Untitled - Free

Je baissai les yeux. Je me souvins de la façon dont
Mme Herz était sortie de l’appartement en patinant et
s’était éloignée au milieu du couloir. Comme si elle glissait
sur des rails.
— Eh bien ! pour être tout à fait exact, elle n’a pas
couru vraiment, lui dis-je.
— Alors qu’a-t-elle fait ? demanda patiemment le
lieutenant Marino. Elle a marché, peut-être ? Traîné la
jambe ?
— Non, elle ne marchait pas, et elle ne traînait pas la
jambe non plus… Elle glissait.
Le lieutenant allait noter ce que je venais de lui dire,
mais son stylo s’arrêta à deux centimètres du papier. Il
grogna, grimaça, puis fourra le papier dans une poche de
son imperméable. Il se leva et s’approcha de moi avec un
sourire indulgent sur son visage.
— Écoutez, monsieur Erskine, cela cause toujours un
choc lorsqu’on voit mourir quelqu’un. Cela aurait plutôt
tendance à vous jouer des tours, mentalement, je veux dire.
Vous devriez savoir cela, vous qui êtes dans le métier.
Vous avez peut-être eu simplement l’impression de voir
quelque chose d’une façon différente de la façon dont cela
s’est effectivement passé.
— Oui, dis-je sans conviction. C’est possible.
Il posa une main potelée sur mon épaule et la serra
amicalement.
— Il y aura une autopsie pour déterminer la cause
exacte de la mort, mais je doute que cela amène quoi que
ce soit de nouveau. J’enverrai peut-être quelqu’un ici, plus