Le roman chinois - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>roman</strong> <strong>chinois</strong><br />
œuvre de WOU KING-TSEU 1 . Celui-ci était originaire de la province du<br />
Ngan-hoei. Son surnom était MIN-HIUAN ; à sa vieillesse, il prit le nom<br />
de plume p.114 de WEN-MOU-LAO-JEN. Très intelligent dès sa prime<br />
jeunesse, il était, arrivé à l'âge d'homme, habile surtout à retenir par<br />
cœur tout ce qu'il lisait, et il était également prompt à composer des<br />
poèmes courts ou longs. Mais il ne sut pas bien régir sa fortune ;<br />
d'autre part, comme il était prodigue et généreux, aimant à venir en<br />
aide à ses amis dans le besoin, il dissipa en quelques années le<br />
patrimoine assez important que lui léguèrent ses parents. Il en arriva à<br />
ne pouvoir faire du feu en hiver ; mais de nature fière, et quoiqu'il eût<br />
plusieurs centaines d'amis et parents occupant des fonctions officielles,<br />
il ne voulut pas leur demander du secours. Sous le règne de Yong-<br />
tcheng, en 1735, le gouverneur de sa province le présenta comme<br />
candidat aux examens de Pouo-hio-hong-ts'eu ; WOU KING-TSEU refusa<br />
de s'y présenter et déménagea à Nankin, où les lettrés le considérèrent<br />
comme leur chef. Pendant les dernières années de sa vie, il alla à Yang-<br />
tcheou ; c'est là qu'il mourut à l'âge de 54 ans (1701-1754). Outre son<br />
<strong>roman</strong>, il écrivit encore une « Dissertation sur la poésie » (Che-chouo)<br />
en sept k'iuen, un « Recueil de la Chaumière montagnarde de Wen-<br />
mou » (Wen-mou-chan-fang-ki) en cinq k'iuan, et sept k'iuan de<br />
poèmes. Ces œuvres ne sont pas très connues.<br />
On aura remarqué que les œuvres de WOU KING-TSEU forment<br />
toujours un nombre impair ; son <strong>roman</strong>, n'échappant point à la règle,<br />
comprend 55 chapitres. Il fut terminé vers la fin du règne de Yong-<br />
tcheng (vers 1730) ; comme à ce moment on n'était séparé de la<br />
dynastie des Ming que par un siècle à peine, les lettrés avaient encore<br />
les habitudes du temps de cette dernière dynastie, et à part<br />
l'élucubration de leurs compositions littéraires, ne s'occupaient pas<br />
d'autre chose, tout en marquant cette indifférence et cette inertie sous<br />
le prétexte d'imiter les anciens sages. Ce fut cette sorte de lettrés que<br />
dépeignit WOU KING-TSEU, et il le fit non pas d'après son imagination,<br />
mais d'après ce qu'il avait personnellement vu ou entendu. Comme<br />
1 Préface de l'édition moderne ponctuée du Jou-lin-wai-che.<br />
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