Journal of Film Preservation - FIAF
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Pierre Barbin et Bernard Clarence en<br />
janvier 1968<br />
Mitry), la Cinémathèque pouvait se consacrer à la conservation et à la<br />
diffusion.<br />
Un cénacle en formation<br />
Dès ce moment, une politique de prestige transporta expositions et<br />
films à travers le monde. Quant aux projections, elles répondirent aux<br />
curiosités de la nouvelle génération d’amateurs intéressés non plus<br />
seulement par le cinéma muet mais aussi par les films des années 30.<br />
Un esprit de chapelle s’instituait progressivement encouragé par Henri<br />
Langlois et ses amis. Ainsi William Novick procédait-il à une sélection<br />
de nouveaux membres en organisant un examen, sous forme d’un long<br />
questionnaire de culture générale ou cinématographique, destiné à<br />
distinguer de nouveaux adeptes. Henri Langlois entendait favoriser un<br />
climat de complicité que goûtaient les inconditionnels. C’était vraiment<br />
un cénacle, soulignait-il (26) . Dans les années 50, aucun débat sur les<br />
objectifs à atteindre ou les tâches prioritaires ne fut abordé, le conseil<br />
d’administration et les assemblées générales se contentant<br />
d’enregistrer<br />
les résultats<br />
que l’on portait<br />
à leur<br />
connaissance.<br />
Un climat<br />
général de<br />
confiance<br />
expliquait<br />
cette attitude<br />
malgré<br />
quelques<br />
protestations<br />
vite étouffées<br />
concernant<br />
souvent la<br />
disparition de<br />
films ou de<br />
documents. Lo<br />
Duca s’en était<br />
ému (27) .J.-P.<br />
Mauclaire, qui<br />
avait confié sa<br />
collection de films de Méliès, disparue en 1945, manifesta son<br />
indignation au cours de l’assemblée générale du 26 juillet 1946,<br />
demandant en vain dans un éditorial du <strong>Film</strong> français la publication du<br />
« catalogue des films que la Cinémathèque a mission de conserver ». Il<br />
concluait : « par une habile sélection des membres appelés à voter et le<br />
jeu des pouvoirs en blanc, le secrétaire général exerçait depuis trop<br />
longtemps une direction pratiquement sans contrôle (28) ». Jean<br />
Painlevé tenta au cours de l’assemblée générale de 1962 de réformer cet<br />
état d’esprit. Ses propositions seront repoussées grâce aux pouvoirs<br />
concentrés en une seule main. Il conclura : « La Cinémathèque est<br />
devenue une telle entreprise personnelle qu’on ne peut critiquer<br />
certains dirigeants sans avoir l’air de porter atteinte à l’organisme luimême<br />
(29) .»<br />
21 <strong>Journal</strong> <strong>of</strong> <strong>Film</strong> <strong>Preservation</strong> / 67 / 2004