter le<br />
concours de l’Inspection générale des finances pour soumettre à un<br />
examen financier l’IDHEC, Unifrance <strong>Film</strong>, l’Association du Festival de<br />
Cannes et la Cinémathèque française, organismes recevant des<br />
subventions importantes du Centre national du cinéma :<br />
« Il est sain et normal que<br />
périodiquement de tels contrôles<br />
aient lieu. Le ministère ne disposant<br />
pas d’un corps d’inspection, nous<br />
nous trouvons dans l’obligation de<br />
solliciter l’Inspection des finances<br />
(31) . » Cette inspection, qui ne suscita<br />
aucun problème à l’IDHEC, à<br />
Unifrance <strong>Film</strong>, ou au Festival de<br />
Cannes, fut interprétée à la<br />
Cinémathèque comme le début<br />
d’une campagne de persécution.<br />
Dans ses conclusions, pourtant<br />
raisonnables et constructives, un<br />
jeune inspecteur des Finances,<br />
François Heilbronner, préconisait une<br />
amélioration urgente de la<br />
conservation des films dans les<br />
blockhaus de Bois-d’Arcy,<br />
l’établissement d’un inventaire des<br />
collections et d’un organigramme<br />
des services. Enfin, il souhaitait l’organisation de l’accès du public aux<br />
collections, de la bibliothèque notamment. Il regrettait que les dépôts<br />
de films et de collections soient précaires et révocables à tout moment<br />
et souhaitait l’institution d’un dépôt légal des films. Il notait enfin<br />
l’absentéisme des membres du conseil d’administration, notamment<br />
celui des représentants des administrations. À la réception du rapport,<br />
le président et le bureau de la Cinémathèque adressèrent à l’Inspection<br />
générale des finances une lettre indignée (32) au nom d’une association<br />
« qui demeurait la première du monde » : « Henri Langlois qui a créé la<br />
Cinémathèque est considéré dans le monde entier comme la plus<br />
haute autorité en la matière. Nous tenons à l’honneur de saisir cette<br />
occasion de vous dire l’estime et la confiance que nous lui portons. »<br />
Cette lettre était signée par sept membres du conseil d’administration,<br />
le président Léon Mathot (33) , la secrétaire du Conseil Yvonne Dornès, le<br />
trésorier André Laporte, Louis-Émile Galey, ancien directeur du cinéma<br />
de 1942 à 1944, et, signature plus déconcertante, celle d’un<br />
administrateur chargé des questions financières, conseiller-maître à la<br />
Cour des comptes, Michel Plouvier. Le conseil d’administration, en<br />
accord avec la gestion, se refusait à la prise en compte des réformes<br />
23 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 67 / 2004