Consulter sa thèse - URPS médecins Ile-de-France
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Cela semble porter ses fruits puisque les <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong> affirment n'avoir essuyé que peu <strong>de</strong> refus.<br />
Cependant, la gêne engendrée par ce geste peut avoir plus <strong>de</strong> conséquences.<br />
Certains <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong> avouent ne pas vraiment es<strong>sa</strong>yer <strong>de</strong> convaincre leurs patients : "Tant pis,<br />
vous vous débrouillez avec votre prostate. Je n'insiste pas", Dr 12<br />
D'autres éprouvent même <strong>de</strong>s difficultés à proposer cet acte technique ou finissent par<br />
renoncer.<br />
"(les touchers rectaux) sont <strong>de</strong>s gestes qui ne passent pas toujours bien ; ce qui fait que j’ai<br />
parfois une appréhension à les proposer", "Une fois que vous avez proposé le toucher rectal<br />
pour le dépistage du cancer <strong>de</strong> la prostate et que vous vous êtes fait rembarrer, vous avez du<br />
mal à le reproposer", "La difficulté est accrue quand on a eu un refus", Dr 19.<br />
"Je fais également peu <strong>de</strong> touchers rectaux car la plupart du temps, les gens le refusent <strong>de</strong><br />
toute façon. Je finis par ne plus le proposer car, en plus, on peut perdre <strong>de</strong>s patients", Dr 13.<br />
Ainsi la pratique médicale peut être fortement influencée par la pu<strong>de</strong>ur.<br />
Le toucher rectal en est l'exemple le plus évi<strong>de</strong>nt et nous nous <strong>de</strong>mandons qu'elles en sont les<br />
effets en terme <strong>de</strong> dépistage du cancer <strong>de</strong> la prostate. Ceci pour faire l'objet d'une étu<strong>de</strong> plus<br />
approfondie.<br />
On retrouve d'autres exemples à travers les interviews.<br />
La première étape <strong>de</strong> l'examen physique est le déshabillage ; il est le plus souvent partiel<br />
d'après les entretiens, pour <strong>de</strong>ux raisons principales : par manque <strong>de</strong> temps et pour protéger la<br />
pu<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s patients. Celle-ci va donc encore influencer la pratique médicale avec pour<br />
conséquence : défaut <strong>de</strong> dépistage d'une scoliose (cf. 6.3.1) ou d'un cancer <strong>de</strong> la peau (cf.<br />
6.2.3.). Dans ces conditions, faut-il préconiser <strong>de</strong> ne pas tenir compte <strong>de</strong> la pu<strong>de</strong>ur afin d'avoir<br />
un examen médical exhaustif ?<br />
6.5.2. La pu<strong>de</strong>ur : un obstacle qui doit être contourné<br />
La pu<strong>de</strong>ur est perçue par les <strong>de</strong>ux parties comme un problème et non comme quelque chose<br />
<strong>de</strong> positif (cf. 5.2.1 et 5.2.2). Les patients et les <strong>mé<strong>de</strong>cins</strong> s'accor<strong>de</strong>nt à dire que c'est une<br />
difficulté qui doit être surmontée pour le bon déroulement <strong>de</strong> la consultation. Ils se sont réunis<br />
pour trouver diagnostic et traitement et la pu<strong>de</strong>ur est un obstacle.