Le roman chinois - Chine ancienne

Le roman chinois
« ...J'ai eu l'occasion de voir des mandarins. Mais tout ce
qu'ils font c'est accueillir les arrivants et accompagner les
partants, et tout leur talent consiste à fournir les contributions
demandées à leur territoire. Supportant la faim et la soif,
bravant le froid et la chaleur, ils vont dès la pointe du jour
aux pèlerinages officiels, ils p.120 ne reviennent que le soir des
audiences de leurs supérieurs. Finalement on ne sait pour
quelle raison ils étaient venus, et finalement on ne sait pour
quelle raison ils s'en vont... »
Si l'année est mauvaise et que le gouvernement distribue des
secours, alors
« tous, s'inspirant des précédents des distributions de secours
antérieures, reçoivent des honneurs et des récompenses ;
aussi le nombre de ceux qu'on nomme les mandarins
augmente de jour en jour, sans qu'on en prévoie la fin.
Quand enfin le gouvernement décide une épuration des cadres, alors
« grands et petits se liguent pour le tromper, et les
prévarications augmentent au lieu de diminuer.
La foule des mandarins racle et ratisse l'argent, le peuple souffre et
s'appauvrit, sans oser rien dire, tandis que les mandarins deviennent de
plus en plus effrontés.
« Le chef du Pavillon du Sud possède l'ironie de Tong-fang 1
et l'humour de Tch'ouen-yu 2 ; de plus, il connaît à fonds les
grandes règles de bassesse et de vilenie des mandarins et
leurs principes d'imbécilité et de bêtise,... aussi, par un travail
qui dura des mois et des années, fit-il un ouvrage intitulé
Kouan-tch'ang-hien-hing-ki qui renferme tout ce que le grand
1 Tong-fang : Tong-fan Souo, célèbre humoriste du temps des Han.
2 Tch'ouen-yu : Tch'ouen-yu K'ouen, célèbre humoriste du temps des Royaumes
Combattants.
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