Le roman chinois - Chine ancienne

Le roman chinois
paroles dites ordinairement par les acheteurs ; quant à la
phrase : « Les prix ne sont nullement fixes, là dedans il y a
place à marchandage », ce sont également des paroles
d'acheteur ; jamais je n'aurais cru qu'ici elles sortiraient de la
bouche de celui qui vend. Cela ne manque pas d'être amusant !
À ce moment, le geôlier dit de nouveau :
— Mon vieux frère, avec des marchandises supérieures vous
demandez de bas prix, mais vous dites au contraire que moi,
votre cadet, je suis consciencieux, n'est-ce pas manquer à la
règle de l'indulgence pour autrui ? En toutes choses il ne faut
pas tromper les gens, alors seulement c'est de la justice ; je
me permets de demander qui donc, « en son ventre, n'a pas
un abaque à calcul » ; comment moi, votre cadet, puis-je être
berné par vous ?
Après de longues discussions, le vendeur s'entêtant à ne pas
augmenter son prix, le geôlier, de guerre lasse, paya le prix
demandé, mais prit la moitié des marchandises. Il allait partir,
mais comment le marchand l'aurait-il laissé faire ? Ne cessant
de répéter que la somme payée était trop forte pour des
marchandises trop peu nombreuses, il retenait le geôlier sans
le lâcher. Finalement, deux vieillards qui passaient arbitrèrent
avec impartialité et firent emporter par le geôlier les huit
dixièmes des marchandises pour p.109 la somme qu'il avait
payée. Alors seulement le marché fut conclu...
Les pays bizarres, leurs habitants, les animaux fabuleux et les
plantes miraculeuses qu'on rencontre dans le King-houa-yuan ne sont
pas tous les fruits de la fantaisie de LI JOU-TCHEN, mais viennent bien
des sources les plus sérieuses. Ainsi, pour ne citer que quelques
exemples :
Le pays des Sages se trouve dans le Pouo-wou-tche de TCHANG
HOUA, qui dit :
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