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— Voilà. Ma tante est venue vous consulter une ou deux<br />

fois. Mme Karmann. Je vis avec elle. Elle ignore que je suis<br />

ici, mais elle me dit souvent à quel point vous êtes bon<br />

avec elle. Aussi, ai-je pensé que je pouvais venir vous<br />

consulter à mon tour.<br />

Ma foi, c’était agréable d’apprendre que mes services<br />

occultes étaient loués en dehors de chez moi.<br />

Mme Karmann était une adorable vieille dame qui était<br />

persuadée que son défunt mari essayait d’entrer en<br />

communication avec elle depuis le monde spirituel. Elle<br />

venait me voir deux ou trois fois par mois, toutes les fois<br />

que ce cher disparu, M. Karmann, lui adressait un<br />

message de l’au-delà. Cela se passait dans ses rêves, me<br />

disait-elle invariablement. Elle l’entendait lui chuchoter<br />

quelque chose dans une langue inconnue, au cœur de la<br />

nuit, et c’était alors pour elle le signal ! Elle arrivait au trot à<br />

mon appartement de la Dixième Avenue et dépensait<br />

quelques dollars, en échange de mes avis éclairés. Une<br />

excellente affaire, Mme Karmann.<br />

— Désirez-vous que je vous tire les cartes ? demandaije,<br />

relevant l’un de mes sourcils démoniaques.<br />

Karen Tandy secoua la tête. Elle semblait plus sérieuse<br />

et plus préoccupée que la plupart de mes clients.<br />

J’espérai qu’elle n’allait pas me demander quelque<br />

chose nécessitant un véritable don occulte.<br />

— Ce sont ces rêves, monsieur Erskine. Depuis que<br />

cette grosseur s’est développée, je fais des rêves<br />

épouvantables. La première nuit, j’ai cru que c’était<br />

simplement un cauchemar ordinaire, mais j’ai fait le même

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