de marie de hongrie aux gilles de binche - Mémoires du Hainaut ...

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74 L'empereur Charles Quint. Gravure sur bois d'après Lucas Cranach le jeune. Le souverain porte le collier de l'ordre de la Toison d'or. En haut, les colonnes d'Hercule expliquent la devise «Plus oultre» choisie par Charles, sous l'influence de son précepteur, à son entrée dans l'ordre de la Toison d'or. En haut, à droite, les armes impériales avec l'aigle bicéphale (Bibliothèque royale, Cabinet des Estampes).
vent deux colonnes d'Hercule, garnies d'une guirlande de feuillage, avec la devise de Charles Quint, «Plus oultre». A l'entrée de la deuxième porte de la ville, se dresse un arc de triomphe avec deux portiques en plein cintre. Au-dessus de l'architrave, deux tribunes placées sur deux niveaux. La tribune supérieure abrite un groupe, une jeune fille et deux enfants, représentant la Foi, l'Amour et l'Honneur, comme l'indiquent des vers latins. La tribune inférieure présente vingt-deux jeunes filles, les bonnes villes du comté, rassemblées autour de la ville de Mons, en princesse, qui paraît leur souveraine. Chacune de ces jeunes filles porte l'écusson de sa ville et un vase d'argent orné de couronnes de laurier. Le dieu Pan se tient près de la ville de Mons. Des vers latins sur des panonceaux, sans doute composés par des érudits montois Philippe de la Croix et Jehan Gharin 97, exaltent l'empereur et le prince. Plus loin à la troisième porte, on voit l'écusson royal d'Espagne et, en dessous, les armes de Mons avec leur château caractéristique, qu'accompagnent celles du Hainaut aux deux lions de sable (noir) et deux de gueules (rouge) en champ d'or, avec deux cartouches aux vers latins. La porte d'Havré enfin franchie, deux lions plantés sur deux piliers carrés souhaitent, en latin, la bienvenue aux illustres visiteurs. On rencontre un arc de triomphe carré soutenu par quatre colonnes avec, à son sommet, le soleil et la lune, et un distique latin explicatif. Puis une aigle fort grande et une cigogne, sous lesquelles s'alignent dix écussons de sable chargés de lions d'or et de gueules, avec une légende latine. Plus loin, dans la rue d'Havré, un théâtre ou un hourd présente un tableau vivant. Son symbolisme historique est évident : de même que l'empereur Frédéric III a, de son vivant, préparé et assuré l'élection de son fils Maximilien, ainsi ferait Charles Quint pour son fils Philippe. Le vœu des Montois ou des états du comté semble avoir perdu en septembre 1549, toute actualité. Charles Quint ne réussira pas à imposer son fils comme héritier présomptif de l'empire. Il ne cherche plus qu'à lui assurer la succession de la souveraineté des Pays-Bas, rendus indissolubles par la Transaction d'Augsbourg (26 juin 1548) et, surtout, par la Pragmatique Sanction d'Augsbourg (4 novembre 1549). Avant d'arriver sur la Place, deux piédestaux se dressent l'un en face de l'autre et portent deux personnages vivants : le Grand Turc, en costume oriental, armé d'un arc à la turque, d'un carquois rempli de flèches, et un prince armé de pied en cap brandissant une hache d'armes dont il menace le sultan. Une sentence latine annonce que, pour le péril ottoman, le fils vaudra le père et imposera sa loi, «après le père une nouvelle crainte s'imposera ici pour toi et il est vain, ô Turc, de rassembler des troupes». Au fond, un tableau vivant, sur scène, représente les neuf Muses. Au milieu de ces jeunes filles, le dieu Apollon couronné de lauriers. Le tableau s'anime. 75
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