Consulter sa thèse - URPS médecins Ile-de-France
Consulter sa thèse - URPS médecins Ile-de-France
Consulter sa thèse - URPS médecins Ile-de-France
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
77<br />
Si nous nous sommes efforcés <strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s questions "neutres", le principe même du<br />
questionnaire empêche une objectivité parfaite.<br />
Par exemple, la question 9 posée aux patients (Qu’atten<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> votre mé<strong>de</strong>cin généraliste<br />
quant à cette notion <strong>de</strong> pu<strong>de</strong>ur ?) sous-entend qu'ils atten<strong>de</strong>nt quelque chose <strong>de</strong> leur mé<strong>de</strong>cin.<br />
Si certains ont simplement répondu "Rien", nous avons senti que d'autres ont vraiment<br />
réfléchi pour nous donner une autre réponse. On peut alors se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si celle-ci est<br />
objective ou s'il s'agit <strong>de</strong> faire plaisir à leur interlocuteur.<br />
De même pour les patients peu bavards comme Melle 18 que nous avons dû stimuler pour<br />
obtenir <strong>de</strong>s réponses.<br />
Par ailleurs, les entretiens sont en général connus pour susciter chez les interviewés un certain<br />
désir <strong>de</strong> provocation. M. 17 nous a raconté son érection <strong>de</strong>vant témoins ; Dr 14 a insisté sur<br />
son patient refu<strong>sa</strong>nt un toucher rectal en criant "Personne ne passera par là".<br />
Ces situations cocasses restent anecdotiques et ne reflètent pas le quotidien <strong>de</strong>s patients et <strong>de</strong>s<br />
<strong>mé<strong>de</strong>cins</strong> face à la pu<strong>de</strong>ur physique.<br />
Nous pouvons même nous interroger sur la stricte véracité <strong>de</strong>s propos ; Le patient du Dr 14 a-<br />
t-il vraiment crié ? Les intervenants <strong>de</strong> M. 17 ont-ils vraiment ri et tout s'est-il fini dans la<br />
bonne humeur ? Les histoires n'ont-elles été un peu romancées pour nous ?<br />
Si certains vont vouloir se faire remarquer, d'autres seront attentifs à se montrer sous leur<br />
meilleur jour. La présence d'une "enquêtrice" a poussé quelques <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong> à justifier leurs<br />
pratiques professionnelles : "Je suis peut-être peu efficace pour le dépistage du cancer <strong>de</strong> la<br />
peau...", Dr 13 ; et <strong>de</strong>s patients ont eu peur d'offenser le corps médical que nous représentions<br />
: "Enfin, peut-être que ça venait <strong>de</strong> moi...", Mme 1.<br />
Dr 5 semblait lui assez mal à l'aise avec les <strong>de</strong>rnières questions au sujet <strong>de</strong>s religions et <strong>de</strong>s<br />
origines ethniques <strong>de</strong>s patients : "Je n'aime pas trop aller sur ce terrain <strong>de</strong> la religion ; ça<br />
débor<strong>de</strong> le cadre du travail".<br />
Ont-ils modifié leurs réponses pour nous plaire au ne pas nous choquer ?<br />
Dans ces conditions, quel <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> sincérité attribuer à leur propos ? Quelle valeur<br />
scientifique ?<br />
Enfin, les personnes interrogées n'ont été que peu informées du sujet avant les entretiens ;<br />
nous leur avions juste précisé qu'il s'agis<strong>sa</strong>it d'une <strong>thèse</strong> portant que la pu<strong>de</strong>ur. Ceci était