Untitled - Free

apparaître à la fenêtre, au cœur de la nuit.
Elle se retourna, une fois, au bout du couloir. Elle se
trouvait sur le palier, en haut des marches. Elle parut vouloir
faire un signe, ou lever son bras… plus comme si elle se
débattait contre quelque chose et cherchait à se dégager
que pour m’appeler à son secours. Puis elle disparut au
bas de l’escalier, et j’entendis son vieux corps tout raide
tomber et rebondir de marche en marche.
Je me ruai vers le fond du couloir. Des portes
s’ouvraient tout du long, et des visages inquiets et curieux
se montraient.
Je regardai au bas de l’escalier. Mme Herz gisait sur
une marche, toute disloquée, ses jambes formant des
angles bizarres. Je me précipitai en bas et m’agenouillai
auprès d’elle, prenant son poignet d’une maigreur extrême
pour tâter son pouls. Rien – son pouls ne battait plus. Je
redressai sa tête et un long ruisselet de sang coula de sa
bouche.
— Rien de cassé ? demanda l’un de mes voisins,
depuis le palier. Que s’est-il passé ?
— Elle est tombée, lui dis-je. Elle a soixante-quinze
ans. Elle n’est pas très solide sur ses jambes. Je crois
qu’elle est morte. J’ai déjà appelé une ambulance.
— Oh ! mon Dieu, dit une femme. Je ne peux supporter
de voir quoi que ce soit de mort.
Je me levai, enlevant brutalement ma robe verte. Je
n’arrivais pas à croire que tout cela s’était vraiment passé.
J’avais l’impression que j’allais me réveiller d’un instant à
l’autre et que ce serait encore le matin, très tôt, que je