de marie de hongrie aux gilles de binche - Mémoires du Hainaut ...

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Gand, Philippe est reconnu comme comte de Flandre : arcs de triomphe fastueux,
«course» de cannes qui commence par une sorte de carrousel parade
pour se clore par une joute aux bâtons et par une «mascarade» lors du banquet
du soir. Le 19 juillet, on emprunte un canal pour se diriger vers Bruges. On visite
des villes ou bourgs secondaires, et, le 21 juillet, on arrive à Bruges. Le
23, le prince prête serment suivant un cérémonial qui comporte des variantes
locales ou régionales mais qui rencontre toujours la liesse populaire. Au matin
du 28 juillet, le magistrat d'Ypres accueille l'infant. Le 29, on repart pour Bergues.
À Saint-Omer, le 2 août, nouvelle prestation de serment. Puis, par Béthune
et Furnes, on arrive à Lille, le 4. La prestation de serment a lieu, le 6
août, sur la Grand-Place. Son Altesse repart le 7 pour Tournai, où le cortège
fait une entrée solennelle et où, le 8, s'échangent les serments du chapitre cathédral,
de la communauté urbaine et du prince. Le 9, on repart pour Orchies
et Douai. Les reines abandonnent l'empereur et le prince. Elles se rendent à
Binche. Marie tenait à vérifier si les préparatifs s'achevaient.
L'ambassadeur du roi de France, Marillac, envoie à son maître, des dépêches
régulières. Il y rapporte les potins de la cour, les nouvelles ou ses
commentaires politiques. Il suit l'empereur et le prince, dans leur périple, et
tient le roi au courant de l'itinéraire suivi ou projeté. On comprend qu'il juge
lassante la répétition d'un même cérémonial. Ce périple le contraint à changer
continuellement de logement. Ses remarques désabusées et critiques s'expliquent.
Il est difficile de servir le roi de France et d'être un juge serein et objectif.
Peu de choses à décrire dans ces Joyeuses Entrées monotones «dans
lesquelles il n'y a chose digne d'estre sceue. Il n'est question que de torches
qui sont fichées par les rues sur des posteaux. [...] En cette sorte se font lesdictes
entrées, sans autre triumphe ou cérémonie» 67 .
Le 9 août, Douai voit se dérouler la prestation de serment. Le 11, on est à
Arras; le 13, à Bapaume. Quand on passe à proximité de la France, on redouble
de précautions en faisant protéger le cortège impérial et princier par les
garnisons de la frontière de manière à éviter un coup de main. L'empereur «a
fait venir aux frontières toute l'ordonnace de la gendarmerie qu'il tient en ce
pays, jusqu'aux garnisons de Gueldre, tant pour sa sûreté personnelle, à cause
des forces que le roi assemble dans le Boulonnais que pour montrer au prince,
son fils, les villes de la frontière en l'état où il convient de les entretenir; il y a
fait conduire quelques munitions de guerre. «Ledict seigneur n'obmect riens
de ce qui peult servir non seullement pour asseurer les Estatz de son filz, mais
pour l'instruire et luy faire gouster tous les poinctz qui sont requis au gouvernement
d'iceulx» 68 . «Dans le même temps, le roi de France Henri II visitait
ses limites, accompagné en bon ordre d'un corps de troupes» 69 .
Le 14 août, on loge à Cambrai que l'on quitte, le 16, pour Valenciennes, où,
le 17, s'échangent les serments. Le soir, on loge au Quesnoy. A partir de Va-