Le roman chinois - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>roman</strong> <strong>chinois</strong><br />
tuer de sa propre main, veut se retirer dans un couvent, sa mère étant<br />
morte entre temps ; heureusement que le père de Ngan Ki, libéré,<br />
accourt et fait tant par ses exhortations qu'elle renonce à son projet de<br />
retraite et finit par épouser Ngan Ki. Celui-ci, dont le père était<br />
d'ailleurs le meilleur ami du père de Ho Yu-fong, a déjà une femme,<br />
Tchang Kin-fong (Phénix d'or), que Ho Yu-fong avait également sauvée,<br />
mais tous les trois font bon ménage. Après son mariage, Ngan Ki est<br />
reçu troisième aux examens de doctorat et nommé à des postes<br />
importants. Il juge quelques affaires qui ont un grand retentissement et<br />
capture plusieurs grands bandits et chefs de bandes, souvent grâce à<br />
l'aide de sa femme Ho Yu-fong.<br />
<strong>Le</strong> <strong>roman</strong> original n'est pas terminé ; un auteur inconnu lui écrivit<br />
une suite en trente-deux épisodes, suite dont le style grossier et<br />
l'intrigue copiée sur les autres <strong>roman</strong>s de cape et d'épée lui enlèvent<br />
toute valeur littéraire. Cette suite elle-même n'arrive pas à un<br />
dénouement, et quoiqu'une deuxième suite y soit annoncée, celle-ci n'a<br />
jamais vu le jour.<br />
M. KIANG JOEI-TSAO considère que, parmi les personnages du <strong>roman</strong>,<br />
l'un des principaux est justement celui qui p.156 n'apparaît pas<br />
directement dans l'action, c'est-à-dire l'ennemi de Ho Yu-fong, Ki Sien-<br />
t'ang, qui est seulement mentionné dans la bouche du père de Ngan Ki.<br />
Son opinion est assez bizarre : M. KIANG croit que ce personnage fictif<br />
— comme tous les autres, du reste, — eut pour modèle le grand<br />
maréchal des Ts'ing, Nien Keng-yao, les faits de sa vie s'identifiant avec<br />
ceux attribués à Ki Hien-t'ang, et que l'auteur écrivit son <strong>roman</strong> pour le<br />
réhabiliter sans en avoir l'air 1 . Il nous semble que c'est là pousser les<br />
choses trop loin ; s'il est possible que Nien Keng-yao ait servi de<br />
modèle au personnage du <strong>roman</strong>, il est douteux que WEN K'ANG ait eu<br />
une arrière-pensée quelconque en s'en inspirant.<br />
Quant aux autres personnages du <strong>roman</strong>, il semble qu'ils aient été<br />
composés, plus ou moins intentionnellement. LOU SIUN croit que l'auteur<br />
1 Siao-chouo-k'ao-tcheng, volume 2, page 129.<br />
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