Le roman chinois - Chine ancienne

Le roman chinois
— Mon frère Siao-ts'ouen !
Il l'appela deux fois de suite ; Siao-ts'ouen secoua seulement
sa main, sans répondre. Wang Ah-eul dit :
— Il est pris par l'opium, laisse-le dormir !
P'ou-tchai alors ne l'appela plus...
Nous avons dit précédemment que le moyen de chantage pratiqué
par l'auteur du Hai-chang-houa-lie-tchouan avait fait école. Avant de
clore ce chapitre, il est juste que nous fassions remarquer que ce
roman eut encore une autre influence sur la littérature romanesque de
ces trente dernières années, une influence plus honorable et bien plus
p.095
grande. En effet, de nos jours encore, on voit souvent apparaître
des romans qui, comme lui, n'ont pas de plan bien défini d'avance, se
contentant de relater des faits récents en les enjolivant tant soit peu,
romans, si on veut, mais plutôt sortes de chroniques scandaleuses du
temps. La plupart de ces œuvres furent publiées soit dans des revues,
soit comme feuilletons de journaux. Elles sont quelquefois intéressantes
à lire, mais, défaut qu'elles doivent précisément à leur forme, parfois
leur auteur ne peut pas les finir, les faits relatés étant tellement sans
lien qu'il devient impossible de leur raccorder un épilogue.
@
100