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Consulter sa thèse - URPS médecins Ile-de-France

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néces<strong>sa</strong>ires et que son jugement sur lui-même ne peut être objectif. Il doit donc faire la<br />

démarche <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> à un moment où il est particulièrement vulnérable.<br />

Et ce premier pas franchi, il doit encore se livrer émotionnellement et physiquement au<br />

mé<strong>de</strong>cin.<br />

Au cours <strong>de</strong>s entretiens, c'est d'abord le physique qui est évoqué lorsque l'on parle <strong>de</strong> pu<strong>de</strong>ur<br />

que ce soit avec les <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong> ou avec les patients. Elle leur évoque en premier la nudité.<br />

Or, lors <strong>de</strong> la consultation, seuls les patients se déshabillent ; c'est d'ailleurs ce qui ressort <strong>de</strong>s<br />

réponses puisqu'ils ont largement employé les termes "s'exposer", "se montrer", contrairement<br />

aux <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong>.<br />

Ces <strong>de</strong>rniers peuvent d'ailleurs percevoir ce déséquilibre. "Faire déshabiller (...) et attendre<br />

les gens. (...) Ce n'est pas bien pour le patient <strong>de</strong> le mettre (...) en position d'infériorité", Dr<br />

11.<br />

La pu<strong>de</strong>ur face au fait <strong>de</strong> toucher ou d'être touché n'est évoquée qu'après la pu<strong>de</strong>ur face à la<br />

nudité. Ceci n'est pas simplement dû à l'ordre dans lequel surviennent ces étapes au cours <strong>de</strong><br />

la consultation mais aussi à leurs réflexivités différentes.<br />

6.4.3. Toucher et nudité, <strong>de</strong>ux réflexivités différentes<br />

Pour les patients, être touché semble poser moins <strong>de</strong> difficulté : "Une fois que les patients sont<br />

déshabillés, ça ne pose plus vraiment <strong>de</strong> problème" nous dit Dr 18. Les vêtements sont la<br />

première barrière, la première étape, la plus dure à franchir. Une fois que le patient a accepté<br />

<strong>de</strong> se déshabiller, il a implicitement accepté <strong>de</strong> se laisser examiner, toucher.<br />

Au contraire, pour les <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong>, si la nudité est peu évoquée comme source <strong>de</strong> malaise, le<br />

toucher semble être parfois plus difficile : "J'ai du mal à pratiquer l'examen uro-génital (...),<br />

j'ai du mal à surmonter cette relation physique dans certains cas", Dr 17.<br />

Pourquoi cette différence ?<br />

Parce que le caractère réflexif du toucher semble mieux perçu que celui <strong>de</strong> la nudité.<br />

"(Toucher) n'est agréable ni pour eux ni pour moi" est la manière <strong>de</strong> Dr 15 <strong>de</strong> nous rappeler<br />

les paroles <strong>de</strong> Freud : "On ne peut pas toucher <strong>sa</strong>ns être touché". Cela permet <strong>de</strong> rétablir un<br />

petit équilibre dans la relation mé<strong>de</strong>cin-patient et rend la démarche <strong>de</strong> l'examen plus facile<br />

pour le patient mais plus difficile pour le mé<strong>de</strong>cin.

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