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Consulter sa thèse - URPS médecins Ile-de-France

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Mais même eux se voient <strong>de</strong> plus en plus refuser l’accès au corps ; l’excès <strong>de</strong> pu<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>vient<br />

problématique pour la pratique médicale. On retrouve <strong>de</strong> multiples illustrations dans la<br />

littérature :<br />

« I<strong>sa</strong>belle <strong>de</strong> Castille (…) refu<strong>sa</strong> (…) <strong>de</strong> dévoiler l’ulcère qui la rongeait. Elle en mourut. » ;<br />

« Pie V refuse la honteuse son<strong>de</strong> qui aurait pu le soulager <strong>de</strong>s pierres <strong>de</strong> <strong>sa</strong> vessie. (Il meurt)<br />

d’une douloureuse rétention d’urine » ; et bien d’autres exemples.<br />

La pu<strong>de</strong>ur atteint même le discours médical. Les traités écrits en langue vulgaire (c’est à dire<br />

en français plutôt qu’en latin) tentent <strong>de</strong> promouvoir la <strong>sa</strong>nté publique mais on les accuse <strong>de</strong><br />

« menacer la <strong>sa</strong>nté morale, <strong>de</strong> défier la civilité, d’enfreindre aussi bien les normes <strong>de</strong> la<br />

décence que le secret professionnel » en expo<strong>sa</strong>nt certaines parties du corps.<br />

Le 17 ème siècle voit apparaître un nouveau concept : celui <strong>de</strong> maladies « honteuses ». Les<br />

infections sexuellement transmissibles, les malformations <strong>de</strong>s organes sexuels, les maladies<br />

mentales comme l’hystérie, les comportements déviants, la gale… qui n’étaient jusqu’à lors<br />

pas taboues, le <strong>de</strong>viennent.<br />

A cette époque, le Congrès est le tribunal <strong>de</strong>vant juger <strong>de</strong>s capacités d’un mari. Celui-ci <strong>de</strong>vra<br />

donc se soumettre à un examen <strong>de</strong>s organes génitaux et pratiquer le coït <strong>de</strong>vant témoin.<br />

Finalement, ces procès seront interdits, d’abord par respect <strong>de</strong> la pu<strong>de</strong>ur féminine puis <strong>de</strong><br />

celle <strong>de</strong>s hommes. C’est la première fois que l’on reconnaît la pu<strong>de</strong>ur masculine.<br />

Puis, la pu<strong>de</strong>ur perd un peu <strong>de</strong> place pour en laisser à plus <strong>de</strong> sécurité notamment lors <strong>de</strong>s<br />

accouchements auxquelles seules les matrones pouvaient assister (les hommes étaient<br />

exécutés s’ils o<strong>sa</strong>ient y participer). Les acci<strong>de</strong>nts sont fréquents avec ces femmes peu<br />

qualifiées et le premier accoucheur est Jacques Clément en 1663. Après plusieurs décennies<br />

<strong>de</strong> lutte, les hommes chirurgiens s’imposent comme accoucheurs au début du 18 ème siècle.<br />

Mais la pu<strong>de</strong>ur n’est pas une valeur obsolète, bien au contraire. Au début du XVIIIème siècle,<br />

l'examen physique rencontre toujours <strong>de</strong>s difficultés notamment au niveau <strong>de</strong> l'auscultation<br />

cardio-pulmonaire. L’auscultation immédiate est « aussi incommo<strong>de</strong> pour le mé<strong>de</strong>cin que<br />

pour le mala<strong>de</strong>, le dégoût seul la rend à peu près impraticable dans les hôpitaux ; elle est à<br />

peine propo<strong>sa</strong>ble chez la plupart <strong>de</strong>s femmes, et chez quelques-unes même, le volume <strong>de</strong>s<br />

mamelles est un obstacle physique à ce qu’on puisse l’employer ».(5)

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