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Revue sexologique, 1993, vol. 1, n 1<br />
COMPTES RENDUS 1 BOOK REVIEW<br />
Marie-Paule Desaulniers, L'éducation sexuele: définition<br />
Ottawa, Éditions Ag<strong>en</strong>ce d'ARC, 1990, 231 pages<br />
« Il n'existe pas de réponse à <strong>la</strong> question de l'éducation sexuelle; seules<br />
exist<strong>en</strong>t de nombreuses interrogations ... » (p. 19)<br />
Qu'est-ce que l'éducation sexuelle et qu'est-ce qu'elle n'est pas?<br />
Marie-Paule Desaulniers essaie de trancher ce débat dans un ouvrage<br />
<strong>en</strong>gagé et passionné, L'éducation sexuelle: définition. Elle t<strong>en</strong>te d'y<br />
c<strong>la</strong>rifier le concept d'éducation sexuelle <strong>en</strong> le départageant d'autres<br />
formes d'interv<strong>en</strong>tion qui lui sont associées, pour <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> proposer<br />
une définition dite positive. Ce travail d'analyse s'inscrit dans le<br />
champ de <strong>la</strong> philosophie de l'éducation.<br />
Le chapitre deux constitue véritablem<strong>en</strong>t le coeur de l'ouvrage.<br />
Marie-Paule Desaulniers y poursuit une longue <strong>en</strong>treprise de<br />
c<strong>la</strong>rification où peu à peu se mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> p<strong>la</strong>ce les élém<strong>en</strong>ts constitutifs<br />
de sa définition de l'éducation sexuelle. C<strong>la</strong>rification, tout d'abord, de<br />
<strong>la</strong> notion de sexualité; il faut bi<strong>en</strong> admettre que cette t<strong>en</strong>tative n'est<br />
pas tout à fait réussie. Pourtant, les pistes de réflexion sont multiples<br />
et diversifiées: apport de différ<strong>en</strong>tes approches théoriques<br />
(étymologique et mythique, biologique, érotique, psychosociale),<br />
distinction <strong>en</strong>tre <strong>la</strong> sexualité humaine et certains domaines auxquels<br />
elle est associée (<strong>la</strong> génitalité, <strong>la</strong> nature, l'instinct, le sacré). Cep<strong>en</strong>dant,<br />
cette t<strong>en</strong>tative de dégager ce qui fait de <strong>la</strong> sexualité une sexualité<br />
« humaine» ne convainc pas vraim<strong>en</strong>t, même quand l'auteure<br />
affirme, par exemple, que <strong>la</strong> sexualité humaine relève plus du désir<br />
que de l'instinct - surtout quand cette affirmation de principe se<br />
double d'une définition assez nébuleuse et approximative du désir,<br />
comme celle que l'on retrouve à <strong>la</strong> page 61 : « Le désir, c'est <strong>la</strong> pulsion<br />
sexuelle indiffér<strong>en</strong>ciée, ori<strong>en</strong>tée par les re<strong>la</strong>tions humaines dès <strong>la</strong><br />
naissance et même avant, selon certains psychanalystes. Le désir, c'est<br />
aussi l'intégration de <strong>la</strong> t<strong>en</strong>dresse, de l'amour, de <strong>la</strong> viol<strong>en</strong>ce et de <strong>la</strong><br />
dép<strong>en</strong>dance dans les re<strong>la</strong>tions humaines; il structure <strong>la</strong> personnalité<br />
<strong>en</strong> partant de <strong>la</strong> pulsion sexuelle. »<br />
Le deuxième mouvem<strong>en</strong>t de l'analyse nous semble plus<br />
intéressant. Il t<strong>en</strong>te, par un jeu de proximité et de distance, de