Untitled - Free

pantoufles à carreaux.
— Monsieur Erskine ? Vous feriez mieux d’entrer.
Nous le suivîmes dans le vestibule sombre. Il y flottait
une forte odeur d’encaustique et de lavande. Une pendule
oblongue égrenait dans un coin son tic-tac monotone. Nous
ôtâmes nos manteaux, et le Dr Snow nous conduisit vers
un salon glacial. Des masques indiens à l’aspect farouche
étaient accrochés sur tous les murs, contrastant avec la
délicatesse anglaise de linottes empaillées, prisonnières
de globes de verre, et de petites estampes défraîchies.
— Asseyez-vous, dit le Dr Snow. Vous feriez mieux de
me raconter toute l’histoire. Ma femme apportera le café
dans un instant. J’ai peur que l’alcool ne soit inconnu dans
cette maison.
MacArthur eut l’air réellement chagriné par ces paroles.
Il y avait une flasque de bourbon dans la voiture, mais il
était trop poli pour demander s’il pouvait aller la chercher.
Le Dr Snow s’assit dans un petit fauteuil canné
inconfortable, croisa ses mains sur son ventre. Amelia et
moi partageâmes un canapé bas, tout aussi inconfortable.
MacArthur, lui, se percha sur un siège près de la fenêtre
d’où il pouvait voir les arbres couverts de neige à
l’extérieur.
De la manière la plus succincte possible, j’exposai au
Dr Snow le cas de Karen Tandy et lui racontai la séance de
spiritisme de la nuit précédente. Il écoutait avec beaucoup
d’attention, me posant de temps à autre des questions sur
Karen et sa tante ainsi que sur l’apparition que nous avions
vue sur la table en merisier de Mme Karmann.