Journal of Film Preservation - FIAF
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directors were appointed but none <strong>of</strong><br />
them could reform the institution.<br />
The reaction <strong>of</strong> the government was<br />
always to increase the subvention and<br />
appoint another director. The affair <strong>of</strong><br />
the Auvidulis Company is an example:<br />
Langlois had signed a contract to use<br />
their storage vaults in order not to<br />
use the installations at Bois-d’Arcy<br />
that were constructed by the<br />
government for the purpose. This<br />
contract was revealed only when<br />
Auvidulis presented a bill, provoking<br />
the resignation <strong>of</strong> four Council<br />
members. The financial crisis led the<br />
Minister <strong>of</strong> Culture to decide on an<br />
exceptional subvention, permitting<br />
the contract to be renegotiated.<br />
Again, in order to evade the<br />
installations created by the<br />
government, nitrate films had been<br />
stored secretly from the beginning <strong>of</strong><br />
the seventies in a depot <strong>of</strong> Pontel,<br />
near Rambouillet, without any safety<br />
precautions. A fire erupted there in<br />
August 1980, destroying all the films.<br />
Neither the titles nor the number<br />
destroyed could be known. But the<br />
government released additional<br />
funds.<br />
As the end result <strong>of</strong> the government<br />
intervention in 1968, the CNC created<br />
the Service des Archives du <strong>Film</strong>,<br />
which had a center for the care and<br />
conservation <strong>of</strong> films at Bois-d’Arcy.<br />
Government interventions over the<br />
years never succeeded in creating<br />
shared responsibilities among the<br />
various institutions. At last, the decree<br />
<strong>of</strong> 31 December 1993 confided legal<br />
deposit to the CNC.<br />
Finally, the author weighs the<br />
advantages and disadvantages <strong>of</strong> the<br />
two types <strong>of</strong> cultural organizations,<br />
government bureaucracy and private<br />
associations. The history <strong>of</strong> the<br />
Cinémathèque française is seen at the<br />
same time as exemplary and a<br />
caricature <strong>of</strong> the characteristics <strong>of</strong> the<br />
latter type.<br />
dans l’ombre, ses publications préférant proclamer le sauvetage de<br />
films (sans en préciser la véritable ampleur). Les Cahiers du cinéma (21)<br />
reprirent intégralement la version de Langlois, ignorant ainsi, vingt-cinq<br />
ans après les événements, l’appui du gouvernement de Pierre Laval, les<br />
subventions de Vichy et la collaboration avec les autorités allemandes. «<br />
Si je publiais l’histoire de la Cinémathèque, dira Henri Langlois peu avant<br />
son décès à Anne de Gasperi (22) , cela ferait frémir. Il y a trop de noms,<br />
tous bien vivants aujourd’hui, et terriblement compromis dans toutes<br />
sortes d’attitudes ignobles. »<br />
La valse des présidents<br />
Pendant l’Occupation, le poste de président de la Cinémathèque avait<br />
changé de titulaire à deux reprises. Pierre-Auguste Harlé, fondateur,<br />
aurait souhaité, selon Georges Franju, le recrutement d’un certain A. R.<br />
(probablement André Robert) jugé « meilleur organisateur ». Henri<br />
Langlois s’y opposa. Pierre-Auguste Harlé quitta la présidence mais<br />
resta membre du Conseil et fut remplacé, en octobre 1940, par Marcel L’<br />
Herbier, il est vrai bien en cour à Vichy et à Paris. Pierre-Auguste Harlé<br />
ne semble pas avoir gagné la zone libre comme il fut dit. En effet, il<br />
contresigna le procès-verbal de l’assemblée générale du 15 avril 1941<br />
aux côtés de Marcel L’ Herbier et il fut invité au déjeuner de l’Hôtel de<br />
Ville le 20 avril 1943 présidé par l’ambassadeur de Brinon, aux côtés,<br />
entre autres, de Marcel L’ Herbier, Abel Gance, Lucien Rebatet, Jean<br />
Grémillon, Serge Lifar et Jean Luchaire à l’occasion du Congrès du film<br />
documentaire (23) . En 1944, le vent tourna et Henri Langlois évinça<br />
Marcel L’ Herbier au pr<strong>of</strong>it de Jean Grémillon, politiquement à gauche<br />
(bien qu’ayant bénéficié de tous les appuis <strong>of</strong>ficiels pour réaliser Le Ciel<br />
est à vous, présenté à Vichy le 19 février 1944). La surprise et le<br />
désappointement de Marcel L’ Herbier à la suite de son remplacement<br />
inopiné par Jean Grémillon ont été racontés avec verve par Louis-Émile<br />
Galey (24) . Nous sommes devant le cas type de manipulation d’une<br />
assemblée générale par le jeu des procurations. Henri Langlois avait fait<br />
état de votes de pouvoirs juifs auprès de Marcel L’ Herbier et de Louis-<br />
Émile Galey. Ces méthodes seront par la suite dénoncées à plusieurs<br />
reprises notamment par Jean Painlevé.<br />
Un passé remodelé<br />
Brusque changement de cap après la Libération : une demande que<br />
Henri Langlois adresse, le 30 décembre 1946, à Louis Joxe, directeur<br />
général des Relations culturelles au Quai d’Orsay, concernant une<br />
subvention au titre de la <strong>FIAF</strong> au sein de laquelle la Cinémathèque<br />
s’était maintenue durant toute l’Occupation, s’exprime en ces termes : «<br />
Je vous rappelle que la <strong>FIAF</strong> fut fondée à Paris et qu’une participation<br />
française à ses frais annuels lui avait été accordée en 1938-1939 et 1940<br />
[…] date à laquelle la <strong>FIAF</strong> suspendit son activité qu’elle vient de<br />
reprendre (25) . » Cette présentation fut acceptée par les représentants<br />
des pouvoirs publics sans réticence. En effet, ils répercutaient aussitôt<br />
cette demande vers le Centre national du cinéma pour solliciter des<br />
crédits : « La <strong>FIAF</strong> qui depuis 1940 dut suspendre son activité »,<br />
<strong>of</strong>ficialisant ainsi le mensonge qui exonérait la Cinémathèque de toute<br />
compromission gênante. À la Libération, forte des subventions d’État,<br />
occupant bientôt l’immeuble de l’avenue de Messine en entier et riche<br />
d’une collection de films, certes nettement moins importante qu’elle ne<br />
l’annonçait mais déjà appréciable (estimée à 4 600 films par Jean<br />
20 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 67 / 2004