de marie de hongrie aux gilles de binche - Mémoires du Hainaut ...

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ser dans la littérature médiévale encore en vogue. L'époque apprécie les romans
chevaleresques et d'aventures, ceux du roi Arthur, de Lancelot du Lac,
de Galaad, des chevaliers de la Table Ronde, ceux de la littérature espagnole
des Amadis, qui est la refonte, en 1508, ^par Garcia Ordônez de Montalvo,
d'une œuvre plus ancienne du XV e siècle. Le cycle des Amadis avait déjà
commencé à être traduit en français et les huit premiers livres en furent édités,
de 1540 à 1548, par Nicolas Herberay des Essarts. On y trouve la galanterie,
l'amour courtois auquel il importe de rester fidèle, les prouesses des chevaliers
errants capables d'exploits fabuleux, le merveilleux féerique d'un monde enchanté
où se côtoient les fées, les nains, les nécromants, les obstacles magiques,
le château invisible où sont retenus les chevaliers vaincus. Et enfin
l'épisode du chevalier invincible par ses qualités natives qui surmonte les obstacles,
vainc les chevaliers ensorcelés combattant, à chaque «pas», sur la route,
et accomplit son destin en arrachant du «perron» l'épée d'or réservée au plus
valeureux des combattants. Ainsi, comme Galaad, fils de Lancelot du Lac, et
comme le preux Amadis, l'infant Philippe se montrera digne de la couronne.
Le chapitre troisième de ce livre se veut une introduction destinée à faciliter
la compréhension de nos fiestas de Bains. L'une des questions que se posera le
lecteur est celle de la fiabilité du récit de ces fêtes. L'énumération des sources
d'information dont nous disposons est importante. De même que leur analyse
critique, leur description, les dates de rédaction, contemporaines ou non, des
événements que le témoin soit oculaire ou qu'il rapporte, après des décennies,
des faits qu'il n'a pas vécus directement est une distinction essentielle.
Comme l'est d'ailleurs, la volonté de plaire, le souci de propagande, l'objectivité
toute relative. Une narration imprimée après avoir été rédigée, par morceaux,
sous forme de correspondance avec une parente du prince, un grand
seigneur de la cour d'Espagne, un évêque ou un cardinal italien, un magistrat
de Lille, présentera des nuances, des tonalités différentes d'une rédaction à
l'usage des cours et de l'aristocratie allemandes ou autrichiennes, d'une autre
due au souci de perpétuer ce mémorable voyage, expédition terrestre et maritime,
tournée solennelle d'investiture ou plutôt d'intronisation. Il est donc capital
de redire la variété, la diversité, la multiplicité de nos sources
d'information. À nos récits, aux mentions plus tardives et d'un intérêt moindre
et plus spécifique, aux documents que, depuis quelques années, des historiens
exhument de fonds d'archives, aux deux dessins récemment acquis par la Bibliothèque
royale à Bruxelles, manqueront toujours ces comptes de la massarderie
de la ville de Binche qu'a détruits, en 1554, le vandalisme béotien de la
guerre. Cette lacune est regrettable. Elle n'est heureusement pas si grave puisque
cette réception n'a pas été faite par la ville, sur les deniers communaux,
mais par le seigneur, la «dame» de Binche, qui a payé les frais des festivités,
comme les dépenses d'érection des palais de Binche et «thour» de Mariemont,
sur sa propre cassette, sur les revenus de ses domaines personnels. L'existence