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de marie de hongrie aux gilles de binche - Mémoires du Hainaut ...

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54<br />

offrir leurs dons et leurs aumônes, et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au Ciel un heureux voyage».<br />

La relation <strong>de</strong> Calvete <strong>de</strong> Estrella constitue un bon témoignage que complète<br />

le récit bref et pittoresque, parfois à la saveur naïve, <strong>de</strong> Vicente Alvarez, grand<br />

panetier <strong>du</strong> prince. A Montserrat, centre renommé <strong>de</strong> pèlerinages, on vénérait<br />

une Vierge noire 52 . A travers ces <strong>de</strong>ux témoignages, cette pause au monastère<br />

bénédictin prend <strong>de</strong>s allures <strong>de</strong> pieuse récollection, avant cette expédition qui<br />

n'avait rien d'une randonnée <strong>de</strong> plaisance. Elle illustre la foi ar<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l'infant<br />

et <strong>de</strong>s gentilshommes <strong>de</strong> sa suite.<br />

Le 13 octobre 1548, le prince <strong>de</strong>scend <strong>de</strong> Montserrat. Il est atten<strong>du</strong> par <strong>de</strong>s<br />

notables civils et ecclésiastique, avant Barcelone, où il arrive à la nuit. Il s'y<br />

arrête trois jours afin <strong>de</strong> se reposer «<strong>de</strong>s fatigues que lui avaient fait en<strong>du</strong>rer<br />

les intempéries <strong>de</strong> la mauvaise saison». La pause comporte banquet, divertissements<br />

et «mascara<strong>de</strong>s». Celles-ci, rappelons-le, n'ont rien à voir avec les<br />

usages populaires <strong>du</strong> carnaval et leurs déguisements <strong>aux</strong> accoutrements hétéroclites<br />

53 . Elles désignent <strong>de</strong>s ballets masqués <strong>aux</strong> costumes luxueux ou origin<strong>aux</strong>,<br />

sur <strong>de</strong>s thèmes déterminés littéraires, mythologiques, traditionnels.<br />

Suivant le cas, ce jeu dansé et mimé se déroulera sur une musique, spécifique<br />

ou non, et une chorégraphie appropriée. L'une et l'autre correspon<strong>de</strong>nt au<br />

thème, à l'action. Le talent <strong>du</strong> compositeur ou <strong>du</strong> créateur <strong>de</strong> la chorégraphie<br />

confère à ces «mascara<strong>de</strong>s», <strong>de</strong>s valeurs diverses, <strong>de</strong> la banalité naïve à l'originalité<br />

géniale.<br />

On se remet en route, le 17 octobre, pour Rosas, un petit port auprès <strong>de</strong> Castellon<br />

<strong>de</strong> Ampurias. Les émissaires princiers sont arrivés dans les Pays-Bas.<br />

On les <strong>de</strong>vine ayant traversé la France, <strong>de</strong> poste en poste, épuisant leurs chev<strong>aux</strong><br />

et en chevauchant d'autres pour remettre au plus vite leur message. En<br />

effet, dès le 25 octobre 1548, les États-Génér<strong>aux</strong> réunis à Bruxelles sont avertis<br />

<strong>du</strong> voyage <strong>de</strong> l'infant, sans évi<strong>de</strong>mment que l'on puisse préciser l'époque<br />

<strong>de</strong> l'arrivée 54 .<br />

Le mauvais temps persiste. Durant douze jours, il interdit le départ <strong>de</strong> la<br />

flotte. Celle-ci ne prend le large que le 2 novembre. Philippe s'est installé dans<br />

la galère capitane, à cinq bancs <strong>de</strong> rameurs. Chacun s'embarque dans la galère<br />

qui lui est attribuée. L'escorte <strong>du</strong> prince rassemble «la fleur <strong>de</strong>s jeunes chevaliers<br />

ou fils <strong>de</strong>s princip<strong>aux</strong> seigneurs <strong>de</strong> l'Espagne», la tempête persiste. Elle<br />

contraint les bate<strong>aux</strong> à s'abriter. On traînaille. L'infant visite Perpignan et ses<br />

fortifications. Cette ville <strong>du</strong> comté <strong>de</strong> Roussillon n'est pas encore française;<br />

jusqu'en 1659, ce comté relève <strong>du</strong> royaume d'Aragon.<br />

Après quatre jours passés sur le littoral <strong>du</strong> Roussillon, en attendant une<br />

éclaircie, le 9, la flotte, malgré le vent contraire, quitte l'Espagne. A la force<br />

<strong>de</strong>s rames, elle fait cent cinquante kilomètres, sans doute en longeant la côte.<br />

Ce qui exige 24 heures d'effort. Son Altesse atteint le premier port français,<br />

Aigues-Mortes. La flotte reste au mouillage, six jours, et on interdit, pour évi-

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